Le scénario de l’intervention dans le nord-Mali dévoilé

La “Micema” se met en place

Le scénario de l’intervention dans le nord-Mali dévoilé

Par : Djamel Bouatta

Les dessous de l’opération militaire dans le nord Mali. L’intervention des forces ouest-africaines se fera donc en étroite coopération avec les autorités maliennes et sous la supervision de la France dont le président de la République a ouvert son baptême onusien par la crise malienne. 

De New York, François Hollande a annoncé que les modalités pratiques de ce déploiement au Mali pour chasser les djihadistes qui l’ont amputé de moitié depuis mars, seront scrupuleusement détaillées dans les jours à venir entre les parties prenantes : l’Élysée, Bamako et la Cédéao. On sait déjà qu’il y aura bien un QG de la Cédéao à Bamako. Le PC militaire, la base logistique de l’opération et un détachement de force policière et d’experts seront installés dans la capitale, mais en périphérie de la ville. Le site sera choisi par une équipe conjointe Cédéao-Mali. Ce dispositif devra être minimal et discret, sous-entendu “il ne doit pas choquer l’opinion publique” et encore moins “humilier” l’armée régulière malienne roulée dans la farine tour à tour par le Mnla, la rébellion touarègue puis par le trio Aqmi, Ansar Dine et Mujao. En fait, la Micema, mission de la Cédéao au Mali, prendra ses quartiers dans une banlieue de la capitale d’où seront coordonnées les opérations. La Micema sera assistée par du personnel militaire et stratégique international qui pourra être sollicité dans le cadre de l’intervention des forces africaines et, de manière ponctuelle, des vols qui seraient organisés pour le transport d’équipement, de troupes et leur approvisionnement sur le terrain des opérations, a précisé le représentant spécial au Mali du président de la Cédéao, l’ivoirien Alassane Ouattara. Quant aux forces combattantes, les bataillons ouest-africains seront engagés là où sera installée l’armée malienne. Entre temps, il sera procédé au   déblocage des blindés immobilisés et d’autres armes consignés depuis deux mois à Conakry, en Guinée. Une exigence malienne qui est désormais validée par la Cédéao. Et pour la force spécialisée pour former les soldats maliens, elle sera composée de policiers, de gendarmes spécialisés et de spécialistes de la lutte dans le désert, certainement fournis par la France et les Etats unis. Elle sera également basée à Bamako. Les soldats de la Micema transiteront par Koulikoro, à 60 km hors de la ville de Bamako, puisque la partie malienne a soutenu que la présence de combattants étrangers, fussent-ils africains, peut choquer la population. La Cédéao et même la France auraient préféré sécuriser d’abord Bamako, estimant que si lorsque les hostilités seront ouvertes au nord, la capitale sera en ébullition, “des cellules terroristes dormantes peuvent exister, des tentatives de déstabilisation peuvent survenir.” C’est sur la proposition du chef de l’état-major malien que Koulikoro a été retenu comme point à la fois suffisamment éloigné de Bamako pour ne pas brusquer les esprits, mais également assez proche. Et au-delà des institutions maliennes, il y a beaucoup d’institutions internationales, comme les ambassades étrangères, qui peuvent faire l’objet d’attaques, s’est inquiétée la France. Concernant l’évolution des bataillons de la Micema aux côtés de l’armée malienne, le représentant spécial du président en exercice de la Cédéao au Mali, Aboudou Touré Cheaka, a expliqué qu’elle va se faire de manière “séquentielle”. L’installation de son siège à Bamako, le renforcement des capacités miliaires maliennes, la mise en place des bataillons de sécurisation entre la ligne de front et le sud du pays… tout cela peut être prêt en cinq à six semaines. L’intervention proprement dite se fera en fonction des renseignements provenant du terrain. Les États-Unis ont promis le transfert de données recueillies par leurs satellites et drones. Le principe est que les soldats maliens seront devant et les cinq bataillons ouest-africains derrière, en appui. En ce qui concerne la couverture aérienne, la France a promis sa prise en charge dans la future résolution du Conseil de sécurité. En plus des avions du Nigeria et du Niger et de la France, d’autres puissances aériennes aideront à l’opération. Si tous les détails ne sont pas encore définis, le scénario de l’intervention est, lui, déjà établi. Le jour où le Conseil de sécurité de l’ONU donnera mandat d’intervenir au Mali, les chefs des pays de la Cédéao se réuniront pour donner l’ordre à leurs armées d’entrer en action.


D. Bhttp://www.liberte-algerie.com/international/le-scenario-de-l-intervention-dans-le-nord-mali-devoile-la-micema-se-met-en-place-186085

MESSAHEL RENCONTRE DES RESPONSABLES AMÉRICAINS ET FRANÇAIS

 

Ban: «Une solution militaire au Mali doit être envisagée avec prudence»

 

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La réunion sur le Sahel initiée par le secrétaire général de l'ONU a été boudée par les Occidentaux à l'exception de la France avec la participation de Hollande
La réunion sur le Sahel initiée par le secrétaire général de l'ONU a été boudée par les Occidentaux à l'exception de la France avec la participation de Hollande

Des forces africaines s'apprêtent à intervenir au Mali avec un soutien logistique français.

Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a pris part hier à la réunion de haut niveau sur le Sahel en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, après avoir rencontré le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines, Johnnie Carson. Les discussions entre les deux responsables algérien et américain ont porté essentiellement sur la situation au Sahel et les derniers développements que connaît le Mali. Messahel a également eu une rencontre à New York avec le Représentant spécial du président français pour le Sahel, Jean Felix-Paganon pour un échange de vues sur cette situation. Auparavant, l'Algérie a reçu le ministre nigérien de la Défense, Mahamadou Karidiou qui a rencontré le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika qui ont passé en revue la situation au Mali. M.Karidiou a précisé qu'il y a convergence de vues entre les deux pays qui considèrent que le règlement de cette crise passe par le dialogue. A new York, la réunion d'hier a rassemblé les chefs d'Etats français, béninois, togolais, sud-africain, nigérien, nigérian et tunisien ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Dans son discours d'ouverture de la réunion consacrée à la crise au Nord Mali, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, Ban Ki-moon a exhorté hier la communauté internationale à «ne pas abandonner le Sahel». «A la communauté internationale, je dis que la région du Sahel a besoin de votre attention. Ne l'abandonnez pas pour le regretter ensuite», a-t-il mis en garde».
Le Secrétaire général de l'ONU a par ailleurs ajouté que «toute solution militaire» pour libérer le Nord du Mali occupé par des groupes islamistes devrait être envisagée avec «extrême prudence». «Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le Nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires», a déclaré Ban Ki-moon, récemment saisi par Bamako d'une demande de résolution autorisant une intervention militaire.
Ainsi, Bamako a officiellement saisi l'ONU d'une demande de mandat autorisant une intervention d'une force africaine. Le Conseil de sécurité a réclamé au Mali et à la Communauté de développement des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) des précisions sur les modalités de l'intervention. Cette demande «donne de l'espérance», selon le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Les choses vont dans la bonne direction, estime-t-il, même si certains diplomates soulignent que la restructuration de l'armée malienne à elle seule prendra au moins 18 mois et que la Cédéao n'a pas assez de troupes à fournir. «Sur le Sahel et le Mali, nous voulons entraîner la communauté internationale, les convaincre que c'est un sujet d'intérêt pour tous», reconnaît un diplomate français. «C'est Al Qaîda qui est au nord-Mali, ça devrait pourtant les faire réagir», dit-il en référence aux alliés occidentaux de la France. Paris est représenté à la réunion par le président François Hollande et son ministre Laurent Fabius. Mais la présence d'autres hauts dirigeants occidentaux n'est pas annoncée. François Hollande a consacré mardi une large part de son allocution devant l'Assemblée générale à la crise malienne et le président américain Barack Obama n'a pas dit un mot de ce conflit. A la frontière nigérienne avec Gao, au nord du Mali, des groupes islamistes armés disent avoir pris la décision de renforcer la sécurité. Selon la presse, de la frontière nigérienne jusqu'à Gao, «quasiment tous les djihadistes croisés sont des Africains subsahariens» et pas des Maghrébins. Ils viennent du Togo, du Bénin, du Niger, de la Guinée, du Sénégal et d'ailleurs. «Il faut savoir qu'ici, il n'y a plus de Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, d'Ansar Dine et d'Aqmi». «Nous sommes tous des moudjahidine. Partout, nous sommes chez nous», dit l'un d'entre eux. «Nous sommes prêts pour la bataille. Nous attendons que les troupes françaises ou africaines arrivent», assure un jeune Ivoirien. Dans Gao, des pick-up chargés d'armes et de combattants font d'incessants allers-retours. Deux camps d'entraînement accueilleraient des dizaines de combattants. Dans les neuf quartiers de la ville, il y aurait des combattants «camouflés» dans des maisons, selon d'autres témoignages. J'ai vu deux armes lourdes dans une maison du quatrième quartier de Gao. C'est la première fois que je vois ça», affirme Djénakou, un jeune habitant. Les «occupants» de Gao, selon lui, ont encore durci, récemment, les conditions d'application de la chari'â qu'ils imposent. Le 10 septembre, cinq hommes accusés d'avoir braqué un car ont été amputés d'une main et d'un pied chacun. Les islamistes, plutôt tolérés par les populations au début de leur occupation, semblent de plus en plus impopulaires. Mais le marché de la ville grouille toujours de monde et les denrées de première nécessité n'y manquent pas. Les clients qui commentent une possible intervention militaire étrangère se disent globalement «contre». «Quand les éléphants se battent, c'est l'herbe qui souffre. Les éléphants, ce sont les combattants d'ici et l'armée de Bamako avec ses soutiens extérieurs. L'herbe, ce sont les pauvres civils, nous», lance, fataliste, Mahamane, fonctionnaire à la retraite.http://www.lexpressiondz.com/internationale/161052-ban:-%C2%ABune-solution-militaire-au-mali-doit-%C3%AAtre-envisag%C3%A9e-avec-prudence%C2%BB.html

 



27/09/2012
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