Libye : les rebelles ont pris Tripoli

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Libye, le bras de fer

Les insurgés ont lancé l'offensive sur Tripoli. Le régime du colonel Kadhafi vacille.

MONDE Hier Ă  22h18 (Mis Ă  jour aujourd'hui Ă  7h52)

Libye : les rebelles ont pris Tripoli

Ils ont atteint dans la nuit la place Verte, lieu symbolique de la capitale. Kadhafi, toujours retranchĂ©, est acculĂ©. Son fils Seif al-Islam a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©.

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A Benghazi, les rebelles célÚbrent la prise de Tripoli. (Esam Al-Fetori / Reuters)

Les rebelles libyens sont entrĂ©s dimanche dans Tripoli et ont atteint le cƓur de la ville, alors que le prĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama a exigĂ© le dĂ©part du "tyran" Mouammar Kadhafi, Ă  l'instar de plusieurs capitales occidentales s'attendant Ă  la fin prochaine du rĂ©gime. De violents combats se dĂ©roulaient ce lundi matin autour de la rĂ©sidence de Mouammar Kadhafi Ă  Tripoli.

Dans la nuit de dimanche Ă  lundi, les rebelles qui ont lancĂ© une offensive samedi soir sur la capitale, ont atteint la place Verte Ă  Tripoli (capture d'Ă©cran ci-dessous), un lieu symbolique oĂč les partisans du rĂ©gime avaient l'habitude de se rassembler au dĂ©but de la contestation Ă  la mi-fĂ©vrier pour exprimer leur fidĂ©litĂ© au leader.

Le dirigeant libyen s'est adressĂ© Ă  plusieurs reprises ces derniers jours Ă  ses partisans par l'intermĂ©diaire de messages sonores mais aucune information n'Ă©tait disponible sur l'endroit oĂč il se trouvait.

Des chaßnes de télévisions anglo-saxonnes ont diffusé des images montrant une foule en liesse, agitant des drapeaux rouge, noir et vert, aux couleurs de la rébellion, dansant, et scandant "Allah Akbar" ("Dieu est grand") tout en tirant en l'air.

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Images aussi de la Place verte aux mains des rebelles sur Al Jezira :

L'offensive "SirĂšne", lancĂ©e samedi soir se dĂ©roule en coordination entre le CNT, l'organe politique de la rĂ©bellion Ă  Benghazi (est), et les combattants dans et autour de Tripoli, a indiquĂ© un porte-parole du CNT en prĂ©cisant que "l'Otan est aussi impliquĂ©e".

Des insurgés se sont infiltrés dans la capitale en arrivant par la mer de l'enclave cÎtiÚre de Misrata, à 200 km à l'est, selon la rébellion.

D'autres rebelles venant de l'Ouest ont réussi, aprÚs de violents accrochages avec des soldats loyalistes, à entrer dans Tripoli en fin d'aprÚs-midi, acclamés par les habitants qui couraient le long de leur convoi, dans une ambiance euphorique, a constaté un correspondant de l'AFP.

«Point de non-retour»

Les rebelles qui semblent n'avoir pas rencontré une forte résistance, se sont approchés du centre de la capitale aprÚs avoir pris le contrÎle de plusieurs quartiers dont Tajoura, un quartier de la banlieue est de Tripoli, selon les témoins.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des forces pro-kadhafi pilonnaient le quartier al-Hemida (est), a indiqué à l'AFP un habitant de ce quartier.

"Les bataillons de Kadhafi sont en train de tirer des roquettes sur les habitations, les gens sont terrifiĂ©s et terrĂ©s chez eux, en train d'attendre les rebelles pour les sauver", a poursuivi cet habitant.

Pour le prĂ©sident Obama, le rĂ©gime du colonel Kadhafi a atteint "le point de non-retour" et le "tyran" libyen doit partir pour Ă©viter un bain de sang.

"Cette nuit le mouvement contre le rĂ©gime Kadhafi a atteint un point de non-retour. Tripoli se libĂšre de la poigne du tyran", a-t-il affirmĂ©.

Quelques heures auparavant, le colonel Kadhafi avait appelĂ© ses partisans Ă  "nettoyer" la capitale des rebelles, dans un message sonore diffusĂ© par la tĂ©lĂ©vision libyenne.

Les Tripolitains "doivent sortir maintenant pour nettoyer la capitale", a dĂ©clarĂ© le colonel Kadhafi dans son troisiĂšme message sonore en moins de vingt-quatre heures. Dans la matinĂ©e, il avait affirmĂ© qu'il ne se rendrait pas et sortirait "victorieux" de la bataille de Tripoli

A Benghazi, Mahmoud Jibril, l'un des principaux responsables du Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rĂ©bellion), a demandĂ© aux combattants rebelles de s'abstenir de toute vengeance et les a mis en garde contre des "poches" de rĂ©sistance pro-Kadhafi dans la capitale.

"Je vous mets en garde. Des poches de rĂ©sistance (des forces pro-Kadhafi) sont toujours localisĂ©es dans et autour de Tripoli (...)", a dĂ©clarĂ© Mahmoud Jibril soulignant que "le combat n'est pas terminĂ©".

MalgrĂ© les succĂšs apparents des rebelles, le porte-parole du rĂ©gime, Moussa Ibrahim, a affirmĂ© pour sa part lors d'une confĂ©rence de presse, que "le rĂ©gime est toujours fort et que des milliers de volontaires et de soldats sont prĂȘts Ă  se battre". Selon lui 1300 personnes avaient pĂ©ri ces derniĂšres 24 heures Ă  Tripoli. Il n'Ă©tait pas possible de vĂ©rifier ce bilan.

Seif al-Islam arrĂȘtĂ©

DeuxiĂšme victoire pour la rĂ©bellion, Seif al-Islam (photo), un des fils du colonel Mouammar Kadhafi qui fait l'objet d'un mandat d'arrĂȘt de la Cour pĂ©nale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanitĂ© commis en Libye, a bien Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©, a confirmĂ© lundi le procureur de la Cour Luis Moreno-Ocampo. Le prĂ©sident du Conseil national de transition (CNT) libyen Moustapha Abdeljalil avait affirmĂ© dimanche disposer"d'informations sĂ»res que Seif al-Islam avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©".

"Nous espĂ©rons qu'il pourra ĂȘtre trĂšs bientĂŽt Ă  La Haye" pour y ĂȘtre jugĂ©, a ajoutĂ© le procureur de la CPI, indiquant qu'il "avait prĂ©vu de contacter le gouvernement de transition" libyen plus tard dans la journĂ©e pour discuter des modalitĂ©s pratiques de son transfĂšrement aux Pays-Bas.

Luis Moreno-Ocampo a encore soulignĂ© que la Cour "Ă©tait prĂȘte Ă  aider les Libyens Ă  gĂ©rer leur passĂ© difficile" et Ă  "soutenir le gouvernement de transition" libyen "pour qu'aucun crime ne reste impuni".

Seif al-Islam est le deuxiÚme fils du colonel Kadhafi et porte-parole officieux du régime. Il était souvent présenté comme le futur successeur de son pÚre.

ConsidĂ©rĂ© par le procureur de la CPI comme le "Premier ministre libyen de facto", il est accusĂ© d'avoir jouĂ© un "rĂŽle clĂ© dans la mise en oeuvre d'un plan" conçu par son pĂšre visant Ă  "rĂ©primer par tous les moyens" le soulĂšvement populaire de fĂ©vrier, "dont l'utilisation de violence extrĂȘme et meurtriĂšre". Il aurait notamment organisĂ© le recrutement de mercenaires.

«Le régime de Kadhafi s'effondre clairement»

A Benghazi, la "capitale" rebelle dans l'est de la Libye, des dizaines de milliers d'habitants en dĂ©lire ont envahi les rues. "Bye Bye le frisĂ©!", "Dieu est grand!", scandait la foule en liesse.

(Photo Esam Al-Fetori / Reuters)

Pour le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Otan Anders Fogh Rasmussen "le rĂ©gime de Kadhafi s'effondre clairement".

L'Otan a pris le commandement fin mars d'une coalition internationale intervenue sur mandat de l'ONU pour protéger la population civile d'une sanglante répression d'un mouvement de contestation sans précédent, né à la mi-février, contre le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans.

Le procureur de la CPI (Cour pĂ©nale internationale) Luis Moreno-Ocampo a annoncĂ© que Seif al-Islam, l'un des fils du colonel Mouammar Kadhafi, a Ă©tĂ© "arrĂȘtĂ©". Seif al-Islam, prĂ©sentĂ© dans le passĂ© comme le futur successeur de son pĂšre, fait l'objet d'un mandat d'arrĂȘt de la CPI pour crimes contre l'humanitĂ© commis en Libye.

Plusieurs pays



22/08/2011
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