L’EN démarre mal ses matches. L’aveu de Saâdane à l’issue de la dernière confrontation face au Mali s’est à nouveau vérifié. Les Verts tétanisés par l’enjeu ont eu chaud durant les quarante-cinq premières minutes. Très chaud parfois. Sans raison apparente. Car malgré un ascendant chiffré, les rushs des angolais étant plus nombreux, le danger ne s’est vraiment emparé de la zone de Chaouchi que sur deux véritables situations. Une erreur de jeu de jambes de Belhadj a failli profiter à Djalma (7’) dont le tir fut contré par le même Belhadj, puis un cafouillage monstre dans le périmètre de Chaouchi que Laifaoui réussira à annihiler au prix d’une belle acrobatie (43’). A part ça, la défense algérienne a joué haut, tellement haut que les hommes de Manuel Jose ont fait des tirs lointains une de leurs armes pour punir Bougherra et ses coéquipiers. Pendant ce temps, les protégés de Saâdane s’essayaient à quelques variantes dans lesquelles Bouazza n’aura servi à rien. L’attaquant de Blackpool a couru dans tous les sens, rarement dans le bon. La première dangereuse initiative des Blancs, le Vert ne semblait pas plaire aux superstitieux, interviendra à la 22’ quand un coup franc botté de la droite par Belhadj trouve Yebda, dont le retourné est manqué, puis Bougherra, bien esseulé dans les 6 mètres qui verra son tir à bout portant repoussé par le gardien angolais. Ensuite, à peine deux minutes après, Laïfaoui de son flanc défensif lance en profondeur Ghezzal qui courra quarante mètres pour tenter un lob perdant, le cuir ayant pris le chemin des décors au lieu d’emprunter la ligne fatidique des bois de Fernandes Carlos (24’).
A l’écoute de Cabinda
La mi-temps sans attrait techniquement parlant valut par son suspense, les deux équipes avaient, en effet, l’oreille au stade Chiasi de Cabinda, où se jouait Mali- Malawi. Les Aigles de Stephen Keshi ont réglé les Flames à leur goût. A peine trois minutes que Kanouté puis Keita visitaient les bois de Sanudi. L’Algérie et l’Angola ne devaient pas perdre. Un nul leur ira mieux, les locaux resteront à Luanda et les Algériens se rendront à Cabinda. Le retour des vestiaires est une autre épreuve de peur. Après Chaouchi qui fera les frais d’une énième erreur de Belhadj, son homologue angolais est saisi de la même frayeur quand Bouazza déboule à gauche et sert Matmour en pointe. Trop court, l’attaquant de Gladbach manque l’ouverture du score (49’). Le stade soupire. L’Angola monopolise le cuir, mais c’est l’Algérie qui se crée une bonne occasion d’ouvrir la brèche. Un contre mené par Matmour qui décale Bougherra lequel sert en profondeur Bouazza, enfin libre, dont la course est conclue par un tir brossé qui rate de peu la lucarne de Fernandes Carlos (60’). A Cabinda, le Malawi réduit le score par Russel Mwafulirwa au grand plaisir des 40 000 fans angolais plantés dans leurs sièges d’Estadio 11-Novembro mais aussi ceux de Cabinda. Le stade demande l’incorporation de Flavio (blessé mais assis sur le banc) mais Manuel Jose incorpore deux éléments, à vocation offensive certes, dont l’expérience est moindre. Le match se calme, mais la tension ne baisse point. Une égalisation des Malawites et l’Algérie est hors course. Le point semble contenter Saâdane et ses joueurs. La menace du Malawi est suspendue sur leur tête. Les Verts se contentent de peu. La passe à mille est inventée. De Cabinda, Bagayoko offre la qualification aux Algériens qui sauront ce soir qui de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso ou du Ghana va affronter le 24 janvier prochain. Merci Mali.
M. B.
RÉACTIONS :
RABAH SAÂDANE :
«L’équipe est en constante évolution»
«Le match d’aujourd’hui intervient après nos débuts difficiles. C’était dur de jouer avec un adversaire qui était face à son public et dans des conditions qui lui sont favorables. Nous avons misé sur la victoire mais nous savons aussi qu’il fallait être à l’écoute de l’autre match. Nous avons fait une bonne première mi-temps dans l’ensemble, où on a raté deux belles occasions. Par la suite, il fallait gérer le résultat. Maintenant, nous attendons notre adversaire des quarts de finale et nous nous préparerons en conséquence, quelle que soit l’équipe à affronter. Je salue le Mali qui a joué le jeu à fond. Nous avons un grand respect pour cette grande équipe qui méritait mieux durant ce tournoi.»
MANUEL JOSE :
«L’essentiel est là»
«Nous avons beaucoup de blessés. Nous cherchons la victoire pour éviter les calculs mais l’Algérie s’est avérée un dur morceau. Maintenant, nous nous attellerons à préparer le prochain tour dans d’autres conditions car nous allons récupérer quelques-uns de nos éléments.»
RAFIK HALLICHE :
«On a bien géré»
On a réussi notre pari, celui de passer au second tour. L’équipe a bien su gérer la partie malgré la pression de l’adversaire assisté par son public. C’est une formation qui sait jouer au football en dépit des absences dans ses rangs. Maintenant, on est au second tour et on pensera à travailler sérieusement pour aller le loin plus possible. On négociera match par match.»
MAGALHAES DAVID «JOB» :
«On a fait de notre mieux»
«C’est un match très disputé. Les deux équipes visaient le même but, celui de se qualifier. Les deux sélections ont pratiquement le même niveau. Si Flavio était là, ainsi que les autres blessés, l’issue de la rencontre aurait été autre. Toutefois, le nul nous permet de se qualifier premiers. Le plus important était de rester à Luanda et on l’a assuré.»
MADJID BOUGHERRA :
«Nous formons un ensemble solide»
«C’est vrai que j’ai raté une très belle occasion, mais en seconde mi temps, nous avons géré le match comme nous l’avions voulu. A ce niveau- là, les Angolais ont géré comme nous les péripéties de cette période. Le score de 0 à 0 arrange les deux équipes. Dieu merci, nous sommes au deuxième tour et beaucoup de personnes ne nous attendaient pas. Nous méritons cette qualification. Pour revenir à la rencontre perdue face au Malawi, je pense que c’était un accident avec tout de même quelques regrets. Mais tous les observateurs ont remarqué après nos deux rencontres suivantes que nous formons un ensemble solide. Il faudra maintenant marquer plus de buts lors des prochains matches. Pour le match des quarts de finale, nous jouerons comme nous avons l’habitude de le faire quel que soit l’adversaire. Nous pouvons souhaiter la bienvenue aux Ivoiriens.»
YEBDA HASSEN :
«Nous aurons notre mot à dire»
«C’est vrai que nous avons été mauvais lors de notre premier match face au Malawi. Je suis heureux de jouer pour cette équipe et le peuple algérien a toujours été avec nous durant tout notre parcours tout comme je remercie Rabah Saâdane qui a été excellent avec moi. Pour moi et mes camarades, jouer contre la Cote d’Ivoire ou une autre équipe importe peu car nous évoluerons sans complexe et nous aurons notre mot à dire.»
Les Verts dès demain à Cabinda
La sélection nationale, qui découvrira ce soir l’équipe qu’elle rencontrera dimanche prochain en quart de finale de la CAN, se déplacera demain à Cabinda, lieu de la confrontation. Le lieu d’hébergement n’a pas été communiqué.
Premier départ à 23h
Des membres de la délégation algérienne qui a rallié, le 7 janvier dernier Luanda, quitteront ce soir l’Angola. Un départ qui n’a rien à voir avec le parcours des Verts. Le ministre de la Jeunesse et des Sports ainsi des journalistes à court de «munitions» ont programmé de rentrer au pays.
La première dame d’abord
Contrairement aux deux premières sorties des Palencas Negras, le président angolais a fait son apparition au stade juste au coup d’envoi de M. Damon. Il était précédé par sa séduisante épouse qui était là un quart d’heure plus tôt.
Les tribunes vides une heure avant le match
C’est à l’européenne que les stades angolais se remplissent. Les fans des Palencas Negras ne font leur apparition qu’à quelques minutes du coup de sifflet libérateur de l’arbitre. Ils étaient au sifflet de M. Damon quelque 25 000 supporters, soit la moitié de la contenance prévue pour le stade. Chez nous, le stade est envahi de bonheur. Pourquoi ? Sachant que le stade a une capacité d’accueil. Les amis, les resquilleurs et les passe-droits en sont certainement des raisons. Mais, alors pourquoi ces privilégiés n’attendent pas l’heure du match pour prendre place ? A méditer.
Aux petits soins de la pelouse
Les jardiniers du stade du 11-Novembre de Luanda n’ont pas fermé l’œil depuis jeudi dernier, où se sont joués les matches de la seconde journée du groupe A. La pelouse du Nid d’Oiseau, critiquée par les joueurs et les entraîneurs, a été «choyée» durant ces trois derniers jours. Une opération que la TV locale a retransmise, dimanche après-midi en direct. Hier, à l’échauffement des deux équipes, les jardiniers étaient encore en place pour «bichonner» la surface verte au sables doré.
M. B.