Les P/APC exclus de la gestion des programmes LSP

09-10-2009

AccĂšs au logement

Les P/APC exclus de la gestion des programmes LSP

ImageLa gestion et la distribution des logements socio-participatifs (LSP) ne seront plus confiĂ©es aux prĂ©sidents d'AssemblĂ©e populaire communale (APC). C'est que nous avons appris, jeudi,  du maire d'une commune d'Alger appartenant au Rassemblement national dĂ©mocratique (RND).

Cette information va certainement rĂ©jouir de nombreux postulants et futurs bĂ©nĂ©ficiaires qui n'auront plus Ă  subir les dĂ©passements de certains Ă©lus. Selon la mĂȘme source, les postulants aux logements LSP devront dĂ©sormais s'adresser aux promoteurs chargĂ©s par l'Etat de la rĂ©alisation de ces programmes.

Ces constructeurs seront appuyĂ©s par les services de l'Office de promotion et de gestion immobiliĂšre (OPGI), dĂ©pendant directement du ministĂšre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Ces nouvelles procĂ©dures devraient ĂȘtre instituĂ©es dans le cadre de la future loi de finances complĂ©mentaire 2010, a-t-on Ă©galement indiquĂ©.

Selon notre source, il s'agit de mesures importantes, dont l'application a Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©e expĂ©rimentĂ©e dans certaines wilayas du pays, notamment en Kabylie oĂč des promoteurs Ă©taient dĂ©signĂ©s pour recevoir des dossiers de postulants sans pour autant passer par les services de l'APC ou des daĂŻras.

Toutefois, cette information a surpris certains élus de la wilaya d'Alger que nous avons tenté hier de faire réagir. «Les pouvoirs publics veulent dépouiller les P/APC de tous les pouvoirs et prérogatives. Dans le cadre du projet de code communal, on prévoit également des dispositions particuliÚres sur les missions d'un maire.

Des mesures qui ne sont pas du tout rassurantes, a tenu Ă  souligner Merzouk Lakrouz, prĂ©sident de l'AssemblĂ©e communale de Rouiba, souligant que «les rĂ©formes entreprises dans le cadre des lois de finances vont Ă  contre-sens de la volontĂ© du peuple». 

«Je ne suis pas au courant de ces dispositions sur le LSP, mais je dois vous dire qu'il y a  plutĂŽt lieu de donner plus de prĂ©rogatives au maire, notamment dans la rĂ©alisation de logements sociaux et promotionnels», a ajoutĂ© le P/APC de Rouiba issu du parti du Front des forces socialistes (FFS).

Un élu RND de l'APC Alger-Centre, M. Bettache, se dit également surpris par cette décision. Son assemblée a lancé un programme de 1000 logements LSP dans la commune de Saoula, sur les hauteurs d'Alger. «Nous sommes en train de revoir les dossiers des postulants, car la nouvelle loi exige des salaires de 24 000 à 72 000 dinars le ménage pour le LSP et moins de 24 000 dinars pour le social»,

confie-t-il, craignant la remise en cause de cette dĂ©marche, sachant que le terrain affectĂ© Ă  ce projet Ă  Ă©tĂ© acquis par les moyens financiers propres de l'APC d'Alger-Centre. Les rĂ©actions de ces Ă©lus montrent Ă  quel point les dossiers du logement et de terrains fonciers sont sensibles et stratĂ©giques.  Au niveau de la wilaya d'Alger, le directeur du logement, SmaĂŻl Mohamed, contactĂ© hier, affirme ne pas ĂȘtre informĂ© de ces nouvelles procĂ©dures.

Les malversations Ă  l'origine de ce changement
Selon certains postulants au programme LSP, des malversations ont Ă©tĂ© constatĂ©es dans les attributions de logements, notamment dans les grandes villes, oĂč des citoyens ont dĂ» payer quasiment des commissions de l'ordre de 1 million de dinars dans le seul but de figurer sur la liste de bĂ©nĂ©ficiaires. L'existence de ces pratiques est liĂ©e en fait aux conditions d'organisation du secteur de l'habitat en AlgĂ©rie.

Malgré le soutien de l'Etat assuré à certaines catégories, le marché de l'immobilier demeure miné par la spéculation et les prix dépassant tout entendement, ce qui encourage à plus d'un titre la corruption à grande échelle.

Dans les formules d'accÚs à la propriété, soutenues et aidées par l'Etat, le bénéficiaire reçoit une aide plafonnée à 700 000 dinars et les promoteurs privés ou publics accÚdent au foncier à des prix symboliques, mais le marché immobilier reste désorganisé et obéit aux lois du plus fort.

Sur ce plan, le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, a affirmĂ© mardi dernier que les pouvoirs publics s'emploient dans le cadre du projet de la loi de finances 2010 Ă  une sĂ©rie de mesures pour rendre solvable le citoyen afin qu’il accĂšde au logement sans pour autant indiquer les dispositions prises en ce sens.

Par Farouk B

http://www.letempsdz.com//index2.php?option=com_content&task=view&id=24899&pop=1&page=0&Itemid=84


10/10/2009
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