LA MALADIE ATTEINT DES PROPORTIONS ALARMANTES
Actualités :
10% des Algériens sont diabétiques
Une journée médicale sur le diabète a été organisée jeudi matin par l’association Nehla en collaboration avec le SNPSP de Constantine, au niveau de l’Université des sciences islamiques El-Amir-Abdelkader. Plus de 430 personnes, notamment des médecins et des spécialistes en diabétologie venus de plusieurs wilayas de l’Est, ont participé à cette journée de prévention et de sensibilisation sur cette pathologie.
Les spécialistes du diabète n'hésitent plus à avancer aujourd'hui des chiffres, hier encore impensables. En 2014, 10% des Algériens sont touchés par le diabète ; un taux que les médecins ont qualifié d’alarmant, notamment en comparaison avec l’année de 1992, où seulement 2,1% de la population avait développé cette maladie. L’on a recensé également 12,1% au niveau de la wilaya de Constantine, 8,8% à Sétif, et 16% à Mila, et les chiffres ne cessent d’augmenter de jour en jour.
Face à cet accroissement incontrôlable, et non moins effrayant, les spécialistes parlent désormais «d’épidémie galopante», résultant particulièrement des bouleversements sociaux et culturels qui chamboulent le mode de vie de la société à savoir : Le stress, l’obésité due aux changements de régime alimentaire, de la baisse d'activité physique et d'autres modèles de comportement et de mode de vie non sains.
Cette épidémie se propage à grande vitesse au sein de la population mondiale, 382 millions de personnes à travers le monde sont diabétiques en 2014, 592 millions le seront probablement en 2035. D’après les statistiques présentées jeudi matin par le professeur Lazaâr, chef de service d’endocrinologie au CHU de Constantine, la Chine, les Etats-Unis et l’Inde sont les trois pays les plus touchés par le diabète, avec un taux de 50% de la population mondiale, l’Afrique du Nord 24%, l’Egypte 15%. L’on considère également qu’un tiers des personnes atteintes ignorent leur maladie.
Selon la Fédération internationale du diabète, 1 personne meurt toutes les 7 secondes de cette pathologie dans le monde. Le taux de mortalité provoqué par cette épidémie est plus important que le sida et la malaria réunis. En 2010, 4 millions de personnes sont mortes des suites du diabète, soit 6,8 % de la mortalité mondiale. La tranche d'âge la plus affectée se situe entre 40 et 59 ans. On constate depuis quelques années qu'avec l'augmentation de l'obésité chez les enfants, le diabète de type 2 apparaît de plus en plus jeune.
Le fardeau économique et social du diabète est également énorme, on peut l’estimer à près de 263 milliards de centimes par année, le nombre grandissant de cas entraîne de lourdes conséquences pour la société, surtout si l’on considère que 40 % des personnes diabétiques présenteront des complications débilitantes, voire mortelles. Le diabète est l’une des principales causes de cécité, d'amputations non-traumatiques, d'insuffisance rénale (300 000 insuffisances rénales chroniques évoluant vers la dialyse) et un facteur important de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux.
En Algérie, la sonnette d’alarme est désormais tirée par les spécialistes du domaine qui multiplient les actions de sensibilisation envers les différents intervenants, qu’ils soient des pouvoirs publics ou des associations de malades du diabète pour une meilleure prise en charge de cette pathologie, qui prend les relents d’un véritable fléau social.
Rym Souici
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2014/06/07/article.php?sid=164450&cid=2
Actualités : Des néphrologues tirent la sonnette d’alarme
Un fichier national du rein s’impose
La mise en place d’un registre national du rein est une revendication urgente, ont soutenu hier les participants à la rencontre organisée hier par la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation. C’était hier à l’occasion de la Journée mondiale du rein, dont le slogan était «une dialyse de qualité aujourd’hui, une transplantation réussie demain».
Abder Bettache - Alger (Le Soir)
Les participants à cette rencontre ont mis en exergue l’importance «d’accélérer la mise en place d’un fichier national du rein» et ce dans «l’objectif de disposer d‘une véritable banque de donnée à même de permettre aux concernés (patients et praticiens) d’agir en toute quiétude». En l’absence d’une offre de soins conséquente localement, certains malades s’adressent directement à des équipes étrangères en France, en Jordanie, au Pakistan, en Arabie Saoudite et à Cuba essentiellement. C’est ainsi que chaque année, entre 20 et 30 dialysés chroniques vont être greffés dans ces différents pays, sur leurs fonds propres, à partir d’un donneur vivant et exceptionnellement avec un donneur cadavérique. Le coût de la prise en charge d’un greffé par an est de l’ordre de 4 400 euros. Mais pour les autres infortunés, le destin médical va se jouer en Algérie, dans des conditions d’accès à la greffe très limitées. Par ailleurs, les praticiens «aimeraient réaliser davantage de greffes mais il faudrait, pour cela, que tous les moyens nécessaires soient mis à leur disposition». Le nombre de 110 opérations annuellement pratiquées «reste faible», d’autant que dans notre pays, 19 000 insuffisants rénaux doivent subir une hémodialyse pour survivre, a-t-on relevé, considérant que ces transplantations pourraient être «décuplées» à condition que l’administration «satisfasse aux exigences relatives aux ressources humaines, aux équipements et aux structures». Notons que «la politique de la greffe rénale en Algérie souffre, en fait, d’une absence de conviction et d’un manque de détermination des pouvoirs publics à mettre en place l’environnement indispensable au succès de cette entreprise». Cela étant, il est important de noter que l’«Algérie enregistre entre 3 000 et 4 000 nouveaux cas d’insuffisants rénaux par an. 7 000 malades sont sur une liste d’attente pour une transplantation rénale et 19 000 traités par hémodialyse». Ces patients ont une chance sur 10 000 pour être greffés, selon le président de la Société algérienne de néphrologie dialyse. Il est à préciser aussi que ce n’est en 1986 que la première greffe rénale a été effectuée à Alger. En 1987, une équipe médico-chirurgicale constantinoise a réalisé l’opération avec succès, à partir de donneur vivant apparenté. C’est au mois de décembre 2002 que la première greffe rénale, à partir d’un cadavre, a été réalisée à Constantine. Depuis, 495 transplantations rénales ont été effectuées à partir de donneurs vivants apparentés, et 889 patients vivent avec un greffon fonctionnel. Les possibilités de prélèvement sur cadavre, malgré des dispositions législatives très favorables, notamment la loi n°85-05 du 16 février 1985 et la loi n°90-17 du 13 juillet 1990, restent limitées et dépendent beaucoup plus d’une mauvaise organisation que de problèmes éthiques et religieux liés au don d’organes.
A. B.
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2014/06/08/article.php?sid=164505&cid=2