Rafik Abdelmoumen Khelifa a été arrêté par les services de la police britannique, a-t-on appris hier
de sources dignes de foi. L'arrestation est intervenue le 27 février dernier à Londres.
Déjà cinq jours que le milliardaire escroc est dans les locaux de Scotland Yard probablement soumis aux interrogatoires de la police, notamment ceux des services de l'immigration et ceux de la brigade financière de lutte contre le blanchiment d'argent. Celui qui se croyait intouchable allant même jusqu'à assurer sur l'antenne de la chaîne qatarie Al-Jazeera que les autorités britanniques n'allaient pas l'arrêter, ou du moins l'inquiéter, doit méditer sur son sort surtout que la nouvelle de l'arrestation n'a pas été rendue publique ni en Algérie ni même en Angleterre.
Il faut dire que l'arrestation a été soudaine et les policiers de branche spéciale de Scotland Yard sont réputés pour être des enquêteurs discrets.
Aux dernières informations, les versions se contredisent sur le lieu de l'arrestation surtout que Moumen Khelifa changeait souvent de résidence et évitait d'aller à certains endroits branchés de Londres où il avait table ouverte.
Les enquêteurs londoniens ont spécifié à un Khelifa médusé par la tournure des évènements deux chefs d'inculpation. Le premier concernant sa fameuse carte de résidence, puisque les autorités britanniques l'ont accusé de "séjour illégal". Ce qui est un comble dans son cas puisqu'il jouissait, ainsi que cinq de ses plus proches collaborateurs, de documents de résidence qui semblent remis en cause.
Le second grief retenu est beaucoup plus sérieux puisqu'il concerne le "blanchiment d'argent". Sur ce plan, Londres semble s'être décidé de passer à l'action, non seulement suite aux demandes algériennes, mais certainement aussi à cause du train de vie luxueux de Moumen qui, de son propre aveu, vivait de manière aisée dans une capitale réputée pour son coût excessif de vie.
Moumen Khelifa, sur lequel pèse un mandat d'arrêt international, demandé aussi bien à Alger qu'à Paris, pour avoir piloté une des plus grandes escroqueries connues dont le préjudice provisoire dépasse les 5 milliards de dollars, semble être pris dans son propre piège en se targuant d'une impunité qui n'a pas été du goût des autorités britanniques.
Le milliardaire déchu a d'ailleurs multiplié les interventions médiatiques dans lesquelles il a surenchéri à chaque fois, mais surtout en s'attaquant de manière virulente au président Bouteflika l'accusant d'être derrière ses "ennuis judiciaires". Or, à travers cette arrestation et l'implication de la police britannique, Moumen Khelifa a été ramené à sa juste dimension. Celle d'un milliardaire en fuite, ayant dilapidé l'argent public et ceux des épargnants d'El Khalifa Bank et dont le portrait est diffusé par Interpol.
Londres semble avoir été insensible aux arguments visant la politisation du procès qui ont été avancés par Khelifa lors de ses interventions médiatiques. La morve affichée n'a pas dû plaire à la justice britannique qui a été sollicitée, le 21 février dernier, par la chancellerie algérienne à travers une mission d'experts du département de Tayeb Belaïz.
Cette arrestation intervient donc immédiatement après l'échange des instruments de ratification de la convention d'extradition algéro-britannique et moins de deux mois après la publication dans le Journal officiel algérien de l'accord en question.
Ainsi, Algériens et Britanniques ont tissé dans la discrétion la plus totale la toile d'araignée dans laquelle vient d'être enserré Moumen Khelifa. Aucune indication n'a filtré, selon nos sources, de l'éventuelle extradition de ce dernier, même si on apprend, par ailleurs, que les extraditions entre Alger et Londres entreront en vigueur dans moins d'un mois.
La justice britannique a donc conclu à travers son arrestation surprise que le dossier fourni par les autorités algériennes contre Khelifa présente bel et bien une solidité et une pertinence à même d'enclencher une enquête en Grande-Bretagne. Reste que Londres peut éventuellement l'extrader pour le simple fait qu'il est accusé d'être un "harraga de luxe" et ne pouvant le garder pour absence de régularisation.
Même si Moumen Khelifa se présentait comme un "réfugié politique", qualité qui est de facto, n'a pas été prise en considération par Londres.
Ainsi, le rebondissement tant attendu et la surprise annoncée par les observateurs n'est pas venue de Blida, mais de… Londres.
Les répercussions judiciaires risquent d'être considérables et le procès Khalifa va prendre une dimension plus adéquate avec, probablement, la comparution du principal accusé et pas seulement de "lampistes" comme le considèrent certaines critiques.
D'ailleurs, le procureur général a volontairement ignoré, lors de son réquisitoire, de prononcer une quelconque demande de condamnation à l'encontre de Moumen Khelifa estimant alors, qu'il le fera quand l'accusé sera dans le box des accusés au tribunal de Blida. Les "révélations" tant promises par Moumen Khelifa se feront en Algérie, en cas d'extradition, loin des supputations et des non-dits. Ainsi, son arrestation marque le début d'un autre processus judiciaire.
S. T.
ABDELMOUMEN KHALIFA
Belkhadem confirme l'arrestation
05 mars 2007 - Page : 9
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales estime que les Britanniques ont intérêt à faciliter la coopération judiciaire dans cette affaire.
Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a confirmé hier l'arrestation de Abdelmoumen Khalifa par les autorités britanniques. En marge de l'ouverture des deux sessions de printemps du Conseil de la nation et de l'Assemblée populaire nationale (APN), M.Belkhadem a indiqué que les procédures d'extradition ne sont pas encore définies. Pour sa part, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a souligné, à ce sujet, qu'«il sera difficile d'envisager une coopération sérieuse et étroite entre l'Algérie et la Grande-Bretagne sur les questions liées à la sécurité, si toutefois les deux pays échouent à trouver un terrain d'entente sur une affaire de droit commun aussi simple que celle de l'extradition de Abdelmoumen Khalifa».
Cependant, il a estimé que «les Britanniques sentent qu'ils doivent agir par rapport à ce dossier», à savoir, a-t-il précisé, l'«arrestation et l'extradition de Khalifa». Il y a lieu de souligner que l'Algérie et la Grande-Bretagne ont procédé, le 25 février dernier à Alger, à l'échange d'instruments de ratification des accords relatifs à l'entraide judiciaire, en matière pénale, civile, commerciale et d'extradition. Notons que, selon les dernières informations, Abdelmoumen Rafik Khalifa aurait été arrêté le 27 février à Londres pour séjour irrégulier dans le Royaume-Uni et blanchiment d'argent.
Fatiha AMALOU
http://www.lexpressiondz.com/T20070305/ZA4-18.htm
L'Algérie veut l'extradition de Khalifa
L'extradition en Algérie de Abdelmoumene Khalifa, le principal accusé dans le procès Khalifa, ne peut intervenir avant la ratification par Londres de l'accord de coopération judiciaire d'extradition signé avec Alger.
lundi 8 janvier 2007.
C'est du moins ce qu'a expliqué, hier, M. Mohamed Salah Dembri, ambassadeur d'Algérie à Londres, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Rappelant que la visite en question avait débouché sur la signature de quatre importants accords, notamment dans les domaines de la coopération judiciaire d'extradition et de réadmission, M. Dembri a précisé que « l'accord sur l'extradition a été signé par les représentants des gouvernements algérien et britannique le 11 juillet dernier, et le document a été soumis à la ratification spécifique de chaque pays ».
Le diplomate algérien relèvera toutefois que l'avant-dernier Conseil des ministres en date du 11 décembre 2006 avait apposé la ratification du chef de l'Etat algérien via le décret présidentiel n°06-464 publié au Journal officiel du 13 décembre 2006. Reste la ratification par la Grande-Bretagne pour pouvoir entamer la procédure d'extradition. « La ratification passe par le Parlement britannique », selon le diplomate algérien. Une démarche qui peut s'étaler dans le temps suivant les procédures britanniques. Une fois la ratification publiée dans les Journaux officiels des deux pays, l'Algérie pourra, dans les 30 jours qui suivront entamer le processus d'extradition.
Cela étant précisé, M. Dembri rappellera que Abdelmoumene Khalifa a fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. « Cela justifie les négociations entre les deux ministères de la Justice à son sujet depuis quelques mois, selon les requêtes d'usage. » Cela étant précisé, le diplomate rappellera que la présence physique en Algérie de Abdelmoumene Khalifa, principal accusé dans les trois affaires qui portent son nom, « n'est pas indispensable pour le déroulement des procès en question », notamment celui de la caisse principale d'El Khalifa Bank qui s'ouvrira ce matin à Blida et dont le préjudice est estimé, selon la radio nationale, à 310 milliards de centimes.
Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D'après la Tribune