Mardi 06 Juillet 2010 -lesoir
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UN JOUR, UN SONDAGE
Etes-vous pour un rĂ©chauffement des relations entre lâÉgypte et lâAlgĂ©rie ?
Lâinstruction du dossier de lâassassinat du patron de la police a donnĂ© le ton : le chemin vers la vĂ©ritĂ© sâannonce pĂ©rilleux, voire impossible. La procĂ©dure a Ă©tĂ© entachĂ©e dâirrĂ©gularitĂ©s. Ni la dĂ©fense, ni la partie civile nâen sont satisfaites. Mais fallait-il sâattendre Ă un autre scĂ©nario lorsque, quelques heures Ă peine aprĂšs lâannonce de la mort de Ali Tounsi, le ministĂšre de lâIntĂ©rieur rendait public un communiquĂ© dans lequel il affirmait que le prĂ©sumĂ© coupable Ă©tait atteint de dĂ©mence ? Fallait-il espĂ©rer que la justice auditionne le ministre de lâIntĂ©rieur de lâĂ©poque ? La recherche de la vĂ©ritĂ© suppose une instruction sans faille.
Mais la justice a visiblement choisi de conforter la thĂšse selon laquelle lâassassinat de Tounsi ne serait dĂ» quâà «un problĂšme personnel» entre les deux hommes. Quelles sont les parties qui tirent profit de ce scĂ©nario ? Qui dĂ©ploie autant dâĂ©nergie pour empĂȘcher la manifestation de la vĂ©ritĂ© ? Visiblement, la justice a, une fois de plus, ratĂ© le coche. Et ce nâest certainement pas un hasard quâelle subisse aujourdâhui un tir groupĂ© de la part des avocats de la dĂ©fense et ceux de la partie civile. Si les premiers dĂ©noncent le non-respect de la scĂšne du crime, la non-prĂ©sence du mĂ©decin lĂ©giste au moment de la levĂ©e du corps de lâex-patron de la DGSN, la partie civile dĂ©plore que lâinstruction ait Ă©tĂ© bĂąclĂ©e. Lâaudition de Zerhouni demandĂ©e par les avocats de la famille Tounsi nâa pas Ă©tĂ© souhaitĂ©e par le juge dâinstruction. Pas un mot sur lâobjet du diffĂ©rend entre Tounsi et Zerhouni. Ce dernier nâavait-il pas dĂ©jĂ devancĂ© la justice Ă deux reprises ? Une premiĂšre fois en affirmant que Oultache Ă©tait atteint de dĂ©mence au moment des faits et la seconde en certifiant que lâobjet du conflit entre les deux hommes Ă©tait de lâordre du «personnel» ? Lâex-ministre de lâIntĂ©rieur avait, en effet, montrĂ© la voie. La justice nâaura plus quâĂ la suivre en maintenant les zones dâombre sur une affaire dont les tenants et les aboutissants ne peuvent en aucun cas ĂȘtre rĂ©duits au rang de fait divers. Lâinstruction donne dĂ©jĂ un aperçu sur ce que sera le procĂšs. La crĂ©dibilitĂ© de la justice a bien survĂ©cu Ă dâautres procĂšsâŠ
N. I.
LA PARTIE CIVILE DĂNONCE :
«Il y a volonté maladroite de fermer le dossier»
Fin de la premiĂšre Ă©tape de lâenquĂȘte sur lâassassinat du patron de la police. La partie civile en profite pour dĂ©noncer le dĂ©roulement de lâinstruction. MaĂźtre Bourayou, avocat de la famille Tounsi, dĂ©nonce une volontĂ© «maladroite» de rĂ©duire le dossier Ă un problĂšme entre deux personnes.
Nawal ImĂšs - Alger (Le Soir) - DĂ©fendant les intĂ©rĂȘts de la famille de la victime, MaĂźtre Bourayou estime que lâinstruction «incomplĂšte» et «insuffisante» nâa pas permis de lever les zones dâombre. Lâavocat dit ne pas comprendre pourquoi le juge instructeur a refusĂ© lâaudition de lâancien ministre de lâIntĂ©rieur et de plusieurs cadres de la DGSN. La partie civile avait, en effet, introduit une demande dans ce sens mais avait essuyĂ© un refus sous prĂ©texte que les personnes citĂ©es nâavaient «pas de lien avec lâaffaire». Une rĂ©ponse qui ne convainc pas lâavocat qui estime quâon ne peut considĂ©rer Zerhouni comme nâayant aucun lien avec lâaffaire puisque câest son dĂ©partement qui avait, quelques heures aprĂšs lâassassinat, rendu public un communiquĂ© dans lequel il se prononçait sur lâĂ©tat mental de Oultache et que ce mĂȘme Zerhouni avait dĂ©clarĂ©, plus tard, que lâassassinat Ă©tait certainement dĂ» Ă un problĂšme personnel entre les deux hommes. La partie civile souhaitait pouvoir interroger, outre Zerhouni, dâautres cadres de la DGSN car, explique lâavocat, si le fond de la discussion entre Tounsi et Oultache a portĂ© sur des transactions douteuses, câest dans ce sens que lâinstruction aurait dĂ» sâorienter. Pour MaĂźtre Bourayou, le juge dâinstruction nâaurait jamais dĂ» ignorer le contexte dans lequel lâassassinat a eu lieu. Ce dernier Ă©tant marquĂ© par des dissensions entre Zerhouni et Tounsi, ce paramĂštre aurait dĂ» ĂȘtre pris en compte. RĂ©agissant au refus de lâaudition de lâex-ministre de lâIntĂ©rieur, lâavocat de la partie civile sâinsurge contre ce quâil considĂšre comme «une justice de puissants» et estime quâĂ ce jour de la procĂ©dure, rien nâa Ă©tĂ© fait pour arriver Ă la vĂ©ritĂ©. En tĂ©moigne la maniĂšre dont lâinstruction a Ă©tĂ© menĂ©e : une reconstitution mal faite, pas de recherche du timing exact du jour de lâassassinat et une volontĂ© manifeste de ne pas aller au fond du dossier. Lâavocat rĂ©vĂšle que le jour de la reconstitution, les propos de Oultache nâont pas Ă©tĂ© consignĂ©s dans un procĂšs-verbal en dĂ©pit de la prĂ©sence dâun greffier. Pis encore, on ignore encore tout de lâheure exacte Ă laquelle les balles assassines ont Ă©tĂ© tirĂ©es ou combien de temps Oultache est-il restĂ© dans le bureau de Tounsi aprĂšs avoir tirĂ©. Autant de lacunes qui, selon la partie civile, visent Ă rapidement clore le dossier et Ă ne pas rechercher la vĂ©ritĂ©. Tous ces Ă©lĂ©ments feront dire Ă MaĂźtre Bourayou que la justice a ratĂ©, une fois de plus, lâoccasion dâaccomplir sa mission. Une justice qui, dit-il, «ne cherche pas la vĂ©ritĂ© mais plutĂŽt Ă prĂ©server lâordre Ă©tabli».
N. I.
LA VERSION DES FAITS, SELON OULTACHE
Lâassassinat de Ali Tounsi nâa pas encore livrĂ© ses secrets
Suivant les rĂ©vĂ©lations faites hier par El Watan , sur la version des faits selon le prĂ©sumĂ© assassin de lâancien DGSN, Oultache, la vĂ©ritĂ© serait sciemment dissimulĂ©e pour enfoncer cet «intrus» de la police, un ancien colonel de lâarmĂ©e dĂ©signĂ© par le dĂ©funt afin de «donner corps Ă des projets de modernisation de la SĂ»retĂ© nationale, Ă la mise en place dâune unitĂ© de surveillance aĂ©rienne notamment ». SynthĂšseâŠ
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - La mĂ©thode de travail dâOultache aurait, selon ses avocats citĂ©s par El Watan, «dĂ©rangé» plusieurs personnes Ă lâintĂ©rieur de lâinstitution, dâautant plus que la commission des marchĂ©s quâil prĂ©sidait ne faisait quâĂ©valuer les offres. «Oultache nâavait pas de dĂ©lĂ©gation de signature, et lâĂ©laboration du contrat et la signature de ce dernier relĂšvent de la direction de lâadministration gĂ©nĂ©rale (DAG). Mieux encore, et dans un souci de transparence, Oultache filmait et enregistrait tous les travaux de la commission quâil prĂ©sidait. La commission identifiait les besoins, recherchait les solutions et Ă©laborait les cahiers des charges. Les dossiers Ă©taient, par la suite, transmis Ă la DAG qui lançait les avis dâappel dâoffres, recevait les soumissions et procĂ©dait Ă lâouverture des plis. La commission dâOultache, composĂ©e de tous les reprĂ©sentants des directions concernĂ©es par le projet, Ă©valuait lâoffre technique, intervenait aprĂšs lâouverture des plis financiers classĂ©s selon un tableau comparatif des offres transmis Ă la DAG, qui convoquait les soumissionnaires pour nĂ©gociation», a rapportĂ© El Watan dans sa livraison dâhier. Autre action qui suscita des interfĂ©rences internes Ă lâinstitution : Oultache aurait, selon le mĂȘme journal, «tirĂ© du placard des compĂ©tences » qui se sont Ă©panouies par la suite. «Commencent alors les rumeurs sur la commission des marchĂ©s quâil prĂ©sidait, selon lesquelles il y aurait eu de la corruption», souligne-t-on. Ainsi, «des accusations parviennent Ă Ali Tounsi au sujet dâun marchĂ© quâil a attribuĂ© Ă la sociĂ©tĂ© ABM dans laquelle son gendre est actionnaire». Le jour du forfait, le 25 fĂ©vrier dernier, Oultache devait en effet prĂ©senter le bilan de toutes les activitĂ©s de la commission et de lâUnitĂ© aĂ©rienne. Oultache prĂ©cisera que de nombreux directeurs centraux de la DGSN Ă©taient prĂ©sents ce jour-lĂ , lorsquâil avait demandĂ© au secrĂ©taire du DGSN dâentrer dans son bureau Ă savoir : «Lâinspecteur gĂ©nĂ©ral, le directeur de la Police des frontiĂšres, de la Police judiciaire, des Ecoles, de la Communication, des Moyens techniques (DMT), de lâAdministration gĂ©nĂ©rale et le chef de la SĂ»retĂ© dâAlger, en sus des membres de la commission des marchĂ©s. » Ne pouvant le finaliser en temps rĂ©el, Oultache venait demander le report de lâexamen de son rapport, selon El Watan, ce qui nâa pas Ă©tĂ© du goĂ»t de Tounsi. Une altercation a alors eu lieu entre les deux colonels qui ont Ă©changĂ© des insultes. «TraĂźtre», disait Tounsi. «Câest toi le traĂźtre, fils de harki», rĂ©pliquait Oultache. Tounsi, selon la version dâOultache rapportĂ©e par ses avocats citĂ©s par El Watan, a eu ces mots : «Tu nâas rien fait. Ton service est restĂ© Ă la traĂźne, tu mâas menĂ© en bateau et tu tâes arrangĂ© pour donner tous les marchĂ©s Ă lâarmĂ©e. Vous ĂȘtes tous des traĂźtres.» Or, Oultache prĂ©tend quâil Ă©tait plutĂŽt en situation de lĂ©gitime dĂ©fense et nâa usĂ© son arme que pour immobiliser le dĂ©funt Ali Tounsi qui le menaçait Ă lâaide dâun coupe-papier.
Les violations de la procédure judiciaire
Selon les avocats citĂ©s par El Watan, aucun cadre ayant investi les lieux oĂč Tounsi «gĂ©missait encore» nâa pensĂ© Ă faire appel au mĂ©decin de la SĂ»retĂ© nationale, disponible Ă ce moment. «Câest de la non-assistance Ă personne en danger», diront-ils. Et ils Ă©numĂ©reront des vices de procĂ©dure judiciaire. Dâabord, indiquent-ils, la Brigade de recherche et dâinvestigation sâest chargĂ©e unilatĂ©ralement de lâenquĂȘte, pour dissimuler la vĂ©ritĂ© ensuite : «La scĂšne a connu une grande anarchie, elle nâa pas Ă©tĂ© dĂ©limitĂ©e et protĂ©gĂ©e, les indices comme les balles et les douilles nâont pas Ă©tĂ© mis sous scellĂ©s ou, du moins, sous le contrĂŽle du procureur de la RĂ©publique, qui Ă©tait inscrit aux abonnĂ©s absents dix jours durant. Pis encore, le bureau du DGSN a Ă©tĂ© laissĂ© manifestement ouvert jusquâau 28 fĂ©vrier et personne nâa contrĂŽlĂ© ce que les policiers ont pu faire sur le lieu du crime.» Et dâajouter que «le corps du dĂ©funt a Ă©tĂ© manipulĂ©, dĂ©placĂ© et retournĂ© dans le bureau, sans la prĂ©sence du mĂ©decin lĂ©giste». Ensuite, les avocats de sâinterroger : «Le constat du dĂ©cĂšs comporte un cachet qui laisse supposer quâil a Ă©tĂ© signĂ© par les mĂ©decins lĂ©gistes ayant fait lâautopsie. Mais le rapport de ces derniers prĂ©cise que le corps leur a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© de la morgue du CHU Mustapha Ă la salle dâautopsie. Pourquoi le mĂ©decin lĂ©giste dit quâil a fait le constat de dĂ©cĂšs dans le bureau du dĂ©funt, alors que dâun autre cĂŽtĂ©, il Ă©crit quâil a reçu le corps Ă la morgue ?» Autre contradiction, celle des radiographies : «Sur le rapport, il Ă©crit que ce sont eux-mĂȘmes qui ont effectuĂ© les opĂ©rations de radiographie sur la victime. Or, sur les clichĂ©s, il y a la griffe de lâhĂŽpital Les Glycines de la SĂ»retĂ© nationale», est-il soulignĂ©.
L. H.
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