Les meilleurs films d'invasion extra-terrestre
Les extra-terrestres de District 9 sont des rĂ©fugiĂ©s, enfermĂ©s dans un ghetto par des humains plus intĂ©ressĂ©s par le profit que par les droits de l'Homme et de l'Alien. S'agit-il vraiment d'une invasion ? A vous de le dĂ©couvrir en vous prĂ©cipitant dans les salles pour dĂ©guster ce grand moment de SF. Pour complĂ©ter la sortie du film de Neill Blomkamp, Ecran Large vous propose un retour sur les meilleurs films d'invasion extra-terrestres. Insidieuses ou spectaculaires, voici quelques unes des tentatives les plus mĂ©morables de conquĂȘte de notre bonne vieille planĂšte.
La Guerre des mondes de Byron Haskin (1953)
La toute premiÚre histoire d'invasion extra-terrestre est aussi la plus effroyable. La Guerre des mondes rédigée par H.G. Wells raconte le pire cauchemar de l'humanité, réduite à une meute hurlante ne pouvant que fuir devant les aliens sans pitié. L'adaptation de Byron Haskin fut un triomphe en son temps, en particulier grùce à des effets spéciaux révolutionnaires. Malheureusement, un rythme inégal et un adoucissement du roman de Wells n'ont pas préservé l'oeuvre du poids des ans.
Le Météore de la nuit de Jack Arnold
D'aprĂšs une histoire de Ray Bradbury, Jack Arnold ose en 1953 une histoire d'invasion extra-terrestre pour le moins originale. Comme dans District 9, ces aliens lĂ arrivent sur Terre par hasard et ne cherchent qu'Ă en repartir, le plus discrĂštement possible. Avec son traitement ultra-rĂ©aliste (et en 3D !), Le MĂ©tĂ©ore de la nuit (It came from outer space) distille Ă la fois effroi et compassion. Un vĂ©ritable tour de force Ă une Ă©poque oĂč l'extra-terrestre est forcĂ©ment associĂ© Ă l'hostilitĂ© la plus totale.
L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel
Le pire ennemi est celui qui vient de l'intérieur. De l'intérieur de la société, du groupe, de la famille, de l'ami, du conjoint... Une thématique inquiétante, traitée de maniÚre passionnante dans le classique Body Snatchers de Don Siegel. Métaphore sur la montée du communisme en son temps, mais surtout une parabole sur toutes les formes d'embrigadement de masse, le film présente l'invasion la plus insidieuse qui soit, à peine égalée par celle de The Thing.
Le Village des damnés de Wolf Rilla
Encore plus vicieux que les Body snatchers, les extra-terrestres de Wolf Rilla viennent fĂ©conder nuitament les humaines (mĂȘme stĂ©riles !) pour leur offrir de biens mignons petits enfants blonds. Unis par l'esprit, encore plus Ă©troitement que des insectes, ces bambins crĂ©ent la crainte autour d'eux avant de commencer Ă rĂ©vĂ©ler leurs pouvoirs. Seul un professeur (George Sanders, excellent) va trouver le courage (et la tactique) pour les affronter. ExtrĂȘmement angoissant, ce classique mĂ©connu demeure fort dĂ©rangeant.
Invasion Los Angeles de John Carpenter
Une nouvelle fois les aliens sont parmi nous. Mais parfaitement intégrés et ayant récupéré les meilleurs postes (policiers, politiciens, journalistes...). Une invasion par l'économie et l'ascension sociale ? Le discours anar de John Carpenter s'exprime ici à son maximum. L'extra-terrestre n'est plus le péril communiste, mais plutÎt l'oppression capitaliste. Carpenter prend le parti des pauvres, des SDF, des immigrés, des losers et prÎne la révolution. We sleep, they live ! 'une des oeuvres les plus subversives du cinéma de science-fiction.
Independence Day de Roland Emmerich
L'invasion extra-terrestre version blockbuster et hymne national américain. Le film fit beaucoup rire en son temps mais devint aussi un immense succÚs populaire. A la fois pompeux et cumulant tous les pires clichés du genre, Independence Day en est aussi la quintessence. Tout y est, des millions de morts anonymes aux héros sans peur et sans reproche. Le gros bourrin Roland Emmerich donne ici à la destruction massive ses lettres de noblesse... en attendant son 2012...
Mars attacks ! de Tim Burton
Le genre manquait de parodie. Qui de mieux placĂ© que l'iconoclaste Tim Burton pour ruer dans le politiquement correct et offrir, en avance, une version totalement dĂ©jantĂ©e d'Independence Day ? Avec son casting incroyable, ses effets spĂ©ciaux colorĂ©s et son humour trĂšs noir, Mars attacks ! est une pochade qui nous rappelle que la bĂȘtise est la chose la mieux partagĂ©e de l'univers.
Men in black de Barry Sonnenfeld
Les extra-terrestres sont parmi nous, mais nous ne le savons pas. Ils sont de toutes les tailles et de toutes les formes, bons ou mĂ©chants. Heureusement, des hommes en noir du calibre de Tommy Lee Jones et Will Smith veillent sur notre sĂ©curitĂ©. Cela pourraĂźt ĂȘtre trĂšs sĂ©rieux et voisin de District 9, c'est surtout une grosse blague, cool et funky. L'attaque du cafard de l'espace prĂȘte Ă sourire et on ne tremble jamais, sĂ»rs que nous sommes d'ĂȘtre sauvĂ©s par les agents pas comme les autres.
Starship Troopers de Paul Verhoeven
Les immondes insectes géants de Starship Troopers ne débarquent pas vraiment sur Terre, mais dans le genre guerre spatiale spectaculaire, le film de Paul Verhoeven demeure la référence absolue. Comme dans District 9, le divertissement se double d'un discours politique et sociologique tout aussi intelligent que subversif. Qui est l'agresseur, qui est la victime ? Le spectateurs s'identifie immédiatement aux humains, avant de réaliser qu'il participe à une propagande aux relents douteux. Loin de tout manichéisme, Starship Troopers demeure un pamphlet anti-colonialiste et anti-militariste sans égal !
La Guerre des mondes de Steven Spielberg (2005)
Bouclons ce dossier par lĂ oĂč nous l'avons entamĂ© en Ă©voquant la version de La Guerre des mondes signĂ©e par Steven Spielberg. InĂ©gale, cette adaptation retrouve les meilleurs accents apocalyptiques du roman de Wells, mais les mĂ©lange avec un hĂ©roĂŻsme et des thĂ©matiques plus propres aux blockbusters hollywoodiens. C'est trĂšs impressionnant, parfois gĂ©nial, mais la prĂ©sence de Tom Cruise et une fin trĂšs discutable peuvent laisser perplexe. Mais, une fois encore, les braves petits humains se font massacrer dans l'horreur la plus totale. Avant que les mĂ©chants aliens ne succombent Ă la grippe A...