PARIS CLASSE L’ALGÉRIE PARMI LES PAYS À RISQUE La provocation de trop! Tahar FATTANI - Mercredi 30 Décembre 2009 - Page : 3
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Brice Hortefeux, ministre français de l’Intérieur | Il serait intéressant de connaître les paramètres et critères du ministre français de l’Intérieur selon lesquels il a fait «son casting» des pays à risque.
La France officielle multiplie les provocations contre l’Algérie. Que reproche encore la France à la situation sécuritaire en Algérie? Alors que tous les pays, puissances occidentales comprises, font l’éloge de l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste et surtout de l’amélioration de la situation sécuritaire du pays, Paris tente de décrédibiliser les acquis de l’Algérie dans ce domaine. Pour l’Hexagone, l’Algérie demeure un pays «à haut risque» ni plus, ni moins. Ce n’est pas tout. Aux yeux des officiels français, l’Algérie est un pays à risque au même titre que l’Afghanistan, le Pakistan, l’Iran, le Yémen et la Syrie. Une provocation de trop. Brice Hortefeux, ministre français de l’Intérieur, vient de remettre au goût du jour une liste des pays «à haut risque». Selon M.Hortefeux, la France renforcera le contrôle des passagers, sur les vols internationaux, en provenance des pays évoqués. Selon le journal français Le Figaro, les compagnies aériennes qui assurent la liaison entre l’Algérie et la France, seront sommées de livrer à la police française toutes les informations personnelles des passagers à l’heure qui suit la réservation des billets. Autrement dit, la police française veut tout savoir sur les passagers en provenance de l’Algérie, quelques jours avant leur embarquement. Les compagnies aériennes fourniront, en vertu de cette approche du risque algérien, toutes les informations précises concernant le voyageur en provenance d’Algérie. Il s’agit du nom, prénom, date et lieu de naissance, le moyen de paiement, l’adresse de facturation, le numéro de téléphone et adresse électronique des passagers, le lieu de réservation et le nom de l’agence de voyages. C’est «à prendre ou à laisser». Les compagnies aériennes qui refusent de transmettre à l’avance aux autorités françaises la liste de leurs passagers, et ce à partir du 1er janvier prochain, seront systématiquement verbalisées par la police aux frontières (PAF). Elles devront s’acquitter d’une amende de 50.000 euros. La raison est simple: l’Algérie est reclassée pays à risque au même titre que le Mali (du moins la région sahélienne de ce pays voisin de l’Algérie). La question qui se pose est de savoir qu’est-ce qui motive cette prise de position française au moment où la sécurité est maîtrisée en Algérie, les attentats sont devenus très rares et la situation tend à revenir à la normale sur l’ensemble du pays? Alors, comment expliquer la décision de Paris de replacer l’Algérie parmi les pays à risque? Nous sommes curieux de le savoir. Certes, on ne peut reprocher à la France son souhait de renforcer sa sécurité. On ne critique pas, non plus, la politique française visant à relancer son plan pour garantir la sécurité de ses citoyens au sein de ses aéroports. Mais classer l’Algérie parmi les «pays voyous» qui constitueraient une menace pour la sécurité de l’Hexagone, relève de la performance! Classer l’Algérie dans la même zone rouge que l’Afghanistan, et le Pakistan, est une façon d’occulter les efforts de l’Algérie et surtout de remettre en cause l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste. D’autant plus que ce système a de fortes chances d’être adopté dans les autres pays européens. M.Hortefeux souhaite proposer son plan à l’Union européenne. A défaut d’explication convaincante, il faudrait alors admettre que c’est là , une provocation, une de plus, de la France qui intervient au moment où l’Algérie a réussi à dépasser les pires moments de sa crise sécuritaire. Sur ce plan justement, il est utile de rappeler, à titre d’exemple, que l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger est l’une des plates-formes aéroportuaires les plus sécurisées dans le monde. L’information a été donnée par le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, lors de sa visite d’inspection à cet aéroport en juin dernier. Environ 220 caméras de surveillance et 1250 policiers sont déployés pour assurer le contrôle et la sécurité de l’aéroport international d’Alger. C’est dans ce registre que la «classification» de la France est jugée exagérée. La situation sécuritaire en Algérie est de très loin, meilleure que celle de plusieurs pays qui ne figurent pas dans «la liste noire» de M.Hortefeux. D’autres pays maghrébins comme la Mauritanie et le Maroc, pour ne citer que ceux-là , n’ont pas été classés comme pays à risque. C’est le cas, aussi, de la Somalie, du Soudan et de l’Arabie Saoudite. La France n’est-elle pas en train de chercher «des poux sur la tête d’un chauve»? Sinon, il serait très judicieux de la part de M.Hortefeux d’avancer les paramètres et les critères selon lesquels il a concocté «son casting» des pays à risque. Les relations algéro-françaises, ne sont pas au mieux, il est vrai, mais est-ce une raison pour noircir outre mesure et dénigrer la situation en Algérie?
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