LE PAPE BENOIT :BOURDE OU PROPoS PENSE ??


 Les musulmans demandent des excuses au Pape
Ben voyons...

Un baptême du feu sacrément chaud pour le nouveau responsable de la diplomatie vaticane. Nommé vendredi midi par Benoît XVI, Mgr Dominique Mamberti est accueilli par les foudres des musulmans après les déclarations polémiques du pape sur l'Islam, mardi, à Ratisbonne, en Allemagne. «La violence est incompatible avec la nature de Dieu et avec la nature de l'âme», avait souligné le pape, qui avait utilisé les termes de «djihad» et de «guerre sainte». Des propos vite interprétés par plusieurs dirigeants gouvernementaux et dignitaires religieux de grands pays musulmans comme une nouvelle manifestation du fossé grandissant entre l'islam et le catholicisme. Ils craignent que l'entente religieuse dans le monde ne soit mise à mal par les réflexions de l'ancien professeur de théologie. Et lui réclament des excuses.

Au Pakistan, le parlement a adopté à l'unanimité, vendredi, une résolution demandant à Benoit XVI de «retirer ses propos»: «Les remarques péjoratives du pape sur la philosophie du djihad et le prophète Mahomet ont blessé les sentiments du monde musulman et présentent le danger de répandre l'acrimonie parmi les religions». Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a dénoncé «l'ignorance» du souverain pontife sur la religion musulmane. «Quiconque affirme qu'il existe de manière inhérente quelque chose de malfaisant ou d'inhumain dans l'islam ne fait que montrer sa propre ignorance de cette grande religion», a affirmé la porte-parole du ministère, Tasnim Aslam.

Le Pakistan est le deuxième pays musulman le plus peuplé après l'Indonésie, pays où les réactions ne se sont pas fait attendre. «Il est clair, au vu de ses déclarations, que le pape ne comprend pas bien l'islam», a estimé Din Syamsuddin, président de Muhammadiyah, deuxième plus importante organisation musulmane d'Indonésie.

En Egypte, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, s'est dit préoccupé par les propos du pape, qui risquent d'après lui de réduire à néant les efforts de rapprochement entre l'Occident et l'Orient.

En Inde, pays laïque d'1,1 milliard d'habitants, dont 80% sont hindous et 13% musulmans, la commission nationale pour les minorités a jugé que les propos du pape sonnaient comme un appel aux «Croisades du Moyen-Âge». A New Delhi, Syed Ahmed Bukhari, principal dignitaire de la mosquée Jama Masjid, la plus grande de toute l'Inde, a dit devant lusieurs milliers de fidèles rassemblés après les grandes prières du vendredi que «les musulmans doivent répondre de telle sorte que le pape s'excuse».

Jeudi soir, le Vatican a publié un communiqué assurant que le pape n'avait jamais voulu offenser l'islam et «n'avait pas l'intention de se livrer à une étude approfondie sur le jihad et sur la pensée musulmane dans ce domaine, et encore moins d'offenser la sensibilité des croyants musulmans». «Ce qui tient au cœur du pape est une claire et radicale réfutation de la motivation religieuse de la violence», a ajouté le père Federico Lombardi, nouveau directeur de la salle de presse du Vatican.

www.liberation.fr

Voici les réactions du monde musulman aux propos du pape Benoît XVI sur l'islam durant son voyage en Allemagne.

En Europe :

Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, a réclamé "une clarification" du Vatican. "Nous souhaitons que l'Eglise nous donne très rapidement son opinion et clarifie sa position, afin qu'elle ne confonde pas l'islam, qui est une religion révélée, et l'islamisme qui n'est plus de la religion mais une idéologie politique."

Un responsable musulman italien, Ejaz Ahmad, président de la communauté pakistanaise et membre de la consultation sur l'islam organisée par le gouvernement à l'agence Ansa a demandé au pape de "retirer" ses déclarations. "J'espère que ces propos ne seront pas utilisés par les fondamentalistes islamistes", a-t-il déclaré.

Le secrétaire général du Conseil central des musulmans d'Allemagne, Aiman Mazyek, a estimé que le pape, au vu du passé de l'Eglise catholique, était mal placé pour critiquer les dérives extrémistes de l'islam. Interrogé par le quotidien munichois Süddeutsche Zeitung, Aiman Mazyek évoque "la sanglante christianisation forcée de l'Amérique du Sud, les croisades dans le monde islamique, le fait que l'Eglise se soit laissée récupérer par le régime nazi, et tout simplement l'expression 'guerre sainte', employée pour la première fois par le pape Urbain II" (pape de 1088 à 1099).

Un responsable musulman turc a vivement dénoncé les déclarations "haineuses et hostiles" faites par le pape Benoît XVI sur l'islam, allant jusqu'à mettre en cause une prochaine visite du souverain pontife en Turquie. "Ses paroles reflètent la haine qu'il a dans son coeur (...) Ses déclarations sont très hostiles et haineuses", a déclaré Ali Bardakoglu, directeur du département des affaires religieuses auprès du gouvernement turc, sur la chaîne d'information NTV.

La Communauté des musulmans d'Autriche, qui représentent près de 10% de la population dans ce pays, a réclamé "une mise au point" du pape Benoît XVI.

Proche-Orient :

Un député arabe israélien, Taleb Al-Sana, a dénoncé vendredi les propos du pape sur l'islam, soulignant que "la Shoah a eu lieu dans le monde chrétien".

Le guide spirituel des Frères musulmans, le principal groupe de l'opposition en Egypte, Mohammad Mehdi Akef, a appelé le pape Benoît XVI à s'excuser, estimant que ses propos sur l'islam jetaient de "l'huile sur le feu".

Un cheikh sunnite a réclamé à Bagdad (Irak), lors de son prêche, l'expulsion des ambassadeurs du Vatican des pays musulmans après les propos tenus par le pape Benoît XVI sur l'islam.

Moyen-Orient :

Deux dignitaires koweïtiens ont vivement réagi jeudi aux propos du pape Benoît XVI liant implicitement le jihad, ou guerre sainte, au terrorisme, appelant le chef du Vatican à s'en excuser.

La presse du Qatar s'en prend vendredi au pape Benoît XVI, le traitant d'"ignorant des principes de l'islam" et le sommant de présenter des excuses aux musulmans, après ses propos liant l'islam à la violence.

Un dignitaire religieux iranien a estimé que les propos du pape Benoît XVI sur l'islam reflétaient une "faiblesse d'esprit", avertissant que les musulmans réagiraient.

Maghreb :

Le pape Benoît XVI a offensé un milliard de musulmans en liant l'islam à l'absence de la raison, a déclaré Abdelilah Benkirane, député islamiste marocain.

Etats-Unis :

La présidente d'une importante organisation islamique américaine, le Dr Ingrid Mattson, récemment élue à la tête de l'Islamic Society of North america (ISNA), a estimé que les critiques du pape Benoît XVI sur l'Islam était "inexactes et opportunistes".

Asie :

La commission nationale pour les minorités en Inde a jugé vendredi que les propos du pape Benoît XVI sur l'islam sonnaient comme un appel aux "Croisades du Moyen Âge".

Le parlement pakistanais a adopté vendredi une résolution demandant au pape de "retirer ses propos" liant l'islam à la violence, tandis que le ministère pakistanais des Affaires étrangères a dénoncé "l'ignorance" du souverain pontife sur la religion musulmane. "Les remarques péjoratives du pape sur la philosophie du djihad (guerre sainte) et le prophète Mahomet ont blessé les sentiments du monde musulman et présentent le danger de répandre l'acrimonie parmi les religions", affirme la résolution adoptée à l'unanimité par l'assemblée nationale pakistanaise.

http://www.20minutes.fr/articles/2006/09/15/20060915-actualite-internationale-Les-reactions-du-monde-musulman.php?

LE PAPE SE TROMPE D'ÉPOQUE
Des propos malheureux
17 septembre 2006 - Page : 2


Benoît XVI a révélé sa méconnaissance de l'Islam.


Benoît XVI va-t-il détruire le travail admirable réalisé par son prédécesseur Jean-Paul II en matière de dialogue des religions? C'est la question qu'on est amené à se poser après ses déclarations, du reste, inexactes et faites lors de son voyage en Allemagne?
Les uns et les autres se rappellent le grand rassemblement organisé par Jean-Paul II en 1986, à Assise (centre de l'Italie) au cours duquel des dignitaires musulmans, chrétiens, juifs, aux côtés des hindouistes, bouddhistes, shintoïstes, Sikhs, et les représentants des religions traditionnelles africaines et amérindiennes s'étaient retrouvés pour une journée de prière pour la paix. Des passerelles ont été jetées entre les différentes confessions, toutes conscientes que nul ne détient la vérité sur terre, ni la science infuse et que les religions sont là pour éclairer la voie des hommes et non pas pour les jeter dans des conflits sanglants, interminables.
Ce travail magnifique de Jean-Paul II allait de pair avec le combat courageux qu'il avait mené, à l'intérieur même de la Pologne et du glacis bolchevique, au moment le plus critique, contre la dictature et l'autoritarisme.
Le contexte actuel ne se prête pas du tout à des déclarations du genre de celles faites par Benoît XVI, d'autant plus qu'elles interviennent à un moment critique, juste après les caricatures du prophète Mohamed (Qsssl) par des journaux danois et après l'offensive israélienne au Liban. Le Proche-Orient, avec la situation en Irak et en Palestine, est sur une poudrière, et ce dont les gens ont besoin, ce sont surtout les initiatives de paix et la relance de la feuille de route, sur de nouvelles bases, prenant en compte les intérêts de tous les pays de la région, et mettant de côté les visées expansionnistes et hégémoniques.
Benoît XVI n'avait-il pas, lui-même, déclaré vouloir continuer dans la voie tracée par son prédécesseur, en affirmant au début de son pontificat que: «Le dialogue interreligieux et interculturel entre chrétiens et musulmans est une nécessité vitale, dont dépend en grande partie notre avenir.»
Cependant, en exhumant, en Allemagne des déclarations remontant au XIVe siècle, il montre, non seulement qu'il ne s'inscrit pas dans la démarche de son prédécesseur, qui avait été jusqu'à aller pardonner à son agresseur turc dans sa cellule, mais au contraire, il révèle sa méconnaissance de l'Islam qui, sur un plan au moins (celui de l'héritage de la raison grecque), a été un trait d'union pour la transmission des sciences et de la logique hellénistiques. Le chef de la communauté pakistanaise en Italie, a fait remarquer, à juste titre, que le pape a négligé dans son discours le fait que «le berceau de la science a été l'Islam et que les philosophes grecs ont d'abord été traduits par les musulmans avant d'entrer dans l'histoire européenne».
Si on se base sur la position des extrémistes, qu'ils soient musulmans ou chrétiens, il ne fait aucun doute que l'islam n'a rien à envier au catholicisme. Les excès sont la chose la mieux partagée et malheureusement, les plus grands crimes de l'histoire (près de 50 millions de morts) ont été commis par un certain Hitler, Allemand et de race aryenne, tout comme Benoît XVI, qui avait rejoint les jeunesses hitlériennes. Si c'est pour absoudre les crimes nazis que Benoît XVI s'en prend à la religion musulmane, il ne fait qu'apporter de l'eau au moulin de Ben Laden et de Zawahiri. Pour l'heure, ce sont surtout les églises de Ghaza qui reçoivent des cocktails Molotov, au moment où elles n'en ont pas besoin. Pourquoi Benoît XVI se sent-il obligé de braconner dans les terrains de chasse de quelques illuminés, lui qui est le chef de l'une des plus grandes religions monothéistes du monde. Le dernier mot reviendra sûrement au journal américain le New York Times, qui a qualifié les propos du pape de «tragiques et dangereux», et cela malgré les propos apaisants du nouveau ministre des Affaires étrangères du Vatican, Mgr Dominique Mamberti, qui a assuré que le dialogue entre les religions était une question cruciale.

Ahmed BEN ALAM

http://www.lexpressiondz.com/T20060917/ZA4-2.htm


 

Périscoop : BAZOOKA
Eglise
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


La pire des erreurs dans l’analyse des déclarations du pape serait d’oublier qu’il n’existe pas une Eglise mais des Eglises. Comme toutes les structures sociales et tous les phénomènes sociaux, l’Eglise est traversée par des courants, des tendances, des contradictions, des débats et des controverses. Les plus avancées de ces Eglises, celles de l’Amérique latine, ont compris que les souffrances et les malheurs des hommes, leurs misères, leurs maladies, leur vie misérable sans soins et sans éducation ne sont pas une fatalité ou une punition mais le résultat de la domination impérialiste souvent dénommée capitalisme sauvage.
Ces Eglises remarquables par leurs liens avec les pauvres ont même créé les éléments d’une théologie de la libération nationale et sociale et se sont engagées pour soutenir les luttes des pauvres, ouvriers et paysans. Elles ont soutenu des luttes, pas prôné la résignation. Elles ont payé le prix fort de cet engagement dans le siècle et avec le meurtre de certains prêtres et du viol et du meurtre de plusieurs nonnes. Les Eglises d’Afrique, d’Asie et du monde arabe (eh oui, elles existent !) affrontent les problèmes de la misère, du sida, de la domination, etc. Elles savent comme vous et moi que sur le dos des peuples musulmans et chrétiens, des anciennes colonies et des pays du Tiers-Monde pèse le poids des mêmes maîtres du moment : les pays impérialistes et leurs dogmes du néo-libéralisme. Et que le meilleur allié du paysan et de l’ouvrier musulman reste l’ouvrier et le paysan chrétien. Pour les diviser et les envoyer sur de fausses pistes, les Américains et les associations intégristes veulent les mener vers cette confrontation, ce choc des civilisations. Et aux intégristes juifs et chrétiens répondent de la même façon les intégristes musulmans, nous faisant croire que les conflits qui agitent le monde sont des luttes religieuses et pas des luttes autour du pétrole, des ressources, du pillage des peuples. Et ne vous trompez pas ! Ceux qui répondent à cette machination en prônant le dialogue des cultures poussent dans le même sens, vers les fausses pistes. Pour le plus grand bien de ceux qui dominent le monde matériel, on veut nous amener à discuter du sexe des anges. Tout, absolument tout est fait pour imposer cette problématique et ce débat sans issue. Le pape a choisi son camp, celui de G. W. Bush et des balivernes sur le choc des civilisations. Tapez-vous dessus, ouvriers, paysans, scientifiques et techniciens musulmans et chrétiens ! Tapez-vous dessus et laissez la réalité du monde à ses maîtres !
M. B.



17/09/2006
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