Ce dernier mois, Alger et Rabat multiplient les déclarations d’amitié. Il y a d’abord eu le message de Mohammed VI, le 5 juillet, jour de fête nationale algérienne. Puis, le 30 juillet jour de la fête du Trône au Maroc, avec l’appel d’Abdelaziz Bouteflika à un raffermissement des relations entre les deux pays. Le même jour, Mohammed VI prononce un discours qui va dans le même sens. Et enfin, ce 6 novembre 2011, ce nouveau message du souverain marocain.
Beaucoup interprètent ce rapprochement entre les dirigeants maghrébins par la peur des conséquences du « printemps arabe ». Mohammed VI et Abdelaziz Bouteflika ont en effet plutôt bien résisté au mouvement de révolte qui a agité la région. Les deux hommes sont les deux seuls à avoir conservé leur pouvoir. Une solidarité nouvelle les lierait donc aujourd’hui.
Sauf que dans les faits, rien n’a vraiment changé. Il n‘est pas question d’une réouverture des frontières entre les deux pays. Le conflit du Sahara occidental n’est pas résolu. La semaine dernière, le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, accusait même l’Algérie d’avoir une part de responsabilité dans l’enlèvement le 22 octobre 2011 des trois Européens, membres d’organisations non gouvernementales, dans les camps de réfugiés sahraouis.
La Marche verte, organisée en 1975 par le roi Hassan II avait rassemblé plus de 350 000 Marocains. L'objectif était double : faire pression sur les colons espagnols pour qu'ils se retirent du territoire de Sahara occidental et marquer la volonté du Maroc de reprendre ces territoires convoités par les Mauritaniens et revendiqués par les Sahraouis du Front Polisario, créé en 1973.
Le Front Polisario est soutenu dans sa lutte contre les prétentions marocaines par l'Algérie. Mouammar Kadhafi était également un puissant soutien.