Obama casse la baraque à Berlin
Climat: Al Gore présente un plan ambitieux pour la "survie" des Etats-Unis
Tim Sloan AFP ¦ L'ancien vice-président américain Al Gore présente un plan pour les énergies renouvelables, le 17 juillet 2008 à Washington
L'ancien vice-président américain Al Gore, lauréat du Prix Nobel de la Paix 2007, a présenté jeudi un plan ambitieux pour que d'ici dix ans, 100% de la production d'électricité des Etats-Unis provienne des énergies renouvelables.
L'ancien vice-président a comparé ce programme à celui lancé par le président John Kennedy pour envoyer un homme sur la Lune. "Nous devons maintenant soulever notre nation pour atteindre un nouvel objectif qui changera l'histoire", a dit M. Gore. "Une fois encore nous avons l'occasion de faire faire un pas de géant à l'humanité", a-t-il ajouté.
Ce changement est nécessaire parce que "la survie des Etats-Unis d'Amérique (...) est en péril", a-t-il dit lors d'un rassemblement organisé par l'Alliance pour la protection du climat, une organisation qu'il a fondée et préside.
"Plus encore, l'avenir de la civilisation est en danger", a-t-il insisté devant des milliers de personnes venues l'écouter non loin de la Maison Blanche."Aujourd'hui, je lance un défi à notre nation pour que d'ici 10 ans 100% de notre électricité provienne des énergies renouvelables", a dit Al Gore.
"Cet objectif est atteignable et bon marché", a-t-il estimé.
Le changement climatique "s'aggrave beaucoup plus vite que prévu", a-t-il mis en garde, notant que d'ici cinq ans la calotte glacière pourrait complètement disparaître durant les mois d'été. "Le plus grand glacier du Groenland, le Jakobshavn, perd 20 millions de tonnes de glace par jour, soit l'équivalent de la consommation d'eau utilisée chaque année par les habitants de New York", a-t-il souligné.
M. Gore a également souligné les dangers du réchauffement climatique pour la sécurité nationale des Etats-Unis évoquant "des centaines de millions de réfugiés" qui pourraient déstabiliser nombre de nations dans le monde entier.
Une des raisons de ces catastrophes présentes ou à venir est la dépendance aux énergies fossiles. "Cela détruit la planète", a dit M. Gore.
Il a plaidé pour l'utilisation massive de l'énergie solaire, l'énergie éolienne et la géothermie affirmant que la hausse des prix du pétrole rendait ces énergies économiquement abordables. "Quand la demande pour le pétrole et le charbon augmente, leur prix grimpe. Quand la demande pour des panneaux solaires augmente, leur prix baisse souvent", a-t-il assuré.
"A ceux qui disent que dix ans ce n'est pas assez de temps (pour passer aux énergies renouvelables), je leur demande respectueusement de prendre en compte ce que les scientifiques nous disent à propos des risques encourus si nous n'agissons pas dans les dix ans", a dit M. Gore.
"Quand le président John Kennedy a mis au défi notre nation de poser un homme sur la Lune et de le ramener sain et sauf sur Terre dans les 10 ans, beaucoup de gens doutaient que lui puisse atteindre cet objectif. Mais huit ans et deux mois plus tard, Neil Armstrong et Buzz Aldrin marchaient sur la surface de la Lune", a fait remarquer M. Gore.
Dans son combat, l'ancien vice-président a reçu le soutien du candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama. "Je suis entièrement d'accord avec le vice-président Gore", a dit M. Obama dans un communiqué, promettant, s'il est élu président, d'investir massivement dans les énergies renouvelables.
"C'est une stratégie qui créera des millions de nouveaux emplois bien payés et qui ne pourront être délocalisés. Une stratégie qui laissera à nos enfants un monde plus propre et plus sûr", a dit M. Obama.
Tim Sloan AFP ¦ L'ancien vice-président américain Al Gore présente un plan pour les énergies renouvelables, le 17 juillet 2008 à Washington
© 2008 AFP
Barack Obama sème la zizanie à Berlin
ALLEMAGNE - Le candidat démocrate voulait faire un discours à la Porte de Brandebourg...
20minutes.fr | 18.07.2008 | 17h03
Barack Obama sème la zizanie à Berlin
Karen Bleier AFP ¦ Barack Obama le 15 juillet 2008 à Washington
Obama casse la baraque à Berlin.
Dans le cadre de sa tournée européenne, le candidat démocrate à la présidentielle américaine sera le 24 juillet dans la capitale allemande. Mais son souhait de tenir un discours à la Porte de Brandenburg a suscité quelques passes d’arme au sein du gouvernement de «grosse koalition».
Alors que 72% des Allemands sont favorables à Obama et 11% à McCain, la chancelière Angela Merkel (CDU) a fait part de son «étonnement», trouvant déplacé d´utiliser la ville comme «coulisse électorale». Située sur la Pariser Platz, symbole de la réunification allemande, la Porte de Brandenburg a accueilli les tirades de plusieurs présidents américains. En 1963, John F. Kennedy y lance son célèbre «ich bin ein Berliner» (Je suis un Berlinois). Vingt ans plus tard, en 1987, Ronald Reagan y appelle son homologue russe, Mikhaïl Gorbatchev à mettre un terme à la guerre froide, en «démolissant» le Mur.
Le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (SPD), a au contraire exprimé son engouement. «Un tel discours serait l'expression d'une amitié germano-américaine vivante», a-t-il affirmé. Le maire de Berlin, Klaus Wowereit, a aussi donné son feu vert, égratignant au passage la chancelière, qui, dit-il «ne doit pas se laisser instrumentaliser».
Car si Merkel rechigne à froisser les conservateurs du gouvernement Bush, ainsi que le rival de Barack Obama dans la course à la Maison Blanche, John McCain, c´est parce que ce dernier «entretiendrait des liens étroits avec nombre de hauts fonctionnaires du gouvernement», affirme le «Frankfurter Allgemeine Zeitung». Un atout non négligeable en vue des élections générales allemandes de 2009.
Barack Obama a finalement décidé de tenir un discours public à la Siegessaüle, la colonne de la Victoire: prémonitoire?
Karen Bleier AFP ¦ Barack Obama le 15 juillet 2008 à Washington
de leur correspondante à Berlin, Prune Antoine