Les prix flambent toujours!
VIANDES ROUGES ET BLANCHES
Les prix flambent toujours!
Des millions de salariés misérables et des familles nombreuses ne savent plus à quel saint se vouer dans un pays aussi riche que le nôtre.
A une semaine du mois sacré de Ramadhan 2012, le marché des viandes rouges et blanches flambe. «Le phénomène de la flambée des prix est propre aux commerçants, notamment durant le mois du Ramadhan.» Le plus grand problème, par contre, ce sont les familles nombreuses qui ne peuvent pas répondre aux besoins, même si leurs salaires sont plus ou moins acceptables, a regretté Mohamed Hamid, 60 ans, médecin accompagné de ses deux petits enfants, qui faisait des achats à l'ex-marché Clauzel (Alger-Centre).
Ce que l'on peut tirer comme exemple de ce médecin, c'est son esprit rationnel: «Je dépense beaucoup moins durant le mois de Ramadhan, car ma famille consomme de façon équilibrée tout en évitant les gaspillages et les achats inutiles.» Ce médecin a saisi l'occasion pour lancer son appel: «Il ne faut pas s'affoler durant ce mois. C'est là où l'on doit faire attention aux dépenses et au gaspillage.» Souvent prisée par les travailleurs aux salaires de misère, la viande congelée, qui constitue le dernier recours de la classe moyenne, reste encore un luxe pour les petites bourses.
Le prix de la viande de veau congelée importée de l'Inde est à 600 DA/kg. La viande congelée importée du Brésil est vendue à 800 DA/kg en parlant du marché de détail. La viande brésilienne est plus nutritive que la viande indienne d'où la différence de prix.
Selon les bouchers des différents marchés de la capitale que nous avons interrogés, le prix de la viande congelée est passé de 420 à 460 DA/kg dans les marchés de gros. Malgré les prix des viandes congelées qui sont plus ou moins abordables par rapport à ceux des viandes fraîches, les citoyens ne peuvent se permettre la consommation du congelé même pendant le mois de jeûne. Quant aux prix de la viande fraîche, ils sont souvent inaccessibles par la classe moyenne qui ne fait que contempler les produits, dit-on. Les prix de la viande fraiche varient entre 900 et 1800 DA/kg. A titre d'exemple, l'entrecôte est cédée à 1400 DA/kg. Les côtes d'agneau de 1100 à 1150 DA/kg.
L'escalope de dinde, qui fait partie de la famille des viandes blanches et qui devrait être à la portée des larges catégories sociales et professionnelles, a atteint le prix de 800 DA/kg, ont semblé regretter les bouchers de la capitale. Quant aux prix du poulet vidé, l'affichage indique une moyenne de 370 à 400 DA le kg dans le marché de détail. S'agissant du poulet plein (non vidé), le prix est de 280 DA/kg dans le marché de gros. En l'espace d'une journée, il y a eu une augmentation de plus de 40 DA. Tenant compte des prix des viandes blanches qui sont moins chères que les viandes rouges, les citoyens se rabattent de plus en plus sur le poulet vidé ou non vidé.
Pour les causes de cette inflation, les commerçants avancent de multiples raisons afin d'éviter leur propre culpabilité, même s'ils ont une part de responsabilité au même titre que le consommateur qui n'arrive plus à joindre les deux bouts. Selon les différents avis recueillis, il faut s'attendre à des augmentations des prix durant le prochain mois de Ramadhan, à en croire certaines rumeurs.
Spéculation dans le marché de gros, manque de production, absence de suivi et de contrôle, complicités de part et d'autre, démission de l'Etat, égocentrisme matériel, autant de raisons invoquées... En tout état de cause «ce n'est pas nous, ce sont les autres», dit-on pour se disculper. Et pourtant «l'argent ne fait pas le bonheur». Il est même un mauvais maître, depuis la nuit des temps.
DATTE
25.000 tonnes pour faire baisser les prix
Le comité interprofessionnel déstockera des quantités importantes de dattes pour le Ramadhan.
Le prix réel de la datte ne devra pas dépasser les 250 DA/kg. Mais le marché informel en a décidé autrement pour faire payer aux Algériens leur propre production à des prix exorbitants. L'exportation frauduleuse des dattes via les frontières Est avec la Libye et la Tunisie et celles Ouest avec le Maroc, a influé plus ou moins positivement sur les prix des dattes en Algérie durant l'année 2012. «Depuis les événements qu'ont connus nos pays voisins, il y a eu moins de trafic de dattes à nos frontières, d'où la réduction des prix par rapport à l'année 2011», selon des grossistes que nous avons interrogés au sujet de la datte à Alger. Classée deuxième producteur et 28e exportateur de dattes à l'échelle mondiale, l'Algérie continuera à voir sa production agricole locale se vendre à des prix exorbitants, pendant ce mois sacré du Ramadhan 2012. Très prisée durant le mois de Ramadhan des années précédentes, «il faut attendre les premiers jours du mois sacré prochain pour connaître l'affluence ou non sur la datte qui enregistre un rythme variable et incontrôlable, dit-on au marché Ali-Mellah à Alger.
Selon le degré et la qualité, les prix actuels de la datte varient entre 300 et 500 DA/kg dans les marchés de détail.
En 2011, les prix de la datte de qualité moyenne jusqu'au premier choix sont évalués entre 500 et 700 DA/kg, a-t-on rappelé. Par ailleurs, il faut noter que le produit exposé sur le marché national, relève de la récolte des mois d'octobre et novembre 2011. La récolte de la saison 2012 en est à ses débuts et la datte sera récoltée en fonction de son état de maturité. Actuellement sur le marché, le régime de dattes Deglet Nour, considérée comme un produit de premier choix, reste le plus cher.
Concentrée à Tolga (Biskra), Touggourt et Ouargla, la production de la datte est livrée au bon vouloir des intermédiaires qui imposent leurs prix.
«Les détaillants ont une très faible marge de bénéfice. C'est l'anarchie totale et la spéculation règne dans le marché de la datte», regrette t-on. En l'absence d'une organisation professionnelle et administrative active, régulatrice du marché de la production, distribution et de la commercialisation du produit, les citoyens continuent de payer la facture d'une gestion archaïque du marché de la datte. Jusqu'au mois de juillet, la production nationale de la datte a enregistré un volume de plus de 7,89 millions de quintaux en évoquant la récolte 2011-2012. Contacté par téléphone, Salim Haddoud, président du comité interprofessionnel de la datte, s'insurge:
«Ce sont les spéculateurs sans foi ni loi, avides de gain facile qui négocient les prix entre Alger et Oran, aux dépens des producteurs et des gens honnêtes», dit-il. Normalement, le prix plafond de la datte 1er choix, ne doit pas dépasser les 250 DA/kg. Malheureusement, cette maffia de la datte, gagne beaucoup plus que les producteurs et les commerçants qui travaillent dans la légalité», a-t-il regretté.
Pour parer à cette catégorie d'arrivistes et spéculateurs aux dépens des consommateurs, il est question de la mise en place d'un volume de 20.000 à 25.000 tonnes de dattes qui seront mises sur le marché national, afin de réduire l'intervention de ces spéculateurs, aidés par la technologie du téléphone portable, pour négocier dans les coulisses à tout moment.
La vérité est souvent blessante: «Souvent on nous reproche des choses négatives, alors que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener les prix à la raison, mais nous ne pouvons rien contre ces spéculateurs qui n'ont jamais été inquiétés malgré tout», a déploré M.Haddoud. Il y a lieu de reconnaître et de remercier M.Hakim, de la cellule de communication au ministère de l'Agriculture qui nous a donné de son temps, afin d'informer l'opinion sur la réalité du marché de la datte en Algérie.
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