MARCHES 2011 : L’effet papillon+caricatures

 

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Edition du Jeudi 30 Juin 2011

Editorial

L’effet papillon
 

Par : Omar Ouali 


Quatre manifestations simultanées, uniquement à Alger, qui a vécu hier au rythme de la contestation. Faut-il subodorer une quelconque concertation entre les initiateurs de ces actions de rue ? Certainement pas, pardi ! Car leur simultanéité témoigne d’un malaise généralisé dans la société qui, bien que s’exprimant  pour le moment de manière segmentée, finira à plus ou moins brève échéance par prendre l’allure d’un soulèvement révolutionnaire.

Les avocats du barreau d’Alger ont déserté hier les prétoires, où ils défendent habituellement leurs mandants, afin d’investir la rue et plaider collectivement, le temps d’une manifestation empêchée par la police, pour une révision du projet de statut portant organisation de la profession. Devant la chancellerie, c’est une autre manifestation organisée à l’initiative du Collectif Mohamed-Gharbi pour exiger la libération de ce moudjahid croupissant injustement dans une geôle pour avoir refusé de subir l’offense d’un terroriste enhardi par la politique de réconciliation nationale.
De l’autre côté d’Alger, ce sont les travailleurs du textile et du cuir qui se sont rassemblés à la Maison du peuple pour dénoncer, sous les fenêtres de Sidi-Saïd,  la compromission des députés, coupables d’intelligence avec les barrons de la “fripe”. Et la boucle est bouclée avec ces centaines de citoyens qui ont pris d’assaut le siège de la daïra de Chéraga pour  contester une distribution de logements passée, comme d’habitude, par le filtre du passe-droit.
Quatre manifestations simultanées, uniquement à Alger, qui a vécu hier au rythme de la contestation. Faut-il subodorer une quelconque concertation entre les initiateurs de ces actions de rue ? Certainement pas, pardi ! Car leur simultanéité témoigne d’un malaise généralisé dans la société qui, bien que s’exprimant  pour le moment de manière segmentée, finira à plus ou moins brève échéance par prendre l’allure d’un soulèvement révolutionnaire. C’est le principe même de l’effet papillon transposé sur le terrain politique. Ce scénario du pire est en train de s’écrire tous les jours que Dieu fait, car les réponses que le pouvoir croit apporter, pour se donner encore quelques prolongations, ne font que potentialiser les effets du malaise.
Ni le recours aux augmentations de salaires à la “en veux-tu, en voilà” pour acheter la paix sociale, selon le lapsus d’Ouyahia, ni encore la commission Bensalah, jetée comme un os à la classe politique, du moins pour ceux de ses représentants qui ont la candeur de croire à ses consultations mondaines, ne peuvent faire l’économie d’une rupture systémique. Comme n’ont de cesse de le revendiquer les esprits lucides de ce pays.

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01/07/2011
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