Actualités : GRIPPE PORCINE «Des gendarmes sanitaires» aux portes d’El-Kettar
A peine deux jours après l’annonce officielle du premier cas de grippe A en Algérie, les premières sueurs froides des autorités sanitaires s’assèchent progressivement. La fièvre baisse. L’évolution de l’état médical de la «victime» semble très encourageante. Sa sortie est prévue pour demain. A l’EHS Laâdi-Flici, où elle est hospitalisée depuis samedi, on est «serein»… Wassila Zegtitouche - Alger (Le Soir) - L'Algérie a enregistré son deuxième cas de grippe porcine dimanche soir. Il a été confirmé sur un garçon âgé de neuf ans. Il s’agit d’un des deux enfants qui sont arrivés mardi dernier à Alger en provenance de Miami (Etats-Unis) avec leur mère. Les services du laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) ont confirmé ce cas, dimanche, aux environs de seize heures. La première personne confirmée positive au test du virus de la grippe A/H1N1 ainsi que son enfant atteint sont hospitalisés à l’hôpital El-Kettar où ils reçoivent les soins appropriés. Au lendemain de cette annonce, la population a été prise de panique suite à la confirmation de ces deux cas. El-Kettar. Onze heures. L’image des deux grandes enseignes de l’Etablissement hospitalier spécialisé Laâdi-Flici et celle du cimetière d’El-Kettar excite notre imaginaire, nos appréhensions. Dans leur proximité, ces plaques muettes semblent communiquer entre elles. Autre similitude, les portes de l’EHS et du cimetière sont grandes ouvertes. Seulement, la surveillance au niveau de l’hôpital est très renforcée. Des «sentinelles » le gardent. Le cimetière, livré aux âmes de ses morts. Après une brève errance métaphysique, nous accédons à l’enceinte de l’ESH. Juste à l’entrée, à gauche, un chahut émane d’une structure destinée à la vaccination. Dans le vestibule, à droite est accroché un tableau. Une inscription : EHS Laâdi-Flici El-Kettar, spécialisé en maladies infectieuses. Le tableau contient le planning hebdomadaire des vaccinations. Aujourd’hui (hier ndlr), lundi, jour des vaccinations internationales antiméningocciques, fièvre jaune et DT. La salle d’attente affiche complet. Femmes, enfants, jeunes et personnes agées attendent impatiemment leur tour. Tout ce beau monde épluche des sujets de la vie quotidienne. Mais pas un mot sur le virus de la grippe A qui «s’invite» en Algérie. Manque d’information, de conscience, ou simple asthénie mentale. «Plus besoin de s’encombrer le cerveau avec de telles nouvelles », dira un jeune étudiant. Les inquiétudes de la rue algérienne semblent rester au seuil de l’ESH El- Kettar. Des deux établissements. Dans cette structure hospitalière, on s’intéresse à d’autres pathologies, d’autres infections. Ici, on parle de sida, méningite, de rage… mais pas encore de grippe porcine. Enfin pour l’instant. «Des gendarmes sanitaires» aux portes de l’EHS Notre curiosité nous pousse à nous infiltrer à l’intérieur de l’EHS. A peine quelques pas entamés, le regard errant dans ces espaces verts, ces pavillons anciens mais bien entretenus, une voix rauque nous interpelle : «Madame où allez-vous ?» Elle vient de nous tirer de ce tourbillon de questions qui ravage l’esprit. «Madame à votre service », rétorque poliment, mais fermement, l’agent de sécurité. Lui indiquant le nom du spécialiste avec lequel nous souhaiterions nous entretenir. Sans spécifier notre profession. Le mot journaliste est banni. Après vérification, et confirmation auprès du médecin, nous sommes orientés vers le service concerné. La sérénité et la propreté des lieux nous ont surpris. Arrivés au pavillon Pasteur-Vidal, un autre agent, posté à l’entrée, nous interroge avant de nous guider. Dans ce service, on y retrouve la même sérénité régnant à l’extérieur. Le personnel médical est affairé dans sa prise en charge des enfants malades. A l’étage, le Dr Z. nous reçoit très aimablement. De suite, avec franchise, elle nous informe de l’évolution de l’état de la «victime» du A/H1N1, âgée de 40 ans et de son enfant, tous deux hospitalisés dans le même service de référence. «La contamination de la fille de la malade a été infirmée par le laboratoire de référence de l’Institut Pasteur. Cependant, le fils de la victime, âgé de neuf ans, a été confirmé atteint du virus.» «Une chimioprophylaxie a été assurée pour tout l’entourage direct de la victime. » Le virus étant hautement pathogène, une liste de 20 personnes ayant été en contact étroit avec la malade bénéficient d’un traitement préventif, selon cette spécialiste, pour éviter les risques de contamination. «Actuellement en service d’isolement, la patiente est mise sous traitement curatif de 5 jours. Deux visites quotidiennes sont assurées à la patiente. Son état est en bonne évolution et l’on prévoit sa sortie dans deux jours», nous affirme ce même médecin. Le personnel médical devant notre insistance s’est montré coopératif. La capitale est dotée de trois services de référence et tous les équipements et consommables de protection sont disponibles. Un jeune médecin n’hésite pas à nous sortir de ses poches masque et lunettes. «La grippe A, une grippe comme toutes les autres», rassurent les médecins. Nous quittons le bâtiment sans pouvoir accéder au service d’isolement, le pavillon Lemaire. Les commentaires des agents de sécurité et autres personnels nous tirent de notre état évasif. Un nouvel équipement vient d’être livré au service de confinement Lemaire. «C’est un cas suspect. Il est mis en quarantaine pour éviter tout risque de contagion », nous lance un paramédical avec un large sourire aux lèvres. Quelques instants plus tard, un groupe d’agents haussent le ton : «L’hôpital est en état d’alerte, qu’est-ce que vous racontez. Bientôt toutes les personnes en congé seront convoquées pour regagner leur poste», s’écrie-t-il. La grippe porcine va faire rage… Cela dit, les autres employés prennent la chose avec beaucoup d’humour. Pourvu que ça dure… W. Z.
Pas de cas de grippe porcine à Tizi-Ouzou L’information faisant état de l’apparition d’un cas de grippe porcine dans la wilaya de Tizi-Ouzou a été infirmée, hier, par l’une des adjointes immédiates du premier responsable du CHU Nedir-Mohamed. Elle n’a donc pas lieu d’être, la panique engendrée chez certains par la nouvelle de la présumée contamination d’un jeune de Aïn-El-Hammam, qui venait de rentrer du Canada, et qui s’est propagée aux quatre coins de la wilaya, voire au-delà, en un temps record. Suspecté d’être porteur du virus A/H1N1 le jeune homme a été transféré, vendredi dernier, au CHU de Tizi-Ouzou où il a été soumis à tous les examens avant que le prélèvement effectué, acheminé samedi sur l’Institut Pasteur, ne mette fin à la suspicion. A. M.
Actualités : MASCARA S’agit-il d’un cas suspect de grippe porcine ?
Nous avons appris hier après-midi qu’un citoyen originaire de Sig, suspecté d’être affecté par le virus de la grippe porcine, a été transféré à l’hôpital Meslem-Tayeb de Mascara où il avait été isolé. Ce dernier aurait fait l’objet de prélèvements qui devaient être acheminés sur Alger aux fins d’analyse. Une source affirme que celui-ci se trouvait à bord d’un vol en provenance des Etats-Unis d’Amérique et aurait été suspecté de grippe porcine. Comme d’habitude, dans ce genre de situation, la presse éprouve des difficultés à obtenir la moindre information. M. Meddeber
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