L’Egypte reste irascible. Elle nous le fait savoir bruyamment. L’Algérie, qui fait valoir son flegme diplomatique, n’en a cure. A peine Chakib Khelil rentré du Caire où il a conclu affaires et répandu une once de diplomatie apaisante, Moufid Chehab, une voix autorisée, exhibe la hache de guerre. Suite... |
Actualités : LE VIRUS A/H1N1 LUI A VOLÉ «LA VEDETTE» Et la grippe saisonnière ?
Une forte sollicitation du vaccin contre la grippe saisonnière a été enregistrée au cours de la saison automnale sans que la population puisse obtenir satisfaction, en raison des faibles quantités de vaccins disponibles par rapport à la demande. Cette situation est due, selon les spécialistes, à la crainte que suscite la contamination par la grippe A/H1N1. Le ministère de la Santé annonce, pour sa part, qu’après une première campagne de vaccination qui a touché un million de personnes, une deuxième est en cours. F-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Ce fut la croix et la bannière pour les personnes souhaitant se faire vacciner contre la grippe saisonnière au cours des dernières semaines. Ainsi et devant l’impossibilité de répondre à la forte demande exprimée, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a déjà annoncé avoir initié des prospections en vue d’importer des quantités supplémentaires de vaccins contre la grippe saisonnière. Toutefois et en cette période, la vaccination est-elle toujours utile et, surtout, efficace ? Il est, par ailleurs, à noter que la campagne de vaccination a été lancée en retard cette année, au grand dam des personnes habituées à se faire vacciner comme cela est le cas des personnes atteintes de maladies chroniques. Le ministère de la Santé, tentant de rassurer sur le manque de vaccins, ce qui est pourtant nécessaire pour la prévention d’une infection, qui peut être fatale aux personnes fragiles, maintient, par ailleurs, que les quantités acquises cette année, à savoir plus de 1,6 million de doses, sont plus importantes que celles des années précédentes. Ces dernières étaient, en moyenne, de 1,2 million de doses. Selon le ministère de la Santé, une commande globale de 3,2 millions de doses a été faite, mais elle n’a pu être satisfaite vu les difficultés à trouver ce produit sur le marché international. De ce fait, les personnes souhaitant se faire vacciner contre la grippe n’ont pu trouver le produit au niveau des officines, d’autant plus que le ministère a limité la vaccination aux structures de santé. La vaccination a donc été réservée à des catégories particulières de la population, celles considérées parmi les plus exposées. Par ailleurs, les personnes non prioritaires ont été exclues de la campagne de vaccination. Il est, en outre, à préciser que la campagne a été prolongée dans la majorité des wilayas, alors qu’elle devait s’étaler du 15 au 17 novembre 2009. Il est, par ailleurs, à noter que pour la première fois, l’Algérie a importé la forme pédiatrique du vaccin de la grippe saisonnière. Toutefois, ce dernier n’est pas disponible au niveau de certaines structures hospitalières. Il est à souligner qu’il est aussi réservé en priorité aux enfants malades ou hospitalisés. F-Z. B.
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Source de cet article : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/12/09/article.php?sid=92402&cid=2 |
Actualités : ÉGYPTE-ALGÉRIE Je te hais, moi non plus !
L’Egypte reste irascible. Elle nous le fait savoir bruyamment. L’Algérie, qui fait valoir son flegme diplomatique, n’en a cure. A peine Chakib Khelil rentré du Caire où il a conclu affaires et répandu une once de diplomatie apaisante, Moufid Chehab, une voix autorisée, exhibe la hache de guerre. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - C’est à hérisser les cheveux sur un crâne chauve que cette prolongation qu’Alger et le Caire se livrent encore près d’un mois après la grande explication d’Omdourman, au Soudan. D’un côté, une Egypte ruminant une colère volcanique et de l’autre, une Algérie qui fait mine de ne pas l’entendre roter. Il valait peut-être de ne pas s’abaisser au niveau des éructations des médias cairotes à l’excitation maladive. L’attitude algérienne, tout le temps que durèrent les invectives égyptiennes, paraissait empreinte de suffisamment de sagesse, tant Alger n’était redevable d’aucune faute à expier. Le silence algérien face aux attaques acharnées égyptiennes valait son pesant de grandeur et de noblesse. Sauf, à notre sens, qu’il ne fallait pas exagérer la «gentillesse » jusqu’à faire fi du magma cairote toujours bouillonnant et, comme si de rien n’était, y diligenter un ministre de la République pour une visite officielle. Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, aurait pu se suffire de se rendre à la réunion ordinaire de l’organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) et ne pas annexer à ce séjour d’affaires une visite officielle au Caire. Car, dans l’histoire, ce n’était pas à Alger d’explorer les voies d’apaisement. C’était plutôt au Caire de corriger ses flagrantes bévues diplomatiques, la plus grave étant le rappel de son ambassadeur à Alger. Les diplomates interprètent une telle décision comme l’ultime étape avant la rupture diplomatique. On pensait l’Egypte happée par une déraison momentanée, conséquence de ses surenchères maladroites autour d’une confrontation sportive. Erreur ! L’Egypte refuse de s’administrer une médecine pour atténuer ses excès de fièvre. La visite de Khelil au Caire, entendue comme une volonté algérienne d’apaisement, n’aura rien changé à l’attitude belliqueuse égyptienne. Que l’on juge. Sitôt Khelil revenu d’Egypte, le gouvernement égyptien charge son secrétaire d’Etat chargé des affaires juridiques, Moufid Chehab de signifier quel sentiment lui procure le geste d’Alger. Le sentiment n’est pas le meilleur. «L’Egypte ne renverra pas son ambassadeur en Algérie s’il n’y a pas d’excuses officielles ou de dédommagements pour les dégâts subis par les entreprises et le peuple égyptiens», a affirmé Chehab au journal égyptien Echourouk, repris par l’AFP. En somme, rien de nouveau au pied de la pyramide de Khéops. Plutôt si, si l’on examine la déclaration à l’aune de ce qu’elle préfigure comme évolutions pratiques. A prendre Chehab aux mots, l’Egypte pousse à une rupture diplomatique pure et simple avec l’Algérie. Car, en conditionnant le renvoi sur Alger de son ambassadeur par des excuses officielles algériennes, elle s’enferme dans une logique de pourrissement, étant entendu que son exigence équivaut à quémander l’impossible. Le silence d’Alger parle-t-il ? Pendant que l’Egypte agresseur joue sa farandole et crie à l’agression, l’Algérie s’essaye à la gestion sereine de la crise. Avec quelques ratés, cependant. L’expression diplomatique algérienne, qui s’est voulue d’éviter le tac au tac, laissant les Egyptiens s’enivrer de leurs propres inepties, n’a pas toujours été uniforme. On l’a lue et entendue saupoudrée de sucre chez Mourad Medelci et un tant soit peu ferme et piquante chez Ahmed Ouyahia. Ce dernier, éloigné des feux de la rampe durant les jours de la grande jubilation nationale d’après-victoire, a trouvé en la tripartie l’opportunité de dire son mot. Ses mots. Lui, contrairement à d’autres voix officielles qui se faisaient un devoir de voir en l’agitation égyptienne non pas un Ouragan mais juste une tempête passagère, opposa à l’arrogance cairote la noblesse algérienne. Ouyahia a visé là où ça pouvait faire mal, en mettant en exergue l’histoire nationale écrite en lettre de sang et non découverte en déroulant un papyrus. Ouyahia s’est retenu de reproduire cet exercice facile consistant à juste relater «l’enfer du Caire». Il a qualifié le déchaînement politicomédiatique égyptien de logorrhées qui ne pouvaient aucunement atteindre ni affecter l’Algérie. Après avoir entendu le Premier ministre s’exprimer, on s’imaginait mal, du moins dans l’immédiat, une virée diplomatique d’un ministre au Caire. Or, c’est ce qui s’est produit. s’agit-il d’une bivalence dans la gestion de la crise naissante avec l’Egypte ? S. A. I.
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Source de cet article : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/12/09/article.php?sid=92398&cid=2 | |