La poudre de lait plus chère sur le marché international
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Vers la flambée des prix des produits laitiers
le 04.01.14 | 10h00
Le renchérissement des prix de la poudre de lait sur le marché mondial, conjugué aux effets de la dévaluation du dinar, impose une nouvelle tarification aux producteurs nationaux l Le prix des yaourts connaissent déjà une hausse sensible sur le marché.
C ’est une année difficile qui commence pour les ménages algériens. Etant déjà touchés par l’insécurité alimentaire, surtout les plus vulnérables en matière d’alimentation dont le portefeuille est fragilisé par tant de charges, certains ménages devront dépenser à l’avenir plus pour…vivre. Et pour cause, une hausse de pratiquement tous les produits laitiers et leurs dérivés a été décidée en ce début d’année. Il en est ainsi des prix des produits Candia qui connaissent depuis le 1er janvier une sensible augmentation. «La hausse continue des prix des matières premières nous a contraint à réviser nos prix pour pouvoir continuer notre fabrication sans sacrifier la qualité de nos produits», explique l’entreprise Tchin Lait dans un placard publicitaire, apparu dans les journaux du 1er janvier.
Les explications de Tchin Lait-Candia
Ainsi, la brique de lait demi-écrémé passe de 75 DA le litre à 90 DA. Idem pour les autres produits de Candia Algérie, le prix pour la brique d’un litre de lait écrémé ou entier coûtera désormais 95 DA. Ce n’est pas tout. Comme autres conséquences de cette hausse des produits des matières premières sur les cours mondiaux et de la dévaluation du dinar, de nombreux autres produits dérivés du lait ont connu, eux aussi, une flambée.
Cela a été vérifié par nos soins au niveau de certaines épiceries d’Alger où l’on a remarqué des hausses allant jusqu’à 20% pour certains produits laitiers. Ainsi le pot de yaourt qui était à 15 DA est passé à 18 DA. Etant subventionné par l’Etat, le lait en sachet n’a pas été, pour le moment, touché par cette hausse. Le tarif de ce produit, qui ne cesse de connaître des pénuries dans toutes les régions du pays, restera administré et fixé à 25 DA par l’Etat. De même que certaines variétés de yaourts et fromages qui sont fabriqués en utilisant de la poudre de lait subventionnée.
En réalité, selon le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Tahar Boulenouar, «cette hausse de la majorité des dérivés du lait et même la poudre Loya, remonte à plus d’un mois».
20 à 30% de hausse
Et tout en écartant toute «responsabilité» des commerçants dans cette hausse, celui-ci précise que «pour les produits laitiers, cette hausse est en moyenne de 20 à 30%». Il reste que ces hausses répercutées sur le marché pénalisent les consommateurs. Cette tension inflationniste réduit encore plus le pouvoir d’achat des familles. S’il est admis que pour certains produits, les prix sont déterminés sur la base des matières premières à l’internationale, il n’est pas à écarter que cette «anarchie» dans les prix est due à la désorganisation du marché interne et le manque de contrôle.
«Cette hausse a été décidée par les producteurs sous prétexte de l’augmentation des matières premières au niveau du marché mondial et la dévaluation du dinar. Mais ce n’est pas une raison très convaincante parce que parfois au niveau du marché mondial, il y a eu des baisses, alors pourquoi cela n’a pas influé sur le marché local ?» s’interroge
M. Boulenouar.
`Pour lui, les producteurs et importateurs de certains produits alimentaires échappent aux contrôles de l’Etat. «Il est difficile de connaître aujourd’hui le prix réel de certains produits importés et les marges bénéficiaires de l’opérateur. De plus, beaucoup d’importateurs et de producteurs ne facturent pas leur produits», regrette-t-il.
Une hausse généralisée :
Les produits alimentaires, autre que laitiers connaissent à leur tour une hausse continuelle depuis plusieurs semaines.
Les produits touchés par cette augmentation sont essentiellement les légumes secs qui dépendent de l’importation (haricot blanc, lentilles, pois chiches…)
Ainsi, le prix du haricot blanc, un légume connu pour sa large consommation, notamment en cette période d’hiver, frôle les 320 DA le kg. Les lentilles, qui restent également l’aliment le plus prisé par les petites et moyennes bourses, ont connu, elles aussi, une hausse. Cette folie inflationniste ne touche pas uniquement les produits cités plus haut, elle concerne également les conserves (10 à 15% d’augmentation) et les pâtes. Par ailleurs, la mercuriale reste toujours orientée à la hausse en ce début de l’année 2014.
Les prix des produits agricoles sont toujours chers, comme le poivron (plus de 160 DA/kg), la tomate (entre 50 et 100 DA/kg), la courgette (180 DA/kg) ou les haricots verts à…220 DA le kilo.
Les prix des fruits de saison restent également relativement élevés, le prix de la clémentine ne descend pas en-dessous des 70 DA.
Rabah Beldjenna
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