La grogne sociale se poursuit toujours

La Une du 17/01/2010La Une du 17/01/2010

MALGRÉ L’ARRÊT DU CONFLIT À ROUIBA
La grogne sociale se poursuit toujours
17 Janvier 2010 - Page : 2
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La zone industrielle de Rouiba reprend le travail après dix jours de grève

La contestation sociale se poursuit toujours, même si à Rouiba les choses sont rentrées dans l’ordre.

Le ministre du Travail, Tayeb Louh, et le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, étaient tout contents d’annoncer jeudi dernier que la grève à la zone industrielle de Rouiba a pris fin après 10 jours de cessation d’activité.
L’information était censée apporter la preuve d’un retour au calme sur le front social. Par la même occasion, il s’agissait de reléguer au second plan les conflits qui restent toujours latents. C’est le cas dans le secteur de l’éducation et celui de la santé. Mais même au niveau des entreprises économiques, la situation n’est pas plus reluisante.La grève à ArcelorMittal de Annaba, observée depuis mardi dernier par les travailleurs du complexe sidérurgique, se poursuit toujours. De son côté, le Conseil des lycées d’Algérie ne compte pas lâcher prise si facilement et il a annoncé aussi un durcissement de son mouvement.
A Annaba, les travailleurs ont l’intention de poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction des revendications liées au plan d’investissement de l’usine. C’est le secrétaire général du syndicat d’entreprise, M.Smaïn Kouadria, qui a adopté cette position hier lors d’une conférence de presse. Curieusement, l’Ugta et encore moins les autorités en charge du secteur industriel ou des relations de travail ne soufflent mot sur le sujet. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’ArcelorMittal appartient à un privé, de surcroît étranger. Mais une société nationale garde toujours 30% de ses actions.
On pourrait aussi être tenté d’avancer que le fait que le conflit se déroule en dehors de la capitale n’intéresse que très modestement tous ceux qui sont prompts à saisir au vol tout événement pour distiller leurs théories. D’ailleurs, le ministre du Travail crie au scandale et souligne que les travailleurs sont manipulés. A comprendre par là qu’ils sont mineurs et incapables de discernement. Heureusement que la tutelle syndicale était là pour déjouer le complot, semble suggérer le ministre.
Toutefois, ces déclarations ne sont pas suffisantes pour cacher les vraies raisons de la grogne sociale.
Les travailleurs veulent seulement et légitimement disposer de quoi nourrir leurs familles et non des mots ou des chiffres alignés depuis des années pour vanter les mérites d’un système économique et social dont presque personne n’entrevoit les retombées sur le quotidien.
Pour revenir à l’exemple d’ArcelorMittal, c’est la revendication d’un engagement officiel des dirigeants de l’usine et du gouvernement algérien, pour la concrétisation du plan d’investissement global pour la réhabilitation de la cokerie, qui est mise en avant. Cette dernière ne fait pas partie du coeur du métier, s’accordent à dire le syndicat et la direction qui est d’accord pour poursuivre ses négociations.
Derrière la demande du syndicat, c’est le maintien des postes d’emploi qui est visé. Et par là, une source de revenus. C’est la preuve que ce ne sont pas les menaces pesant sur l’outil de production qui manquent. Et les 7200 salariés du complexe sidérurgique entrevoient une escalade de leur action. La fermeture de la cokerie, employant 320 salariés, dont la rénovation coûterait 40 millions de dollars, donnerait un coup fatal à l’emploi.
C’est presque le double de travailleurs qui ont perdu leur emploi dans une biscuiterie à l’ouest d’Alger depuis quelques mois sans que les chantres du libéralisme n’élèvent la voix pour s’inquiéter de la situation.
Ce silence s’explique aisément. Personne ne veut se faire l’écho des événements qui viennent troubler un semblant de quiétude générale.

Ahmed MESBAH


LES CONVENTIONS COLLECTIVES SERONT RÉVISÉES – Les travailleurs gagneront plus

Publié le 16 janvier, 2010 à 0 h 07

Il n’y aura pas de tassement des salaires. Les conventions collectives seront révisées pour éviter ce phénomène.

Tayeb Louh et Abdelmadjid Sidi Saïd sont tombés d’accord pour commencer à appliquer les dispositions de l’accord obtenu à l’issue de la dernière tripartite. Le ministre du Travail et le secrétaire général de l’Ugta ont donné, jeudi dernier à Alger, le coup d’envoi officiel des négociations sur la réactualisation des conventions collectives sectorielles. Le patronat privé et les responsables des sociétés de gestion des participations de l’Etat ont aussi été présents à la rencontre.
Le tout est placé sous le signe du dialogue social. C’est devenu, selon M.Louh, une tradition ancrée dans les relations de travail entre les trois parties à la production dans notre pays. Il s’agit du patronat, du syndicat et de l’Etat. Le dialogue ne doit pas avoir lieu uniquement au niveau des hiérarchies mais également au sein de l’entreprise productive. Selon le ministre, le moyen efficace pour organiser des relations de travail sur des bases justes, est le dialogue. Selon le ministre, c’est ce qui permet d’organiser les conditions de travail et fixer les droits et obligations à même d’assurer le développement de l’entreprise productive, appuyer la paix sociale et la stabilité des relations socioprofessionnelles et maintenir les postes d’emploi. Il ajoute que le dialogue constitue un outil important pour relancer la vie économique, assurer un climat propice à l’investissement et développer la production en vue de faire face aux défis économiques qu’impose la concurrence économique.
La législation nationale prévoit des mécanismes de concertation, de négociation et de règlement des conflits par voie pacifique conformément aux normes internationales, a dit le ministre en allusion au conflit qui a secoué la zone industrielle de Rouiba. Il rappelle que la négociation des accords et conventions collectives sectorielles a permis aux entreprises d’adapter leurs conventions au développement de leurs moyens économiques. C’est le cas pour les domaines relatifs au classement professionnel, aux salaires, primes et indemnités et celui des récompenses liées à la rentabilité ainsi qu’à la prévention et au règlement des contentieux.
La réactualisation des conventions collectives du secteur économique a été approuvée à nouveau suite à leur révision en 2006. Depuis 1990, 55 conventions sectorielles et 93 accords collectifs sectoriels ont été conclus. La plupart ont été signés entre les Fédérations nationales de l’Ugta et des sociétés de gestion des participations de l’Etat ou certains groupes comme Sonatrach, la Sonelgaz et Saidal.
Depuis décembre de l’année dernière, il a été convenu d’augmenter le Snmg pour parvenir à l’amélioration du pouvoir d’achat, selon le ministre, que ceci est lié au taux d’inflation et à la cherté de la vie. Les partenaires sociaux avaient convenu d’augmenter le Snmg de 12.000 à 15.000 DA et de finaliser la révision des rémunérations des fonctionnaires à travers la promulgation des régimes indemnitaires des corps de fonctionnaires, la réouverture des négociations sur les rémunérations dans le secteur économique à travers l’actualisation des conventions de branche dans le secteur public et la convention collective dans le secteur privé. Le ministre souligne que la réactualisation des conventions collectives devait tenir compte de la réalité de chaque entreprise et encourager la préservation des emplois et l’augmentation de la productivité tout en préservant les programmes d’assainissement et de modernisation engagés par l’Etat.
La question des salaires sera évoquée lors des négociations prévues entre l’Ugta et des organisations du patronat du secteur privé. M.Louh a affirmé que son département était disposé à apporter son aide aux partenaires sociaux et à les accompagner dans les négociations à travers la mobilisation de l’inspection du travail.
La cérémonie de jeudi dernier s’est déroulée en présence des présidents de l’Association des femmes algériennes chefs d’entreprise, de la Confédération générale des entreprises algériennes, de la Confédération nationale du patronat algérien, de la Confédération algérienne du patronat et de la Confédération des industriels et producteurs algériens.

Source: Algérie: lexpressiondz.com



18/01/2010
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