Le journal de la CAN - 1 février 2013 (1ère partie)
Le journal de la CAN - 1 février 2013 (1ère partie)
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Mali : l’emprise du milieu
De notre envoyé spécial à Durban,
L’équipe du Mali a-t-elle trouvé la bonne formule avant de défier celle d’Afrique du Sud en quarts de finale de la CAN 2013, le 2 février à Durban ? La sélection malienne a affiché une progression constante et une maîtrise grandissante dans le jeu durant le premier tour. Quelques statistiques en témoignent : parmi les huit qualifiés en quarts, le Mali est l’équipe qui a remporté le plus de duels (54,4%), qui a réussi le plus de centres (14) et elle est troisième au classement du taux de passes réussies (78% derrière la Côte d’Ivoire et le Nigeria).
Le milieu de terrain malien a été particulièrement compact et souverain lors de son troisième match de poules, face à la RD Congo. « On a posé pas mal de problèmes à cette formation, confirme le défenseur Fousseini Diawara. Il y a eu beaucoup de mobilité entre Seydou Keita, qui est un peu notre électron libre, ‘Momo’ Sissoko, qui met beaucoup d’impact physique, Samba Sow, qui a été très bon dans la créativité. Et sur les côtés, on a bien su contenir leurs joueurs de couloirs. On a trouvé un bon équilibre. Le coach Carteron arrive à s’adapter aux joueurs à sa disposition mais aussi au type d’adversaire qui est en face ».
Une association Sissoko-Sow-Keita
Face à la RDC, le sélectionneur Patrice Carteron a pu aligner l’équipe-type qu’il avait imaginé avant la compétition. Une équipe-type qui a tardé à voir le jour, à cause de la méforme de certains et des petites blessures des autres. « Dans un premier temps, j’ai voulu faire jouer ceux qui me paraissaient le plus en forme physiquement, décrypte Patrice Carteron. Ça nous a souris puisqu’on a gagné sur la fin face au Niger, davantage grâce à nos qualités physiques que footballistiques d'ailleurs. Ça n’a pas suffi face au Ghana, en revanche. Mais cette défaite m’a permis de constater qu’en continuant dans cette configuration-là, on ne pouvait pas espérer grand-chose pour la suite »...
Patrice Carteron a donc décidé d’aligner enfin son entrejeu à trois avec Momo Sissoko à la récupération, Samba Sow en relais et Seydou Keita à la mène. Une association rendue possible par la montée en puissance progressive de Sissoko, arrivé en méforme du PSG, et le retour de blessure de Samba Sow. « On a joué à trois au milieu avec ‘Momo’ (Sissoko), Seydou (Keita) et moi, explique Sow. On a été costauds. On a pressé très haut le milieu de terrain adverse. Et on a eu la chance de bien contrôler le ballon ».
Soulager Seydou Keita
Patrice Carteron souligne : « L’idée, c’était aussi de soulager Seydou Keita d’un rôle de meneur de jeu, parce que les équipes adverses se focalisent sur lui. […] Je trouve qu’on est montés en puissance sur ce match (face au Congo). Et j’ai beaucoup aimé ce qu’a dégagé l’équipe. On concède très peu d’occasions et on est difficiles à jouer. Et ça, c’est quelque chose de très intéressant. » Puis l’entraîneur ajoute dans un sourire : « Je suis persuadé qu’on va encore monter en puissance pour faire un grand match face aux Bafana Bafana. » Si le milieu de terrain malien réitère la même prestation que face à la RDC, l’Afrique du Sud a du souci à se faire.
Le Ghana veut mettre fin au rêve du Cap-Vert
De notre envoyé spécial à Port Elizabeth,
"Le Cap-Vert est la meilleure équipe d’Afrique. Nous montons en puissance. Nous allons gagner cette CAN !"
Mi-sérieux, mi-ironique, l’entraîneur capverdien Lucio Antunes s’est montré excessivement confiant ce vendredi en conférence de presse à la veille d’affronter le Ghana. "Nous travaillons dur et nous sommes prêts à affronter n’importe quelle équipe de cette CAN."
Il faut dire que le Cap-Vert réalise un début de compétition plutôt inattendu. Arrivés en terre sud-africaine avec le scalp du Cameroun de Samuel Eto’o sous le bras, les coéquipiers de Ryan Mendès ne cessent d’étonner.
Deuxième du groupe A derrière le pays hôte, l’Afrique du Sud, les Requins bleus accèdent, pour une première participation à une Coupe d’Afrique, directement aux quarts de finale, qui plus est, en demeurant invaincus en poule et en gagnant face à leurs "frères" Angolais (2-1).
"J'aurais préféré rencontrer la Côte d'Ivoire plutôt que le Cap-Vert"
De quoi rendre méfiant les Ghanéens et notamment leur entraîneur Kwesi Appiah. "J'aurais préféré rencontrer la Côte d'Ivoire plutôt que le Cap-Vert parce que le Cap-Vert n'aura rien à perdre. C’est une équipe très forte. C’est la première fois qu’ils accèdent aux quarts de finale, ils seront donc imprévisibles."
Des propos qui font échos à ceux de Kwadwo Asamoah qui déclarait il y a quelques jours que la rencontre face aux Requins bleus ne serait pas "facile". "Le Cap Vert est une bonne équipe. Ils ont surpris beaucoup de monde et je pense qu’il va falloir faire de notre mieux pour se qualifier pour les demi-finales."
D’autant que le Cap-Vert, plus petit pays à avoir disputé une CAN, est soutenu par tout un peuple. "Nous sommes 23 joueurs et nous avons 500.000 Capverdiens derrière nous", souligne ainsi le capitaine des Requins bleus Nando.
Le Ghana progresse à chaque match
Emmenés par les talentueux, Mendes, Heldon et autres Platini, le Cap-Vert aura toutefois fort à faire face au Ghana qui aura l'occasion samedi d'atteindre le dernier carré de la compétition, comme en 2012.
Rejoints par la RDC lors de leur 1er match (2-2), les Black Stars ont ensuite battu le Mali (1-0) et le Niger (3-0). "Mon équipe est très forte et elle progresse à chaque rencontre", a indiqué le sélectionneur Kwesi Appiah. "Mes joueurs sont focalisés sur le match et sur ce qu’ils ont à faire. J’ai confiance."
Mourinho, l’homme qui chuchotait à l’oreille d’Antunes
Les deux équipes se sont déjà rencontrées en novembre au Portugal à l’occasion d’un match amical. A l’époque, le Ghana s’était imposé 1 à 0. Depuis le Cap-Vert "est monté en puissance" selon son Lucio Antunes. Le technicien Capverdien qui prendra peut être conseil auprès de son ami José Mourinho !
Antunes est en effet allé passer 15 jours à Madrid auprès du Portugais en décembre. Depuis, les deux entraîneurs conversent régulièrement au téléphone, le "Special One" ayant même félicité son ami pour sa qualification en quart de finale.