GRIPPE
PORCINE Le
vaccin de la discorde Lynda
BEDAR - Mercredi
09 Décembre 2009 -
Page : 3
 |
|
Le débat fait rage dans plusieurs
pays | Selon
le Dr Philippe Presles de l’Institut national de veille sanitaire en France, il
y a cinq excuses pour ne pas se faire vacciner.
Avec
370 personnes atteintes du virus et plus d’une dizaine de décès, la grippe
porcine se propage en Algérie. La sonnette d’alarme est tirée depuis le
premier décès. Et pour y faire face, le vaccin sera disponible dans les 48
heures. Sont prioritaires les personnels de la santé, les enfants scolarisés et
les étudiants, selon les instructions du ministre de la Santé, de la Population
et de la Réforme hospitalière. Il n’en demeure pas moins que ce vaccin fait
l’objet de polémique alors que la maladie fait rage en Allemagne, en Pologne, en
Tchéquie, au Canada, en France et en Suisse. Selon le Dr Philippe Presles de
l’Institut national de veille sanitaire en France, il y a cinq fausses excuses
pour ne pas se faire vacciner contre la grippe A, connue sous l’appellation de
grippe porcine. D’abord, ce type de vaccin n’est pas fiable, il a été élaboré à
la va-vite par les laboratoires. Faux, estime-t-il, affirmant que ce vaccin a
été élaboré selon les mêmes procédures et les mêmes essais cliniques que le
vaccin contre la grippe saisonnière. Les protocoles sont aujourd’hui bien
validés et sécuritaires. Les laboratoires qui ont mis au point puis fabriqué le
vaccin contre la grippe A, sont reconnus pour leur grande expérience des
vaccins. Enfin, ce nouveau vaccin a été évalué par les autorités sanitaires de
la même façon que le vaccin saisonnier. Au final, le vaccin contre la grippe A
est aussi sécuritaire que le vaccin saisonnier. La deuxième excuse est que le
vaccin en question contient des adjuvants dangereux. A ce propos, le même
médecin relève que «l’utilisation d’un adjuvant peut favoriser une efficacité
immunitaire plus large en cas de mutation du virus». Les vaccins adjuvantés,
actuellement disponibles contre la grippe A, contiennent des squalènes. Un
vaccin contre la grippe saisonnière utilisé depuis 2001 en contient également.
Quant au thiomersal, un conservateur à base de mercure, il a été accusé d’être à
l’origine de déficits neurologiques et d’autisme. Mais en l’absence de preuve,
il reste utilisé pour produire les vaccins multidoses (un flacon unique contient
plusieurs doses de vaccin). Troisième prétexte pour refuser le vaccin contre la
grippe porcine: il augmente le risque de développer un syndrome de Guillain
Barré (maladie atteignant le système nerveux). Cela est également faux, souligne
le spécialiste. Ce dernier estime que le risque de développer cette maladie
après la vaccination est bien plus faible qu’après avoir contracté la
grippe. Comme quatrième excuse, les nombreux effets secondaires dangereux. Ce
doute est rejeté par le médecin, excepté une rougeur et une douleur au point de
piqûre, fièvre, maux de tête, douleurs, nausées et vomissements. Ces malaises
disparaissant dans les 48 heures, sont les principaux effets secondaires du
vaccin, soit des symptômes bénins dont on souffre de toute façon si l’on a
attrapé la grippe. Les autres rumeurs sont infondées. Par ailleurs, le risque
d’effets secondaires du vaccin est bien inférieur à celui de souffrir des
symptômes d’une grippe grave. Cinquième et dernière excuse, c’est que la grippe
A n’est pas méchante, c’est une simple grippette. Faux, «la grippe A
progresse maintenant rapidement», conclut l’expert. La grippe peut être
bénigne, mais parfois très dangereuse. Rappelons que la grippe A touche tous
les âges, à l’inverse de la grippe saisonnière responsable de nombreuses
complications graves chez les personnes âgées. Mieux vaut donc se protéger et
profiter du vaccin dont nous disposons heureusement...Par ailleurs, selon le
département ministériel de la santé, les femmes enceintes sont particulièrement
exposées car rendues vulnérables du fait de l’affaiblissement de leur système
immunitaire induit par la grossesse. Le ministère en charge du secteur
rappelle que le respect de certaines règles d’hygiène permet de réduire les
risques de transmission du virus de la grippe. Il s’agit du lavage régulier et
fréquent des mains - au savon liquide de préférence - plusieurs fois par jour,
notamment en rentrant à la maison et avant chaque repas, l’utilisation des
mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser. Le ministère de la
Santé invite, enfin, toute personne ressentant une forte fièvre, toux,
courbatures, une grande fatigue, à appeler le numéro vert 3030 (appel gratuit)
ou consulter la structure de santé la plus procheLes
médecins et pharmaciens dépassés 09
Décembre 2009 -
Page : 2 Lu 747 fois
L’alerte
est maximale et la population cède à la panique.
Les
cas de grippe porcine se multiplient en Algérie. Le bilan des décès liés à cette
maladie ne cesse de s’alourdir. Un état des lieux qui n’a pas laissé de marbre
la population. Cette dernière cède à la panique. Les cabinets de médecin et les
pharmacies sont envahis par les malades. Ces derniers vont consulter les
médecins du secteur public ou privé pour des symptômes grippaux qui ressemblent
beaucoup à ceux de la grippe porcine. D’autres préfèrent aller demander aux
pharmaciens des conseils sur les médicaments à prendre contre cette maladie.
Certains vont même jusqu’à acheter des traitements antibiotiques, parfois même
sans ordonnance. Autant de clients et patients inquiets qu’il faut rassurer
et servir et qui constituent un volume de travail considérable pour ces
prestataires de services. Ces derniers sont pris d’assaut au point d’être
dépassés par les événements. Il suffit de se déplacer vers un pharmacien ou un
cabinet médical pour le constater. Au niveau de la commune de Kouba, par
exemple, presque toutes les pharmacies enregistrent un rush sans précédent. Et
il faut parfois, si ce n’est souvent, attendre longtemps avant d’être
servi. «Les gens cèdent à la panique, ils ont peur et c’est normal», a
expliqué Mourad, un vendeur en pharmacie au niveau du Vieux-Kouba. Le même
discours est tenu un peu partout à Alger et dans le reste du pays. S’agissant
des produits les plus demandés par les clients, presque tous les pharmaciens
avancent la même chose. Gel hydro-alcoolique, savon liquide, masque de
protection et vitamines. Des produits très demandés qui induisent des ruptures
de stock, au point que les clients sont obligés de faire le tour des pharmacies
ou repasser plusieurs fois de suite chez leurs pharmaciens pour «espérer»
trouver le fameux sésame. «Le carton gel hydro-alcoolique s’écoule en 2
heures, c’est du jamais-vu (...) ça se vend comme des petits pains», a
indiqué Mohamed, un autre pharmacien au niveau d’El Biar. Hafid, un de ses
clients a expliqué: «J’ai cherché partout pour en acheter à mes filles qui
sont à l’école, mais impossible d’en trouver.» Face à cette pénurie,
certains commandent chez leur pharmacien et longtemps à l’avance, les produits
dont ils ont besoin. C’est ce qu’a expliqué Hafid: «Je me suis entendu avec
mon pharmacien pour qu’il me garde un lot de 6 flacons de gel désinfectant
lorsqu’il aura un nouvel arrivage.» Les médecins également ne sont pas
épargnés par cette hystérie collective. La paranoïa est telle qu’une simple toux
ou autre fatigue peut provoquer un vent de panique que seul un médecin peut
apaiser. Seulement voilà, les médecins des centres de santé publique sont
dépassés par l’ampleur de l’affluence. Certains responsables orientent
carrément les malades en nombre impressionnant vers des médecins généralistes
installés à leur propre compte. Au risque de voir ces derniers également
débordés par l’affluence d’autres malades inquiets. «Avant, je ne
commençais mon travail que vers 10 heures pour terminer vers 16 heures (...)
mais depuis un mois j’ouvre à la première heure et je ne rentre chez moi que
vers 21 heures», a expliqué un médecin généralise travaillant dans un
cabinet privé implanté à El Biar. Et selon lui, cette tendance va aller
crescendo jusqu’à ce que la campagne de vaccination de la population soit
entamée.
Yasmine
ZOUAGHI
TOUT
EN TOLÉRANT LA CONSTRUCTION DE MINARETS Sarkozy
met en garde les musulmans de France 09
Décembre 2009 -
Page : 24 Lu 2353 fois
Le
président français tente de ménager le chou et la chèvre.
Nicolas
Sarkozy ne s’oppose pas à la construction de minarets en France mais met en
garde les musulmans de France contre toute ostentation. La France doit
pouvoir accepter, «au cas par cas», la construction de nouveaux minarets,
mais les musulmans doivent respecter à la fois le caractère laïc du pays et ses
racines chrétiennes en se gardant de toute «ostentation», a affirmé hier
le président français. Dans une tribune publiée dans le journal, Le Monde,
Nicolas Sarkozy estime qu’«une réponse tranchée» ne peut que provoquer
«des malentendus douloureux». Aussi, le président français appelle
toutefois à essayer de comprendre le vote suisse. «Peut-on répondre par
oui ou par non à une question aussi compliquée, qui touche à des choses aussi
profondes?», s’interroge Nicolas Sarkozy, dans sa première réaction à la
votation du 29 novembre. «Je suis convaincu que l’on ne peut que susciter des
malentendus douloureux, un sentiment d’injustice, blesser les âmes en apportant
une réponse aussi tranchée à un problème qui doit pouvoir être résolu au cas par
cas dans le respect des convictions et des croyances de chacun», ajoute-t-il
également, tout en rendant hommage à la démocratie suisse, «plus ancienne que
la nôtre». Le président juge que, au lieu de condamner le peuple suisse,
il faut essayer de comprendre «ce qu’il a voulu exprimer et ce que ressentent
tant de peuples en Europe, y compris le peuple français». Et Nicolas
Sarkozy de justifier le choix suisse: «les peuples d’Europe sont
accueillants, sont tolérants, c’est dans leur nature et dans leur culture. Mais
ils ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations
sociales soient dénaturés». «Comprenons bien d’abord que ce qui s’est
passé n’a rien à voir avec la liberté de culte ou la liberté de conscience»,
écrit-il, ajoutant aussi: «nul, pas plus en Suisse qu’ailleurs, ne songe à
remettre en cause ces libertés fondamentales». Se disant stupéfaits des
réactions «excessives, parfois caricaturales» suscitées en France,
Nicolas Sarkozy souligne, cependant, qu’elles reflètent «une méfiance
viscérale pour tout ce qui vient du peuple» avant de s’adresser aux
musulmans de France en les assurant qu’il fera «tout pour qu’ils se sentent
des citoyens comme les autres, jouissant des mêmes droits que tous les autres à
vivre leur foi» et qu’il «combattrait toute forme de discrimination»
tout en les mettant en garde que «la civilisation chrétienne a laissé une
trace aussi profonde, où les valeurs de la République, tout ce qui pourrait
apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à
l’échec l’instauration si nécessaire d’un Islam de France». Pour Nicolas
Sarkozy, les chrétiens, juifs et musulmans doivent savoir se garder de toute
ostentation et de toute provocation. «Respecter ceux qui arrivent, c’est leur
permettre de prier dans des lieux de culte décents. On ne respecte pas les gens
quand on les oblige à pratiquer leur religion dans des caves ou dans des
hangars» indique-t-il avant de rappeler que «la laïcité ce n’est pas le
refus de toutes les religions, mais le respect de toutes les
croyances». Pour Nicolas Sarkozy, les cultes doivent se pratiquer en
France avec une humble discrétion, allusion sûrement au port de la burqa dont un
texte de loi en préparation devrait en interdire l’usage.
|