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PRÈS DE 5000 SOLDATS MOBILISÉS À SIDI ALI BOUNAB Le noyau dur du Gspc anéanti en Kabylie Ikram GHIOUA - Dimanche 12 Décembre 2010 - Page : 3
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R. BOUDINA |
| En plus de Droukdel dont l’élimination n’a pas été confirmée, il y a également Zizide Saddek, un dangereux terroriste âgé de 34 ans, natif de la région de Timezrit.
La vaste opération de ratissage lancée, jeudi 9 décembre, par l’armée dans les maquis de Sidi Ali Bounab, à la limite frontalière entre les wilayas de Tizi Ouzou et Boumerdès, a mobilisé près de 5000 soldats en plus des forces héliportées. Supervisée par deux généraux de l’ANP, cette opération est l’une des plus importantes dans l’histoire de la lutte antiterroriste en Algérie. Jusqu’à présent, au moins 12 terroristes ont été éliminés. Déclenchée sur la base de renseignements vérifiés et recoupés, l’opération fait état de la présence d’un émir activement recherché. Il s’agit de Zizide Saddek âgé de 34 ans, natif de la région de Timezrit en Kabylie. Ce terroriste qualifié de très dangereux a été derrière plusieurs attentats dont celui perpétré lors des examens du BEF le mois de juin dernier. Il activait au niveau des maquis de Jijel avant de rejoindre, il y a moins d’une année, les maquis de Sidi Ali Bounab en Kabylie. L’objectif de son déplacement était de réunir les chefs terroristes agissant sur le territoire national pour redynamiser l’action terroriste et atteindre la capitale. Le groupe localisé au niveau des maquis de Chlef était justement sur le point de se rendre à cette rencontre. C’est encore le renseignement bien exploité qui a permis d’éventer le complot devant être mis en oeuvre par Droukdel, l’émir national du Gspc, prétendu branche d’Al Qaîda au Maghreb islamique. Des sources sécuritaires sûres ont confié que l’appel de ce dernier coïncidait avec les multiples kidnappings opérés par la nébuleuse au Sahel par son rival Abou Zeïd. Et pour reprendre le contrôle, Droukdel a fait appel à Zizide Saddek. Néanmoins, Droukdel sera pris de vitesse suite à l’intervention militaire déclenchée, il y a trois jours. Selon des informations non confirmées par les services de sécurité, Droukdel serait parmi les dix terroristes abattus. En tout cas, précisent nos sources, les 12 terroristes éliminés faisaient partie de l’entourage direct de Droukdel. Si des officiers supérieurs sont encore sur le terrain, ce n’est certainement pas pour négocier des redditions mais bien pour neutraliser les émirs. On n’a pas encore confirmé la mort de Droukdel, il est vrai, mais ce dernier ne pourra pas agir sans ses acolytes. Nos sources confient: «Le plus important qui reste à faire c’est d’identifier les terroristes non fichés et ils sont nombreux, ceux-là peuvent être plus redoutables que Droukdel; pour ce travail, toute action doit être absolument basée sur le renseignement.» Nos sources ne manqueront pas d’ajouter que le plus gros effort relatif à cette action revient au travail de fourmi des services de renseignements et l’engagement inconditionnel des patriotes qui maîtrisent parfaitement le terrain. Le commandement de la 1re Région militaire s’est fortement investi dans cette opération, sur le plan humain et matériel, allant de l’artillerie lourde aux forces héliportées. Jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, l’offensive militaire se déroule en progression vers le noyau dur du Gspc et les résidus de cette organisation, et vu le quadrillage hermétique dressé par les forces de sécurité, ces derniers n’auront aucune issue. Cette action a d’autant plus été déclenchée pour nettoyer définitivement les maquis de la Kabylie. Ces sanguinaires ont réussi à émerger dans la région, notamment à Boumerdès, qui, jusqu’à une date récente, comptait pas moins de 300 terroristes. «On est en mesure, dans le contexte actuel, de dire que le Gspc, dans très peu de temps, ne sévira plus en Kabylie», affirme une source sécuritaire. La fin de la lutte contre le terrorisme n’est pas pour demain et il est encore probable de noter un rebondissement, pas de la même intensité que les années précédentes, mais la menace demeure.
L'Expression |
Coup de Trafalgar
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La mise en œuvre d’un tel dispositif, qui touche aussi les wilayas limitrophes comme Bouira et Boumerdès, pour empêcher toute possibilité de retraite, est à la mesure du groupe terroriste pris en tenaille. Car il s’agirait, selon des sources concordantes, de plusieurs chefs de katibat et leurs gardes prétoriennes qui devaient tenir une réunion importante dans cette région de Sid-Ali-Bounab, où se trouve le QG d’Aqmi.
Depuis jeudi, des unités de l’armée sont en ratissage dans les monts de Sid-Ali-Bounab, un des derniers retranchements du terrorisme islamiste au centre du pays. Il s’agit d’une opération de grande envergure, dirigée par des généraux, avec des moyens lourds au sol et une couverture aérienne. La mise en œuvre d’un tel dispositif, qui touche aussi les wilayas limitrophes comme Bouira et Boumerdès, pour empêcher toute possibilité de retraite, est à la mesure du groupe terroriste pris en tenaille. Car il s’agirait, selon des sources concordantes, de plusieurs chefs de katibat et leurs gardes prétoriennes qui devaient tenir une réunion importante dans cette région de Sid-Ali-Bounab, où se trouve le QG d’Aqmi. Même s’il n’y a pas de communication officielle autour de cette opération, les informations concordantes parlent déjà de plusieurs morts sans compter la destruction de nombreuses caches. En somme, un véritable coup de Trafalgar contre ce groupe terroriste visiblement surpris par la puissance de feu et la stratégie mise en œuvre par le commandement opérationnel qui dirige la manœuvre. Il y va sans dire que cette offensive de l’ANP, qui commence à peine à livrer ses premiers succès, en attendant d’aller jusqu’à son terme, est un immense revers essuyé par Droukdel, après avoir perdu la semaine dernière, à Bordj Ménaïel, deux proches collaborateurs, à savoir Habib Mourad, chef de la katibat Al-Akram et son attaché de presse, Samir Abdeslam. Quasiment privés de relais au sein de la société, qui a démystifié définitivement sa démarche suicidaire, mais également en proie à des problèmes internes, avec les velléités de scission d’Abou Zeïd au Sud qui se croit désormais assez fort pour agir à son propre compte, la nébuleuse terroriste est en pleine déroute. Et l’opération de Sid-Ali-Bounab, qui marque par ailleurs la volonté politique des décideurs de ne pas transiger avec ceux qui refusent l’offre de réconciliation, pour la leur signifier.
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