L'Egypte reste reine
L'Egypte reste reine
Publié le 31/01/2010 18:53
El Hadary lève les bras au ciel et Zidan embrasse le drapeau égyptien, les Pharaons sont encore sacrés (Reuters).
L'Egypte remporte la Coupe d'Afrique des Nations 2010, en s'imposant en finale dans les dernières minutes à Luanda devant le Ghana (1-0) grâce à un but de Gedo (85e). Les Pharaons, qui n'iront pas au Mondial en Afrique du Sud, confirment leur statut de maîtres sur le continent avec ce troisième succès consécutif après 2006 et 2008. Un record historique pour les Egyptiens, ainsi que pour leur entraîneur Hassan Shehata.
La Coupe d'Afrique des Nations est une compétition qui se joue à seize et à la fin, c'est toujours l'Egypte qui gagne. Cette fameuse tirade signée Gary Lineker à propos de l'Allemagne lors de la Coupe du monde 1990 peut aujourd'hui se rapporter aux Pharaons, décidément intraitables sur leurs terres. Mais cet ultime acte face au Ghana aura été loin d'offrir le festival offensif auquel les Egyptiens avaient pu nous habituer...
La flamboyante et séduisante Egypte, intraitable armada capable de passer trois buts au Cameroun en quarts de finale puis quatre à l'Algérie en demies, face au bloc défensif du Ghana, dont le but était inviolé depuis trois rencontres... L'opposition de styles entre le Ghana et l'Egypte promettait beaucoup, mais la première période est franchement décevante. Si les Pharaons ont proclamé un peu partout que le jeu était leur marque de fabrique et l'avaient d'ailleurs plutôt démontré jusqu'ici, ils ne le confirment pas au cours des quarante-cinq premières minutes, où les Ghanéens sont même les plus plaisants à voir évoluer et les plus dangereux par Gyan de loin (24e). Rien de bien transcendent cela dit et la grande finale continentale se limite surtout à un duel dans l'entrejeu.
Gedo, un éclair dans la grisaille
Pour les Egyptiens comme pour les Ghanéens, le vrai problème provient du manque de densité offensive, Gyan devant notamment se débrouiller seul à plusieurs reprises face à quatre ou cinq défenseurs adverses. Au retour des vestiaires, le rythme ne s'emballe pas franchement et Hassan pour l'Egypte échoue constamment à frapper de très loin (13e, 18e, 51e). Gyan frappe directement un coup franc juste au-dessus, à 28 mètres du but de El-Hadary (53e). Hassan s'écroule dans la surface mais l'arbitre ne bronche pas malgré les revendications du capitaine (71e), et l'Egypte a toutes les peines du monde à développer son jeu de passes.
Les Black Stars, toujours privées de Michael Essien blessé, sont proches de forcer la différence par Gyan à deux reprises (74e, 79e) mais les Ghanéens vont payer leur manque de soutien à leur attaquant star sur une ultime attaque placée des Pharaons, peut-être la seule de la partie véritablement d'ailleurs. Nagui Gedo, meilleur buteur de la compétition, redouble en plein coeur de la défense ghanéenne pour un une-deux impeccable avec Zidan, avant d'ajuster Kingson d'une frappe enroulée impeccable vers le poteau opposé (1-0, 85e). Plus grand chose ne se passe ensuite, sans trop de surprise au vu du scénario d'un match cadenassé et rongé par la tension inhérente à une rencontre de ce type.
Triple champion d'Afrique, mais pas au Mondial...
L'expérience a clairement fait la différence en faveur des Pharaons, dont l'absence à la Coupe du monde donnera forcément une tournure paradoxale à l'évènement planétaire en Afrique du Sud. En établissant un record historique avec trois CAN d'affilée (2006, 2008, 2010) remportées avec le même entraîneur Hassan Shehata, qui établit lui aussi une première du même coup, l'Egypte est l'incontestable reine d'Afrique mais ne représentera pas son continent pour la première Coupe du monde sur le sol africain, au contraire du Ghana. Mais au moment de brandir le trophée au stade du 11-Novembre sous une pluie de cotillons, Ahmed Hassan n'en était pas à ruminer ce genre de regrets...
Le Nigeria finit sur une bonne note
Publié le 30/01/2010 18:49
Shittu et les Nigérians accrochent la 3e place de la CAN. (Reuters)
Le Nigeria a remporté ce samedi la petite finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2010. Les Super Eagles ont dominé l'Algérie (1-0) à Benguela, grâce à un but d'Obinna à l'heure de jeu. Les Nigérians quittent donc l'Angola sur une bonne note, alors que les Fennecs ont encore beaucoup de progrès à faire à cinq mois du Mondial en Afrique du Sud.
A la veille de la grande finale entre l'Egypte et le Ghana, la Coupe d'Afrique des Nations 2010 a dévoilé une partie de son tableau d'honneur. Et c'est le Nigeria qui a récolté la première récompense en remportant ce samedi le match pour la troisième place face à l'Algérie (1-0). Un succès qui efface en partie la défaite en demi-finales contre les Black Stars du Ghana (0-1). Depuis leur titre en 1994, le deuxième de leur histoire après celui obtenu en 1980, les Nigérians sont grimpés cinq fois sur le podium de la compétition. Des résultats qui témoignent de la régularité des Super Eagles au sommet de la hiérarchie continentale depuis plus de quinze ans.
Cette expérience des grands rendez-vous, voilà sans doute l'ingrédient qui a manqué aux Algériens pour aller plus loin. Mais après leur qualification pour la Coupe du monde sud-africaine, les Fennecs ont retrouvé les demi-finales pour la première fois depuis leur seul et unique titre en 1990. Preuve que cette équipe progresse et progressera encore, surtout après son passage à la pointe septentrionale de l'Afrique en juin prochain. Amputée de Belhadj et Chaouchi, deux éléments importants de l'effectif expulsés en demi-finale contre l'Egypte, l'Algérie n'avait peut-être plus les ressources morales pour rebondir. Les hommes de Rabah Saadane étaient encore minés par la sévère défaite concédée contre les Pharaons (0-4), un match marqué par de nombreuses erreurs d'arbitrage en leur défaveur.
Obinna, dernier buteur nigérian en Angola
Ce samedi, pas de décision étrange à déplorer, seulement une victoire logique du Nigeria. Obinna ruinait à lui seul les derniers espoirs algériens de quitter l'Angola la tête haute. L'attaquant de Malaga s'amusait au milieu de la défense des Fennecs, composée de Zaoui et Bougherra. Après une première alerte dès la 10e minute et un tir croisé dévié en corner, le Nigérian ratait l'immanquable au début de la seconde période. Au départ de l'action, un coup franc puissant de Taiwo était repoussé par Zemmamouche dans les pieds d'Obinna, dont le tir à bout portant heurtait la barre transversale (51e). Un échec sans conséquence sur son moral puisqu'il trouvait la faille quelques minutes plus tard, profitant du laxisme des défenseurs pour entrer dans la surface et battre le portier algérien (1-0, 55e).
Forts de cet avantage au tableau d'affichage, les Super Eagles géraient la fin de rencontre, seulement perturbés par des intrusions pas vraiment dangereuses de Ghezzal (75e et 79e), Bougherra (87e) et Saïfi (90e). Les coéquipiers de Kanu pouvaient lever les bras, soulagés d'achever la compétition sur une dernière victoire. Dans cinq mois, les deux nations prendront la direction de l'Afrique du Sud, avec des entrées en matière contrastées. Le Nigeria aura fort à faire face à l'Argentine de Messi, tandis que l'Algérie retrouvera la Slovénie.