MARDI 15 DECEMBRE 2009

Les prix du gasoil pourraient augmenter de 10 % dans les prochaines semaines. Ainsi, l’on débourserait plus de 15 DA par litre. Les prix de l’essence aussi. Un autre coup dur pour les ménages algériens.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir)- Cette hausse qui n’est pas encore effective a été demandée par l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). Un dossier «ficelé» concernant cette question sera incessamment soumis au gouvernement. L’ARH propose une augmentation annuelle du prix du gasoil de 10 % et pendant dix ans. Si cette mesure est appliquée, le prix du litre du carburant pourrait atteindre 45 dinars en 2019. L'ARH suggère également d’augmenter les tarifs des autres carburants comme l'essence (à l'exception peut-être du GPL/C) pour inciter à sa consommation. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III, M. Noureddine Cherouati, président de l’ARH, a voulu se montrer rassurant : «Il n'y aucune certitude pour que cette augmentation incontournable arrive tout de suite !», a-t-il déclaré. Pourtant, cette proposition a été faite en vertu de l'article 9 de la loi 05- 07 sur les hydrocarbures qui prévoit d'aligner, dans les dix prochaines années, le prix du brut entrée raffinerie vendu sur le marché national à celui exporté vers l'étranger. «Les prix des carburants n'ont pas bougé depuis 2005», a-t-il soutenu. Justifiant cette demande, M. Noureddine Cherouati a expliqué que la consommation d’un carburant «coûteux et polluant» devient plus importante et doit être contrôlée aujourd’hui. Chiffres à l’appui, il a affirmé que durant les dix dernières années, la consommation du carburant a enregistré une évolution de 9,7%. En 2009, l'Algérie a importé 500 000 tonnes de gasoil, une facture estimée à plus de 300 millions de dollars. «Nos capacités de raffinage sont aujourd'hui limitées», a-t-il ajouté. La production nationale est insuffisante. Elle est en effet estimée à 5,5 millions de tonnes par an, soit les limites de capacité de raffinage de ce carburant, une situation qui oblige le recourt à l'importation. Le responsable a encore ajouté que les opérations de rénovation des raffineries induisent des recettes supplémentaires. Il a été tenté d’augmenter le gasoil en imposant des taxes sur ce produit, a-t-il relevé, mais cette démarche s’était heurtée, à maintes reprises, au rejet du Parlement. Ce dernier considérait, en effet, que le pouvoir d’achat du citoyen en serait affecté. «Cette hausse est dictée par le souci de rattraper l'inflation et de faire face aux besoins d'investissement du groupe Sonatrach, qui mène actuellement un programme de rénovation des raffineries, dont les coûts de production seront plus élevés avec la mise en service des nouvelles installations», a-t-il conclu.
I. B.

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