NON CE N'EST PAS LA SOLUTION........
L'Algérie veut durcir la répression contre les candidats à l'exil
Que faire quand lâampleur dâun phĂ©nomĂšne social se fait acte dâaccusation dâun systĂšme ? Les autoritĂ©s algĂ©riennes semblent avoir trouvĂ© la rĂ©ponse : guĂ©rir le mal par le mal. Le gouvernement prĂ©voit en effet de condamner de plus en plus durement les harragas, ces dĂ©sespĂ©rĂ©s prĂȘts Ă mourir en mer pour quitter le pays.
Un projet de loi prĂ©voit ainsi des peines de prison de deux Ă six mois ferme et des amendes allant de 20 000 Ă 60 000 dinars pour « sortie illĂ©gale du territoire national ». La nouveautĂ© ne rĂ©side pas dans la dĂ©tention, mais dans la proposition du ministĂšre de la Justice de laisser le choix Ă ces malheureux : prison ou travail dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Non rĂ©munĂ©rĂ©, prĂ©cise le projet en question.
De quoi motiver une jeunesse dont le prĂ©sident algĂ©rien Abdelaziz Boutefflika avait analysĂ© le problĂšme quâelle pose Ă la Nation : « Les jeunes AlgĂ©riens, avait-il dit fin juillet, ne veulent ni dâun emploi dans le bĂątiment, ni dâun autre dans lâagriculture. Mais ils veulent tous un poste de veilleur de nuit. »
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51 harraga arrĂȘtĂ©s Ă Annaba et 22 en Espagne : AlgĂ©rie, tes enfants te fuientIls Ă©taient 51 jeunes harraga, dont un Ă©tranger dâorigine malienne et une dizaine de rĂ©cidivistes, Ă prendre le large, hier, Ă bord de 3 embarcations de fortune. Les Ă©lĂ©ments du groupement des garde-cĂŽtes des eaux territoriales de Annaba les ont interceptĂ©s et arrĂȘtĂ©s aprĂšs une course-poursuite. La premiĂšre embarcation artisanale contenait 17 jeunes harraga, 11 de Annaba et 6 de Skikda, lorsquâelle a Ă©tĂ© aperçue Ă 6h30 par les vedettes dâintervention rapide des gardes-cĂŽtes. Elle naviguait Ă 3 miles marins au nord de Ras El Hamra (cap de Garde). AgĂ©s entre 17 et 34 ans, les aventuriers nâont pas voulu obtempĂ©rer aux ordres des gardes-cĂŽtes. Une course-poursuite, qui aura durĂ© plus dâune heure, a aussitĂŽt Ă©tĂ© lancĂ©e contre les fuyards pour aboutir Ă lâarrestation des 17 jeunes infortunĂ©s. Ils ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©s Ă bord de lâunitĂ© 349 des gardes-cĂŽtes de Annaba.
Annaba. De notre bureau
Pas moins de 24 immigrants clandestins dont un malien ont pris place dans la deuxiĂšme embarcation artisanale. Cette fois-ci, câest lâunitĂ© des forces navales n°261 qui lâa interceptĂ©e Ă 15 miles marins au nord de Ras El Hamra. Le mĂȘme scĂ©nario sâest reproduit. Une course-poursuite de prĂšs de 2 heures au terme de laquelle ces 24 harraga de Annaba, Skikda et Alger ont eu le mĂȘme sort que les premiers. AprĂšs avoir subi une visite mĂ©dicale par le mĂ©decin de la Protection civile, ils ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s devant le procureur de la RĂ©publique du tribunal de Annaba. Faisant lâobjet dâune citation directe, ils comparaĂźtront le 12 octobre 2008, selon ZaĂŻdi Abdelaziz, le chef de la station maritime, Ă la barre du mĂȘme tribunal, sous diverses accusations, dont la tentative dâimmigration clandestine. La troisiĂšme embarcation, quant Ă elle, a Ă©tĂ© signalĂ©e Ă 13h par les mĂȘmes gardes-cĂŽtes Ă plus de 60 miles marins (prĂšs de 120 km) au nord de Annaba. A lâheure oĂč nous mettons sous presse, les 10 jeunes harraga qui sont installĂ©s Ă bord nâont toujours pas Ă©tĂ© « rapatriĂ©s » au port de Annaba pour subir les mĂȘmes formalitĂ©s de routine. Par ailleurs, lâAFP a rapportĂ© hier que 22 clandestins dâorigine algĂ©rienne ont Ă©tĂ© interpellĂ©s prĂšs du port de CarthagĂšne (sud-est) aprĂšs ĂȘtre arrivĂ©s Ă bord de plusieurs petites embarcations, se basant sur des informations donnĂ©es par la prĂ©fecture de Murcie qui avait au dĂ©part fait Ă©tat de lâinterception de 15 clandestins. Ainsi, rien nâarrĂȘtera les tentatives de jeunes harraga qui font parler dâeux pratiquement chaque jour. Devant la rĂ©currence de ce flĂ©au, le jeune officier supĂ©rieur, le commandant Mahmoud ChĂ©riak, reste nĂ©anmoins optimiste. « Nous poursuivons toujours notre lutte contre ce phĂ©nomĂšne qui devient rĂ©current par la force des choses. Ce qui nous permettra de leur Ă©viter le danger que reprĂ©sente la mer », affirme-t-il.
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AgĂ©s entre 22 et 31 ans, ces jeunes chĂŽmeurs de Batna, de Mascara, dâAlger et de Annaba ont embarquĂ© avec lâespoir de rejoindre les cĂŽtes europĂ©ennes, notamment lâĂźle de la Sardaigne (Italie). Agissant sur information, une unitĂ© de la garde maritime est intervenue entre les plages de Seybouse et Sidi Salem et a rĂ©ussi Ă mettre fin Ă leur pĂ©rilleuse aventure. A la veille du jour fĂ©riĂ© de lâan de lâHĂ©gire, ces jeunes ont comptĂ© sur la baisse de vigilance des Ă©lĂ©ments de la garde maritime. Sâaccrochant Ă cet espoir, ils ont larguĂ© les amarres Ă minuit Ă partir de la plage de Seybouse. Il y avait parmi eux plusieurs universitaires chĂŽmeurs qui, sans espoir de bĂątir un avenir en AlgĂ©rie, ont tentĂ© de braver de leur propre grĂ© le risque mortel de la mer. A dĂ©faut de la Sardaigne et ses cĂŽtes, ils sâen iront rejoindre penauds les geĂŽles des gardes maritimes pour ĂȘtre prĂ©sentĂ©s le mĂȘme jour au procureur prĂšs le tribunal de Annaba. Faisant lâobjet dâune citation directe, ils comparaĂźtront devant la barre du mĂȘme tribunal le 24 fĂ©vrier 2008 sous diverses accusations, dont la tentative dâĂ©migration clandestine. Quelques heures aprĂšs, les gardes-cĂŽtes de Annaba ont reçu un message Ă©manant dâun navire Ă©tranger faisant Ă©tat dâune embarcation transportant 20 jeunes harraga Ă 90 miles au nord dâEl Kala (El Tarf). « AussitĂŽt le message reçu, jâai ordonnĂ© Ă 2 unitĂ©s de les rejoindre pour les intercepter. ArrivĂ©es sur les lieux, elles ont pu les arrĂȘter et les reconduire vers le port de Annaba », dĂ©clarera M. ChĂ©riak, un jeune commandant de la marine. Avant dâajouter : « Câest suite Ă un draconien dispositif de sĂ©curitĂ© et des nuits blanches que les tentatives dâĂ©migration clandestine ont connu une baisse sensible ces deniers mois. » Ces 20 autres harraga subiront le mĂȘme traitement que les autres. Munis dâun mandat de perquisition, les Ă©lĂ©ments du commandement de la garde maritime de Annaba en collaboration avec ceux de la brigade de rĂ©pression du banditisme (BRB) de la sĂ»retĂ© de wilaya ont par ailleurs procĂ©dĂ© Ă la saisie dâun important matĂ©riel de menuiserie utilisĂ© dans un atelier clandestin Ă Sidi Salem. Il servait Ă la fabrication dâembarcations Ă fond plat, spĂ©cial pour les harraga. Rappelons que lâannĂ©e 2007 a connu, selon les gardes-cĂŽtes de Annaba, pas moins de 395 candidats Ă lâĂ©migration clandestine dont 3 Marocains. Ils ont Ă©tĂ© secourus, interceptĂ©s, poursuivis ou arrĂȘtĂ©s, câest selon, par les Ă©lĂ©ments des garde-cĂŽtes. Alors quâau niveau national, ce sont plus de 1600 jeunes chĂŽmeurs dĂ©sespĂ©rĂ©s, dont 45 Ă©trangers en majoritĂ© des Marocains. Ce qui a donnĂ© lieu Ă 440 opĂ©rations dâintervention et de secours. Câest au mois de septembre 2007 que revient la premiĂšre marche du podium oĂč plus de 150 jeunes harraga avaient Ă©tĂ© interceptĂ©s alors quâils tentaient de rejoindre la Sardaigne. Le pic a Ă©tĂ© enregistrĂ© en une seule journĂ©e de ce mois avec une course poursuite ponctuĂ©e par lâarrestation de 86 harraga Ă 22 miles du cap de Garde de Ras El Hamra. La mĂȘme source indique la rĂ©cupĂ©ration et la saisie de plus de 70 embarcations motorisĂ©es Ă Annaba et prĂšs de 380 autres tout au long de la façade maritime du pays. Il faut dire que Annaba a acquis le tristement cĂ©lĂšbre titre de capitale de harraga Ă partir du 31 dĂ©cembre 2006, lorsque plusieurs dizaines dâembarcations avaient pris le large Ă partir de la plage de Sidi Salem Ă destination de la rive europĂ©enne. Si pour certains harraga le rĂȘve a Ă©tĂ© exaucĂ©, pour une trentaine dâentre eux ce nâĂ©tait malheureusement pas le cas. Ils ont payĂ© de leur vie sans pour autant aboutir Ă leur objectif, câest-Ă -dire fuir lâAlgĂ©rie oĂč leur avenir paraissait bien sombre face Ă un chĂŽmage chronique et partir vers nâimporte quel pays dâEurope. Leurs cadavres avaient Ă©tĂ© repĂȘchĂ©s tout au long de la cĂŽte algĂ©rienne. Avec cette intensification de ce nouveau phĂ©nomĂšne, Annaba est devenue une vĂ©ritable plaque tournante oĂč des rĂ©seaux sây sont installĂ©s et dont les ramifications sâĂ©talent aux quatre coins du pays.
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