Polygamie
Polygamie : le passé trouble de Lies Hebbadj
Mots clés : polygamie, Lies Hebbadj
Par CĂ©cilia Gabizon04/05/2010 | Mise Ă jour : 14:22 RĂ©actions (318)
«Le Figaro» a eu accÚs au dossier de naturalisation du compagnon de la conductrice verbalisée pour le port du niqab.
Comment Lies Hebbadj, soupçonné de polygamie et de fraudes aux allocations familiales, est-il devenu français ? Le Figaro a pu consulter son dossier presque jauni qui dormait aux archives de la sous-direction des naturalisations.
NĂ© en AlgĂ©rie en 1975, il arrive Ă Paris Ă l'Ăąge de deux ans puis s'installe avec ses parents et ses quatre frĂšres et sĆurs dans un quartier populaire de Nantes. Il demande la nationalitĂ© une premiĂšre fois en 1994, mais il est encore lycĂ©en et se voit opposer un refus, faute de revenus suffisants. Son pĂšre, architecte, touche alors le RMI, indique son dossier. Il finit par obtenir un bac technico-commercial. Ă 22 ans, il Ă©pouse une Française avec laquelle il vit toujours et sollicite deux ans plus tard, selon les rĂšgles en vigueur Ă l'Ă©poque, la nationalitĂ© française. Il ressort de l'entretien d'assimilation qu'il frĂ©quente surtout la communautĂ© algĂ©rienne. Il n'a aucun lien avec la mouvance islamiste radicale. Parlant bien français, il est connu des services de police et habituĂ© d'un club de boxe. En 1999, il obtient la nationalitĂ© française.
DĂ©rive de gourou
C'est au cours des années 2000 qu'il se serait «réislamisé» en se rapprochant de la mouvance fondamentaliste et piétiste des Tabligh, selon une note des renseignements généraux. Mais il ne fait pas l'unanimité parmi les pratiquants de Nantes, qui lui reprochent une dérive de gourou. Ce week-end, le Conseil français du culte musulman l'a publiquement critiqué pour avoir affirmé que l'adultÚre était licite en islam. Aux Jeunes Musulmans de France, un mouvement lié à l'UOIF et justement implanté à Nantes, on dénonce depuis des années «cet homme à la moralité douteuse».
La librairie musulmane qu'il a montĂ©, lui permet de rencontrer, selon les renseignements gĂ©nĂ©raux, une autre convertie qu'il aurait «épousĂ©e» en 2003. N.G. assure depuis dans un blog avoir Ă©tĂ© maltraitĂ©e et rĂ©pudiĂ©e, ce qu'il nie. Les RG Ă©voquent Ă©galement des coups portĂ©s contre une autre de ses compagnes, Sonia Y. En juin 2004, les policiers l'auraient retrouvĂ©e errant dans la rue sans papiers et sans argent. Enceinte, elle affirme alors avoir Ă©tĂ© «rouĂ©e de coups de poing dans le ventre», «pour (la) faire avorter». Elle est conduite dans un foyer. Mais ne porte pas plainte et semble vivre aujourd'hui encore, Ă en croire les policiers, avec Lies Hebbadj. En 2006, un pĂšre de famille porte plainte contre ce dernier pour dĂ©tournement de mineur, car le libraire est parti en voyage Ă DubaĂŻ avec sa fille de 17 ans et demi. L'affaire est classĂ©e sans suite, car la jeune fille affirme l'avoir suivi volontairement pour des vacances. Pendant ce temps, son nĂ©goce prospĂšre, puisqu'il serait, selon les policiers, propriĂ©taire d'un taxiphone, d'une boucherie halal et grossiste en produits alimentaires⊠Autant d'Ă©lĂ©ments qui doivent encore ĂȘtre confirmĂ©s par l'enquĂȘte. Le parquet de Nantes examine si les faits de bigamie, tout comme la fraude aux allocations sont Ă©tablis.
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