Rafik Khalifa, le prisonnier qui fait trembler Alger

Rafik Khalifa, le prisonnier qui fait trembler Alger

Mots clĂ©s : corruption, ROYAUME-UNI, ALGÉRIE, Rafik Khalifa

Par Arezki AĂŻt-Larbi
30/04/2010 | Mise Ă  jour : 07:47
RĂ©actions (34)
Un nouveau procÚs de Rafik Khalifa semble peu probable en Algérie.
Un nouveau procÚs de Rafik Khalifa semble peu probable en Algérie. Crédits photo : AFP

Londres a donnĂ© son feu vert pour l'extradition du milliardaire dĂ©chu. 

AprĂšs trois annĂ©es de procĂ©dure judiciaire et d'intenses Ă©changes diplomatiques, le ministre de l'IntĂ©rieur britannique a acceptĂ©, mercredi, l'extradition vers l'AlgĂ©rie de Rafik Khalifa, en fuite depuis 2003. CondamnĂ© par contumace, le 22 mars 2007, Ă  la perpĂ©tuitĂ© pour «association de malfaiteurs, vol qualifiĂ©, dĂ©tournement de fonds, faux et usage de faux», le milliardaire dĂ©chu a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© quelques jours plus tard, Ă  Londres, suite Ă  un mandat d'arrĂȘt europĂ©en dĂ©livrĂ© par les autoritĂ©s françaises pour «blanchiment d'argent, abus de confiance et banqueroute frauduleuse».

Pour justifier l'extradition, Londres invoque la suppression, en 2001, de la peine de mort dans le Code pĂ©nal algĂ©rien pour les «dĂ©lits Ă©conomiques», et un droit de regard sur le dĂ©roulement d'un Ă©ventuel procĂšs en AlgĂ©rie. L'avocate de l'ex-milliardaire a dĂ©cidĂ© de ­faire appel.

À Alger, si le gouvernement peut crier victoire, le feuilleton est loin d'ĂȘtre terminĂ©. À la fin des annĂ©es 1990, l'empire Khalifa, Ă©rigĂ© autour d'une banque et d'une compagnie aĂ©rienne, Ă©tait prĂ©­sentĂ© comme la nouvelle vitrine du rĂ©gime, qui sortait d'une dĂ©cennie de guerre civile pour s'ouvrir Ă  l'Ă©conomie de marchĂ©. ParrainĂ© par de puissants protecteurs, le jeune pharmacien devient trĂšs vite un flamboyant milliardaire dont les soirĂ©es cannoises attirent la jet-set française. Plus discrets, ministres et hauts magistrats algĂ©riens font antichambre pour quĂ©mander quelque privilĂšge. Notamment des «prĂȘts» bancaires souvent concĂ©dĂ©s en espĂšces et jamais remboursĂ©s, et des cartes d'abonnement gratuites sur les lignes internationales de Khalifa Airways pour leurs familles.

Preuves de corruption 

En 2003, l'empire Khalifa, victime des luttes de clans, s'effondre comme un Lego. Le milliardaire déchu est contraint à l'exil.

Son procĂšs, tenu dĂ©but 2007 Ă  Blida, s'est terminĂ© sur un goĂ»t d'inachevĂ©. Seuls les seconds couteaux ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  de lourdes peines de prison, mĂȘme si les dĂ©bats ont rĂ©vĂ©lĂ© des complicitĂ©s au plus haut niveau de l'État. De sa prison londonienne, Rafik Khalifa dĂ©tient, semble-t-il, des preuves de corruption qui font trembler nombre de personnalitĂ©s qui lui mangeaient dans la main. Pour le pouvoir algĂ©rien, Ă©claboussĂ© par de nouveaux scandales de corruption, il est plus urgent de rĂ©cupĂ©rer Rafik Khalifa pour dĂ©samorcer la bombe, que de rendre justice. À moins d'une grossiĂšre connivence rĂ©glĂ©e dans les coulisses, un nouveau procĂšs semble donc peu probable. Pour l'Ă©viter, des condamnĂ©s lors du premier procĂšs ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© convaincus de retirer leurs pourvois en cassation, contre la pro­messe de larges rĂ©ductions de peine.

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30/04/2010
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