R O U I B A - ville......

 Samedi 14 novembre 2009, une date que des millions d'Algériens ont coché depuis longtemps dans leurs agendas. Après tant de mois d'attente, désormais l'heure de vérité avait sonné. Les choses n'allaient pas être simples mais les Ziani et compagnie étaient déterminés à faire preuve de bravoure et de réaliser le rêve de ces millions d'Algériens qui ne juraient que par la qualification. Quoi qu'il en soit, dans ce genre de rencontre, l'amour des couleurs nationales de la part des joueurs est plus fort que les obstacles qui peuvent se dresser devant eux. En rentrant sur le terrain, ils (les joueurs) sont confiants de leurs exploits et concentrés comme jamais, avec l'idée qu'au bout se profilait quelque chose de grand, de très grand. Sur la pelouse d'un stade plein, acquis à la cause adverse, ça ne pouvait qu'alimenter le onze national. Tout ce qui avait entouré cette rencontre n'a pas pu faire oublier à la bande à Saâdane que pas loin, dans un coin des tribunes ou devant leurs téléviseurs, ils sont des millions de personnes, en Algérie, comme en Égypte et partout dans le monde à être aux côtés de leur Équipe nationale et ce depuis toujours. Les joueurs le savaient, ils savaient qu'ils n'étaient pas seuls en Egypte. Qu'ils n'étaient jamais seuls à partir du moment où ils sont sur un terrain pour défendre le vert, blanc rouge. Comme à chaque rendez-vous pareils, les Algériens n'ont jamais été indifférents à l'événement. À travers toutes les contrées du pays, ils sont des millions qui ne scandent que par la vie de l'Algérie et ses protégés. À Alger, à l'instar des autres wilayas de ce vaste pays, les rues, balcons, et même les magasins sont aux couleurs de l'emblème national. Il était 14 h en cette journée partiellement ensoleillée. Les quartiers algérois grouillent de monde. Qui en voiture, qui à pied, ce samedi étant un jour de repos semble être la journée la plus longue. « On attend l'heure du match et on dirait que le temps s'est complètement arrêté, nous dira Saïd. Sauf que ces vieux quartiers de la Capitale ne sont pas les seuls à connaître une ambiance festive. Les étudiants, eux aussi sont de la partie. Ils se sont à maintes reprises montrés connaisseurs en la matière du foot. « L'Équipe nationale se qualifiera en cas de victoire, bien sûr, mais aussi en cas de match nul ou de défaite par moins de 2 buts d'écart. En Égypte, le contexte est difficile sans nul doute, la pression forte et les techniques de déstabilisation sont nombreuses, mais ce ne sont pas ces pratiques malsaines qui nous empêcheront de décrocher un ticket pour le mondial », affirmera Fatima, étudiante de 3ème année en lettres arabes. Pour sa part, Hakima, portant un maillot de Ziani, dira que « de l'autre côté, face à la pression d'une foule hostile, les Fennecs non seulement, affronteront un adversaire de valeur, mais surtout auront l'opportunité de montrer ce qu'ils sont réellement et ce que cette équipe représente aux yeux de son peuple, de défendre ses couleurs et de les porter au plus haut ». À la résidence Universitaire « filles » de Ouled Fayet, les « filles » n'ont d'autres discussions que cette rencontre. « Jusqu'à un passé récent je ne m'intéressais guère au foot, mais depuis quelques temps notre équipe nationale nous a permis de voir les choses autrement. Ce match, est exceptionnel, comme nous (les filles) comme tout Algérien aimant sa patrie nous espérons de tout coeur voir les Verts qualifiés au mondial », assurera de son côté Roza. Farida, quant à elle, s'est montrée soucieuse quant à l'arbitrage. De ce coté, notera- t-elle, les Algériens doivent être méfiants, sans pour autant cacher son inquiétude vis-àvis des Égyptiens…

 Trente cinq millions d'Algériens retenaient leur souffle et attendaient impatiemment que l'heure soit fixée sur 18h30, heure du coup d'envoi de la rencontre Égypte- Algérie pour disputer un billet qualificatif au Mondial sud-africain. L’ équipe algérienne était, jusqu'à la dernière minute du temps additionnel, qualifiée au Mondial malgré qu'elle était menée au score (1-0), avant que Imad Motaâb ne réussisse à inscrire le deuxième but des Pharaons prolongeant, ainsi, le suspens jusqu'au 18 du mois en cours, date de la tenue du match barrage au Soudan. Pour revenir à la partie, et comme il fallait s'y attendre, les Égyptiens n'ont pas attendu le fameux round d'observation du fait qu'ils ont commencé vite leurs offensives sur les cages gardées par Gaouaoui. À peine trois minutes jouées, les locaux parviennent à ouvrir la marque par l'entremise de Amr Zaki, qui s'est trouvé seul devant le portier algérien après que ce dernier ait repoussé un tir de Ahmed Hassan. Voulant à tout prix aggraver la marque, les Égyptiens ont multiplié les occasions sans pour autant arriver à en concrétiser. Au fil des minutes, les coéquipiers de Saïfi, aligné seul en pointe d'attaque, commencèrent à sortir de leur coquille en essayant de porter la balle dans le camp adverse. La première tentative des Verts fut l'oeuvre du capitaine Mansouri, qui temporise trop avant de tirer et voir sa balle passer à côté du cadre. Suite à cette occasion, le jeu s'est équilibré avec une légère domination des Pharaons. Dans le temps additionnel de cette première manche, Antar Yahia avait la possibilité de remettre les pendules à l'heure en se présentant seul face à Essam El Hadary. Hélas, le kepper égyptien s'interpose en arrêtant cette balle. Et c'est sur ce score en faveur des Égyptiens que l'arbitre Sud-africain, Jérôme, siffla la fin de cette première mi-temps. De retour des vestaires, Saâdane opère le premier changement en incorporant Bezzaz à la place de Matmour. Un changement qui s'est avéré judicieux du fait que le Strasbourgeois a su donner plus de vivacité au compartiment offensif des Verts avec, entre autre, une superbe occasion pour Saïfi, qui, d'un lob, oblige El Hadary à étaler toute sa classe pour mettre la balle en corner. Le driver des Verts opère deux autres changements en incorporant Ghezzal à la place de Saïfi, et Laïfaoui en remplacement de Halliche, sortie sur blessure. Constatant que les Algériens commencent à avoir de plus en plus de la confiance au fil des minutes, les capés de Shehata se créent plusieurs occasions de buts mais en face, il y avait un Gaouaoui des grands jours, et l'on note celles de Abou Trika, Zidane et Imad El Mohamedi pour ne citer que celles-là. Et alors que tout le monde pensait que le match allait se terminer sur ce score donnant l'Algérie qualifiée, Imad Motaâb, l'attaquant égyptien parvient à inscrire une deuxième réalisation pour les siens d'un coup de tête dans la dernière minute du temps additionnel. Et c'est sur ce score que le referee siffla la fin de cette rencontre avec une victoire des Égyptiens (2-0). L'identité du dernier représentant du continent africain ne sera connue donc, que lors du match barrage mercredi prochain au Soudan.

 Au bout d’un match héroïque, les Verts ont su tenir la dragée haute aux Pharaons dont toutes les manigances et autres stratagèmes d’avant cette rencontre se sont révélés vains, inutiles. Il est vrai que cette rencontre a laissé un goût d’inachevé tant la qualification était à une seule minute, mais la loi du football est ainsi faite et il faut l’accepter sportivement quoique la déception ne soit pas facile à digérer aussi vite. Mais il faut d’ores et déjà penser au match barrage de ce mercredi largement à notre portée au vu de la prestation de nos capés. Les coéquipiers du maestro Ziani ont suffisamment de tact pour arracher ce ticket pour le Mondial sud-africain largement à leur portée et être ainsi à la hauteur de tout un peuple, dont la communion, l’espoir et l’engouement autour de cette équipe qui a pris admirablement le relais du fabuleux groupe de 82 qui a fait plier l’ogre allemand, sont sans commune mesure. Mais gageons que la fête préparée pour hier soir n’est que simplement reportée. Avec tout ce qui a accompagné cette chaude empoignade, en référence à la très regrettable et condamnable agression dont a été victime notre Équipe nationale jeudi dernier, il faut reconnaître aux protégés de Saâdane le mérite d’avoir néanmoins pu surpasser cette dure épreuve. Mais les séquelles de cet incident ont été palpables dès les premiers instants du match qui a vu les Verts quelque peu crispés et encaisser le premier but aux toutes premières minutes. Avec cette réalisation précoce des Égyptiens, d’aucuns des inconditionnels des Fennecs ont vu défiler la triste raclée d’il y a quelques années reçue dans cette même enceinte. Mais c’était sans compter le retour progressif des camarades du portier Gaouaoui qui, au fil des minutes, ont fait douter l’adversaire, se permettant même de rater de près des réalisations toutes faites, notamment par l’intermédiaire de Saifi à deux reprises en première mi-temps. Le même scénario se répétera lors du second half et alors que tout le monde avait l’attention rivée sur le referee sud-africain, à saluer pour sa prestation, puisqu’on jouait la toute dernière minute du temps additionnel, les Verts concédèrent le second but synonyme de rétablissement par l’équipe égyptienne de l’avance des Algériens et d’un match barrage à disputer ce mercredi à Khartoum, au Soudan. Merci quand même, les Verts.