Koh-Lanta :élimination de Claire

Koh-Lanta :
élimination de Claire

ven sept 11 23:30 Par Kevin Moulback


Tout d'abord, une petite précision préliminaire. Vous vous dites peut-être : "Koh-Lanta, ça a l'air super mais j'ai raté les premiers épisodes. Je ne vais plus rien comprendre !" Mais non ! Rassurez-vous ! Vous confondez sans doute avec la série Lost. En effet, si vous manquez un épisode de Lost, vous aurez peut-être du mal à comprendre la suite (d'ailleurs, même quand on a vu tous les épisodes, c'est pas gagné). Aucun risque de ce genre avec Koh-Lanta. Avant chaque émission, un long, très long résumé rappelle qui sont les participants et tout ce qui leur est arrivé. Par exemple, on rappelle à chaque fois qu'Isabelle et Raphaële sont d'ancienne reines de beauté. Ça doit être terriblement important pour la suite. Il va sûrement y avoir une épreuve de défilé sur podium aquatique ou quelque chose comme ça. Ces résumés sont vraiment très pratiques pour ceux qui découvrent le jeu ou pour ceux qui ont la maladie d'Alzheimer ou pour ceux qui viennent de subir une lobotomie frontale. Évidemment, pour tous les autres, le rabâchage commence à devenir crispant.

Les Jaunes ont faim

Dans l'épisode précédent, donc, il régnait dans le camps des Jaunes (les Mawaï) "une bonne humeur qui fait plaisir à voir". À tel point que je comparais cette joyeuse bande à la paisible famille Ingalls de La petite maison dans la prairie. Eh bien, j'avais tort. Adieu la bonne humeur ! Adieu l'harmonie ! Adieu la famille Ingalls !

À l'aube du septième jour sur l'île maudite, les Jaunes ont faim. Denis Brogniart ne veut pas cacher la vérité plus longtemps aux téléspectateurs : la situation est très grave. "À part quelques bananes, ils n'ont rien avalé de consistant depuis bientôt une semaine. Les filles sont très affaiblies et, du coup, la tribu enchaîne les défaites. Kaouther est au plus mal. La jeune Parisienne, d'ordinaire pleine d'entrain, est sans force." Kaouther confirme le caractère éminemment dramatique du moment : "Je craque parce que là, je ressens vraiment la faim". Elle désigne d'un geste désespéré le régime de bananes qui s'épuise, en s'écriant : "Ça, ça va finir demain. Après demain, on a quoi ? On a rien. Rien !" Quel sens de la mesure ! Quelques jours à manger des bananes et des noix de coco et elle creuse déjà sa tombe. Si le Mahatma Gandhi était là, il en serait ulcéré, lui qui faisait des jeûnes de plusieurs semaines sans se plaindre.

Rodolphe, le doyen de la tribu, se réjouit pour sa part d'avoir perdu du poids grâce à ce régime spartiate. Néanmoins, pour secourir ses camarades affamés, il essaie de piéger des poules sauvages à l'aide d'un filet de pêche. Monsieur Brogniart nous instruit : "Bien qu'il soit le doyen, Rodolphe est le plus actif des Jaunes. Le Marseillais n'est pas du genre à lézarder au soleil. Ses jeunes coéquipiers sont impressionnés par le dynamisme et la fraîcheur de leur aîné." C'est vrai que c'est incroyable : 52 ans et il n'est pas encore cloué dans un fauteuil roulant ? Pour rappel, Nicolas Sarkozy a 54 ans, Ségolène Royal 55 ans, Dominique de Villepin 55 ans et Martine Aubry 59 ans. S'ils débarquaient soudain sur cette île, est-ce que vous pensez vraiment que ces malheureuses poules auraient une chance de leur échapper ? Bien sûr, il s'agit d'une hypothèse purement théorique. Nous savons tous que si Nicolas, Ségolène, Dominique et Martine se retrouvaient ensemble sur une île déserte, ils se moqueraient bien de la volaille locale et auraient probablement recours au cannibalisme dès le premier jour.

Quoi qu'il en soit, Rodolphe est formidable. C'est d'ailleurs le thème du reportage qui suit : "Rodolphe est un autodidacte, un courageux. Cette bâtisse, il l'a retapée lui-même à la force du poignet. Le travail, c'est la religion de Rodolphe". Rodolphe a donc construit sa propre maison (la "bâtisse" en question), il dirige sa propre entreprise (qu'il dirige "d'une main de fer dans un gant de velours") et il est le patriarche de sa nombreuse famille ("dans laquelle il puise sa force et son énergie"). Voilà un reportage qu'on va pouvoir rediffuser dans le journal de 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. En période de crise, il n'y a pas de petites économies.

Pendant que Rodolphe éblouit ses coéquipiers par ses vertus viriles, que font les Rouges (les Koror) ? Ils chassent aussi les poules ! Et sans plus de succès que les Jaunes. Apparemment, les gallinacés de l'île sont terriblement rusés et échappent à leurs poursuivants en trouvant refuge dans les arbres. De toute façon, Alexandre, policier de son état, estime qu'"une poule, on ne l'attrape pas comme ça, même dans un enclos de 3 m²". Freddy est plus optimiste et conçoit un piège très astucieux "qui consiste à mettre une grosse pierre en équilibre. Dès que la poule viendra, la pierre tombera dessus et j'espère que ça la tuera." Bref, les Rouges non plus ne semblent pas prêts de manger de la poule au pot. Freddy est d'ailleurs tout à fait satisfait de manger des criquets grillés.

La course

Mais foin de chasses stériles, il est temps de passer aux choses sérieuses : l'épreuve de confort. Il s'agit d'un exercice d'endurance très amusant. Les deux équipes vont se courir l'une après l'autre dans l'eau, le long d'un parcours ovale de quatre-vingts mètres, tout en portant un lourd cordage (vous avez déjà vu une épreuve de Koh-Lanta sans corde, vous ?). L'équipe qui rattrapera l'autre recevra en récompense des palmes, des masques de plongée, un harpon, un filet et une épuisette. Kader s'emploie à motiver ses coéquipiers, notamment les filles : "À Claire, je lui dis : prouve-moi qu'on a bien fait de ne pas t'éliminer et d'éliminer Anthony. Ça va être une manière de la motiver mais pas méchamment. Fais-nous voir que tu peux être là, qu'on a besoin de toi dans l'équipe." Effectivement, Claire a l'air très motivée par tous ces aimables encouragements.

La course commence. Les Rouges prennent rapidement de l'avance. Du coup, Kader change d'avis et implore Claire d'abandonner, imaginant que l'équipe jaune sera plus rapide sans elle. Claire quitte donc la cordée, suivie de Kaouther, suivie de Louis-Laurent, suivi de Pascal. Les Jaunes se retrouvent donc à trois pour porter un cordage de quarante kilos. Et là... il se met à pleuvoir. Vous devinez la fin : les Rouges rattrapent les Jaunes à l'occasion d'un superbe plaquage de Rodolphe par Freddy. Les Koror repartent donc gaiement sur leur campement avec leur matériel de pêche tout neuf.

Monsieur Brogniart n'est pas content du tout. Non pas parce que ses jolis cheveux frisés sont mouillés - par chance, grâce à un anticyclone portatif, il parvient à rester complètement sec en pleine averse - mais parce que l'équipe jaune le répugne profondément. D'un geste dédaigneux, il la renvoie à sa médiocrité : "la conséquence de tout ça, c'est que vous partez sur votre campement comme vous êtes venus, c'est-à-dire avec rien." Encore sous le choc de ses reproches, les Jaunes cherchent des explications à leur lamentable échec. Pour Pascal, ils ont eu un problème de synchronisation. Pour Fabienne, il y avait trop de disparité dans les tailles des équipiers. Rodolphe conclut gravement : "Il va falloir réagir sérieusement."

Construis-moi un radeau

Dès le lendemain, les deux tribus adverses sont confrontées à une nouvelle épreuve. Il va leur falloir désigner en leur sein trois charpentiers, qui devront construire un radeau. Chez les Rouges, on hésite, surtout Patrick. Cela semble une mission pour des "hommes forts" mais si c'était un piège, et si les charpentiers désignés ne pouvaient ensuite participer à l'épreuve d'immunité. Il est donc convenu que Freddy, qui a une longue expérience de la conception de radeaux en chambre, à l'aide d'allumettes, sera accompagné de Marine et de Raphaële, dans le rôle de ses charmantes assistantes. Les Jaunes, eux, ont choisi Pascal, Rodolphe et Louis-Laurent. On ne sait pas trop comment et on s'en fiche un peu.

Les Mawaï construisent un radeau de type classique, c'est-à-dire un assemblage rudimentaire de rondins attachés côte à côte. Les Koror, sous l'impulsion impérieuse de Freddy, construisent un catamaran. Patrick préférait un radeau classique mais Freddy s'en moque puisqu'il n'est pas là. Quant à Marine et Raphaële, elles "sont dubitatives mais elles font finalement confiance à l'ingénieur," nous dit Monsieur Brogniart. En d'autres termes, elles n'y connaissent rien et font ce qu'on leut dit. Elle se contenteront de blâmer Freddy en cas d'échec. L'élève ingénieur fait pourtant des efforts pour les instruire : "J'ai eu un soutien formidable des filles. Je leur expliquais au fur et à mesure pourquoi c'était mieux de faire comme ci et pas comme le radeau des Jaunes. À chaque fois, j'essayais d'être pédagogue et de leur faire comprendre tout l'intérêt d'avoir, par exemple, un bateau le plus rigide possible et donc de faire des nœuds très, très serrés. J'espère bien qu'ils diront : Freddy, t'as vraiment fait un super bateau qui nous a permis de gagner."

Voici le moment idéal pour diffuser un petit reportage sur Freddy. On y apprend des tas de choses. Enfant déjà, il faisait "des cabanes avec sept étages et il y avait déjà tout le confort". Sa dernière invention est une "table qui permet de stabiliser une centaine de gobelets afin qu'ils ne tombent pas s'il y a du vent. C'est ingénieux, c'est pratique et ça me ressemble". Mais ces histoire de Géo Trouvetou vous lassent déjà et vous voulez un véritable drame humain digne d'une émission de TF1. Monsieur Brognart vous a entendus : "Orphelin de mère très jeune, Freddy a décidé de prendre la vie du bon côté et de tout oser." Et le jeune homme ajoute : "Peut-être que je ne suis pas assez modeste. J'aime bien me mettre en avant. J'aime bien dire que je suis le meilleur et j'aime bien qu'on me le dise, c'est surtout ça. J'ai besoin de signes de reconnaissance pour m'épanouir." Et voilà ! Toute cette fanfaronnade n'était finalement rien d'autre qu'une quête éperdue de reconnaissance, une soif d'amour. Si cette histoire ne vous touche pas, c'est que vous avez décidément le cœur bien sec et je vous plains.

Alors que je me remets à peine de cet intense moment d'émotion, voici que Monsieur Brogniart arrive sur le campement Mawaï, une torche à la main. Il est venu leur faire don du feu, de façon à ce qu'ils puissent se restaurer avant la prochaine épreuve... C'est quoi cette histoire ? Un gag ? Et pourquoi pas un four à micro-ondes aussi ? Je suis naturellement révolté par cette injustice qui choque la morale publique. Si les Jaunes voulaient du feu, ils n'avaient qu'à le gagner ou à en faire par leurs propres moyens. Les hommes préhistoriques y arrivaient bien. Quoi qu'il en soit, les Jaunes sont tellement contents de pouvoir manger chaud qu'ils se gavent de riz, d'abord au dîner et à nouveau au petit-déjeuner. Kaouther, qui était à l'agonie en début d'émission, en pleure de joie. Kader conclut : "Maintenant, si on perd, c'est vraiment qu'ils sont plus forts que nous, très franchement. Je m'inclinerai en disant : ils sont plus forts que nous." Vous devinez la suite ?

Le triomphe de Freddy

Pour décider laquelle des deux tribus n'aura pas à éliminer l'un de ses membres lors d'un conseil cruel, celles-ci vont devoir pagayer sur leurs embarcations fraîchement construites jusqu'à une grotte. Là, le champion de chaque équipe devra plonger en apnée à cinq mètres de profondeur pour récupérer un anneau de pierre et le faire remonter par palier le long d'un poteau immergé.

Tandis que les Rouges pagaient gaiement au rythme des cris de Freddy, les Jaunes font... n'importe quoi. Non seulement leurs mouvements ne sont pas synchrones mais Claire, bloquée au milieu du radeau, ne peut même pas pagayer et est donc un poids mort. Arrivé dans la grotte, Freddy remonte l'anneau de roche à la surface et les Rouges, largement en avance, peuvent ensuite voguer paisiblement vers la victoire. Monsieur Brogniart leur distribue ses bons points : "Bon radeau, bonne cohésion, bon état physique, bon moral".

Revenus sur leur campement, devenu paradisiaque, les Rouges exultent. Non seulement ils ont remporté l'épreuve avec aisance mais ils parviennent à pêcher sept poissons avec leur tout nouveau filet : un par personne ! Pour Isabelle, "c'est le bonheur". Freddy complète même le repas avec quelques noix de coco cueillies acrobatiquement sur l'arbre, à la manière des "Amazones". Ses coéquipiers semblent admiratifs mais Patrick confie déjà à la caméra qu'il compte bien éliminer Freddy "parce que c'est quelqu'un de trop fort."

Les Jaunes en colère

Tandis que Freddy profite du "repos du champion", allongé sur un tronc d'arbre au bord de la mer, les Jaunes, humiliés par leur nouvelle défaite, ne tardent pas à se déchirer. "La désunion et les rancœurs font irruption sur Mawaï," nous dit Monsieur Brogniart avec gourmandise. Un gros plan sur un lézard vert qui mord la queue d'un autre, avant de se faire mordre à son tour, annonce les querelles à venir. Louis-Laurent fait part de ses soupçons : "Peut-être qu'il y en a qui en gardent sous le pied, peut-être qu'il y en a qui ne se donnent pas à fond." Il y aurait donc des traîtres parmi eux ! Les reproches fusent. Fabienne est convaincue que Pascal aurait pu faire plus. Pascal n'est pas d'accord. Rodolphe pointe Kader d'un doigt accusateur : "Aujourd'hui, tu n'as pas fourni à 100 %". Kader n'est pas d'accord. Le ton montre entre Claire et Kader, puis entre les garçons et les filles.

Durant le conseil qui va déterminer le candidat éliminé, Monsieur Brogniart est bien décidé à jeter de l'huile sur le feu de façon à ébouillanter tout le monde. Quand Fabienne exprime à nouveau sa conviction que "certains ne se sont pas donnés à fond", il réclame des noms : "Qui, qui, Fabienne ?" Fabienne désigne Kader et Pascal à la vindicte. Selon elle, ils "n'étaient pas au bout de leurs forces." Les accusés nient bien sûr. "Je n'ai pas fléchi," affirme Pascal.

Monsieur Brogniart n'est toujours pas satisfait. La dénonciation, c'est bien ; l'autocritique, c'est bien aussi. Il invoque la tradition immémoriale de Koh-Lanta : "Mais c'est une grand première dans l'histoire de Koh-Lanta. Vous aviez dans votre radeau - tenez-vous bien - un passager ! Quelqu'un qui ne faisait rien !". Rodolphe courbe l'échine et reconnaît un manque de communication au sein du groupe. Monsieur Brogniart l'apostrophe : "C'est quoi cette organisation, Rodolphe ?" Rodolphe admet enfin : "C'est une organisation de merde, voilà." Monsieur Brogniart amène ensuite les Jaunes à se choisir Rodolphe pour chef, dans l'espoir qu'ils seront moins nuls comme ça.

Après cet échange, l'élimination de Claire n'est plus qu'une formalité. Pascal, Kader, Rodolphe et Kaouther veulent la voir partir tandis que Fabienne et Claire souhaitaient se débarrasser de Pascal. Contre toute attente, Louis-Laurent a voté contre Fabienne. En tout cas, les Bisounours ont définitivement quitté Palau.



13/09/2009
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