« Pas concerné » : ce grand gaillard du quartier de la Montagne, un ancien fief islamiste de la banlieue d’Alger, résume bien le sentiment général. Appelés aux urnes ce jeudi 9 avril pour réélire le président Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Etat, les Algériens regardent ailleurs.
Et ce qui les inquiètent tout particulièrement ces jours ci, c’est le prix de la pomme de terre, soudainement multiplié par quatre sans que l’on sache vraiment pourquoi. Mauvaise récolte ? Spéculation ? Un peu des deux, sans doute. Le kilo de patates à 9 euros, c’est en tous cas beaucoup plus concernant que la réélection assurée de Bouteflika !
Problème : le chef de l’Etat, qui brigue un troisième mandat, veut une réélection triomphale. « Le président qui n’obtient pas de majorité écrasante du peuple n’est pas un président » a-t-il clamé lors de son dernier meeting. Mais les Algériens, eux, préfèrent vaquer à leurs occupations et profiter en famille de cette journée « politiquement fériée ».
En fin de matinée, dans l’ancienne ceinture islamiste, à la Montagne, Badjarah, Sidi Moussa ou Bentalha le taux de participation enregistré dans les différents bureaux de vote tournait autour de 10 %.
Nous y avons surtout rencontré des scrutateurs désœuvrés, et quelques électeurs âgés. A Kouba, banlieue aisée, comme à la Casbah, au centre d’Alger, la situation était à peu près identique. Les cafés, eux, étaient pleins. D’hommes, comme il se doit…
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