La Coupe du Monde en chiffres

                 
                   
                                           
  
                                                                  La Coupe du Monde en chiffres

La XIXe Coupe du Monde, qui vient de se terminer sur la victoire d'Espagnols plus calculateurs qu'il n'y paraît, n'a pas brillé par son spectacle, mais a vu certaines stars se mettre en évidence.

                          click to zoom

Moins de buts qu'en Ligue 1 !
D'abord, un constat : on a très peu marqué au premier tour (2,1) et flambé au second (2,75), malgré une finale fermée à double tour, comme toujours. D'ailleurs, depuis l'avalanche de buts mexicaine de 1986 entre la RFA et l'Argentine (3-2), on tourne à 1,5 but par finale. Ensuite, avec 2,27 buts par rencontre, on échoue à deux buts de l'édition précédente (2,30), et on obtient surtout l'avant-dernière moyenne de l'histoire, derrière le Mondiale 90 (2,21). Pourtant, au classement des buteurs, ce Mondial sud-africain signe un évènement finalement peu commun, des multi meilleurs buteurs, pour la première fois depuis 1994, et la troisième fois seulement de tous les temps. Mais, avec nos quatre canonniers ex aequo, on est loin des six leaders à quatre buts de 1962.

Parmi eux, on retrouve deux des grands buteurs d'Europe actuels (Forlan et Villa), un meneur de jeu en réussite (Sneijder), et une trouvaille pour qui n'a pas suivi la Bundesliga cette saison, Thomas Müller. La pépite bavaroise, qui fêtera ses 21 ans en septembre, est tout simplement le deuxième plus jeune joueur à atteindre 5 buts dans une phase finale, derrière un certain Pelé, six buts et 17 ans en 1958 ! Nul doute que les 14 buts de son coéquipier en club et en sélection, Miroslav Klose, qui échoue à une longueur de Ronaldo (15), et à égalité avec Gerd Müller (14), sont dans ses cordes pour les prochains Mondiaux. A noter également ses trois passes décisives, ce qui montre à quel point la demi-finale perdue par son équipe contre l'Espagne (1-0) aurait sans doute été tout autre s'il n'avait pas été suspendu pour un avertissement imaginaire face à l'Angleterre (4-1).

Enfin, notons que seulement 7 buts proviennent de joueurs de Ligue 1, soit moins de 5 % du total, contre 29 pour la Liga, 21 pour la Bundesliga, 19 pour la Premier League, 16 pour le Calcio et 9 pour le championnat néerlandais. Le premier championnat non européen au classement est le Mexique (6), dans une compétition où 84,6 % des buts ont été inscrits par des joueurs évoluant dans le giron de l'UEFA. Au passage, les deux clubs leaders sont, tout naturellement, le Bayern (12) et l'Inter Milan (9) devant l'Atlético Madrid (8). Soit les deux vainqueurs européens de la saison, et le finaliste de la Ligue des Champions.

Une Espagne petit bras
Le nouveau champion du monde espagnol a réussi quatre premières à lui tout seul. Il en est d'abord une à lui tout seul, puisque c'est son premier succès dans la compétition. Il est ensuite le premier pays européen à l'emporter hors des frontières européennes, brisant ainsi l'hégémonie brésilienne dès qu'il s'agit de visiter des territoires inconnus. La Roja est également le premier champion du monde à le devenir après avoir perdu son premier match (0-1 contre la Suisse). Enfin, et c'est une tache sur un tableau quasi parfait, c'est le vainqueur le moins prolifique, avec 8 petits buts, à trois longueurs du précédent «record», détenu par le Brésil en 94 (11). Dix-sept joueurs espagnols sur les 20 alignés n'ont d'ailleurs pas marqué, puisque seuls Villa (5), Iniesta (2) et l'inattendu Puyol (1) l'ont fait. Rien, donc, pour des gâchettes telles que Torres, Fabregas, voire Llorente.

Certes, ils sont plus réputés pour leurs passes et leur collectif, mais là encore le bât blesse : dans une Coupe du Monde où plus de 56 % des buts ont été inscrits sur passes décisives dans le jeu, les Espagnols n'en ont signé que trois (Villa, Fabregas, Navas), dont aucune pour un client comme Xavi, si ce n'est sur corner. Reste que la Seleccion signe le deuxième doublé Euro-Mondial de l'Histoire, depuis la RFA en 72 et 74, un exploit qui restera dans les annales pour une génération exceptionnelle.

En vrac
S'il y a une équipe qui a assuré le spectacle dans ce Mondial, c'est bien l'Allemagne : 16 buts, dont 13 sur passes décisive, contre 12 pour son poursuivant néerlandais ! Suivent au combo buts/passes l'Uruguay (11/6), le Brésil (9/7) et les Pays-Bas (11/5, plus un csc). L'Espagne, on l'a vu, est loin derrière, et il n'est donc pas étonnant de la voir parmi les premiers du classement des défenses (2 buts encaissés) derrière le Portugal et la Nouvelle Zélande (1), quand dans le même temps la Corée du Nord en encaissait quatre en moyenne par match. A noter également que l'Algérie et le Honduras se sont distingués par leur zéro pointé en terme de buts.

En même temps, en ne cadrant quasiment pas, le Honduras (1,33 par matches) et l'Algérie (3) ne pouvaient pas espérer grand-chose, pas plus que la Nouvelle Zélande (0,67 !). Mais cadrer beaucoup ne garantit pas le succès, demandez aux Argentins (8,6), à l'Angleterre (7,5), au Japon (6,75) ou à la Côte d'Ivoire (6,67), les leaders de ce classement, ce qu'ils en pensent. Les Nippons sont d'ailleurs ceux qui ont le plus cadré (58,7 %) devant la Slovénie (51,85 %), tandis que l'Algérie (19,15 %) et le Honduras (16,67 %), encore eux, ont garni les tribunes de leurs rares tentatives. Ne rigolons pas trop, la France fait à peine mieux (26,83 %). Quant aux deux finalistes, l'Espagne a peu cadré (37,82 %, pile dans la moyenne), contrairement aux Oranje (49,46 %), mais ont plus tenté leur chance que leur victime du 11 juillet (17 tirs par matches contre 13,29, moins que les Bleus !).

Chez les joueurs, le Ghanéen Gyan est le joueur qui a plus frappé au but (33), devant Forlan et Villa (32). Mais parmi les joueurs à plus de 10 tirs, c'est Higuain (73 %) qui a le mieux cadré, devant Suarez (60 %) et Villa (53). De son côté, Messi a tenté 30 fois sa chance, cadré 15 fois, mais n'a jamais pu tromper le moindre gardien...

Question discipline, l'Afrique s'est mieux comportée qu'en 2006, où elle avait commis plus de 21 fautes par match, contre 17,71 pour l'Amérique du Sud et 17,62 pour l'Europe. Cette fois, elle n'en a fait que 17,05, mais reste derrière l'Europe (14,54) et l'Amsud (16,08), dans une tendance générale nettement en baisse (15,7 contre 18,34). Les avertissements ont également baissé de 29 %, et les rouges de 39 %. Comme en 2006, l'Espagne se distingue par son fair-play, même si la finale ternit son bilan (8 jaunes), qui était pourtant vierge avant les quarts de finale ! C'est le Mexique qui a fait le plus de fautes (21 par match), juste derrière les deux pays océaniens, au jeu très physique. Pour les fautes subies, c'est le Japon qui se distingue (23 fautes obtenues par matches), l'Espagne n'étant pas loin derrière (19,14). Enfin, c'est la Corée du Nord qui emporte le classement du fair-play (2 jaunes), tandis que les Pays-Bas ferment la marche (22 jaunes, deux rouges). Logique, compte tenu de leur finale désastreuse sur ce plan.

En 2014, la Coupe du Monde retournera sur le continent sud-américain, pour la première fois depuis... 1978 ! Une terre où personne d'autre que les Sud-américains ne s'est imposé, même s'il ne s'agira que du 5e tournoi là-bas, et que l'Europe vient de prouver qu'elle commençait à s'adapter hors de ses frontières, du moins ses meilleurs ressortissants. Les trois demi-finalistes sont en effet les seuls pays, tous continents confondus, à avoir battu des pays sud-américains, qui ont tout de même largement dominé leur sujet (13 succès à 7, contre 25 à 19 pour l'Europe). A l'image des deux finalistes de 2006, l'Italie et la France, qui ont chuté dès le premier tour en ne gagnant aucun match. Une grande - et triste - première dans l'Histoire de la Coupe du Monde !

                          click to zoom


    

Palmarès : Coupe du Monde / Mondial

Année Vainqueur / Finale3e place Pays organis.
2010      Espagne - Pays-Bas          1-0 ap                 à Johannesbourg,
Soccer City Stadium
Allemagne     Afrique du Sud
2006 Italie - France 1-1, 5 pen à 3 à Berlin,
Olympiastadion
Allemagne Allemagne
2002 Brésil - Allemagne 2-0 à Yokohama,
Nissan Stadium
Turquie Corée du Sud
Japon
1998 France - Brésil 3-0 à St-Denis,
Stade de France
Croatie France
1994 Brésil - Italie 0-0, 3 pen à 2 à Pasadena,
Rose Bowl
Suède Etats-Unis
1990 Allemagne - Argentine 1-0 à Rome,
Stadio Olimpico
Italie Italie
1986 Argentine - RFA 3-2 à Mexico,
Stade Azteca
France Mexique
1982 Italie - RFA 3-1 à Madrid,
Stade Santiago Bernabéu
Pologne Espagne
1978 Argentine - Pays-Bas 3-1 ap à Buenos Aires,
Estadio Monumental
Brésil Argentine
1974 RFA - Pays-Bas 2-1 à Munich,
Olympiastadion
Pologne RFA
1970 Brésil - Italie 4-1 à Mexico,
Stade Azteca
RFA Mexique
1966 Angleterre - RFA 4-2 ap à Londres,
Wembley
Portugal Angleterre
1962 Brésil - Tchécoslovaquie 3-1 à Santiago du Chili,
Estadio Nacional
Chili Chili
1958 Brésil - Suède 5-2 à Solna,
Rasunda Stadion
France Suède
1954 RFA - Hongrie 3-2 à Berne,
Stade du Wankdorf
Autriche Suisse
1950 Uruguay - Brésil 2-1 à Rio de Janeiro,
Maracana
Suède Brésil
1942 Édition annulée -   à ,    
1938 Italie - Hongrie 4-2 à Colombes,
Stade Olympique Yves-du-Manoir
Brésil France
1934 Italie - Tchécoslovaquie 2-1 ap à Rome,
Stadio Nazionale del P.N.F.
Allemagne Italie
1930 Uruguay - Argentine 4-2 à Montevideo,
Centenario
Etats-Unis Uruguay
                                             

 

                                                  

 



14/07/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 76 autres membres