RÉSULTATS DAKAR - SAN JUAN - CHILECITO

RALLYE-RAID - Les pilotes s'attaquent à la spéciale la plus redoutée de la course...

Elle est cochée depuis longtemps sur tous les road book des pilotes. L’étape 5, Fiambala. Un nom de danseuse de tango pour désigner la ville d’arrivée la plus redoutée du Dakar. Ses dunes blanches, sa chaleur, ses tempêtes de sables. Tous ceux qui l’ont expérimenté un jour y ont forcément donné quelques coups de pelle pour désensabler une voiture, pousser une moto ou remettre un camion à l’endroit. «Cette étape, c’est ma copine…», ironise Michel Périn, le copilote de Nani Roma qui a perdu ici deux de ses trois derniers Dakar. «Pour moi, c’est le vrai départ de la course, l’étape la plus exigeante pour les machines et les pilotes. Je bois quinze litres d’eau dans la journée sans aller plus souvent aux toilettes.»

Il y a deux ans, le passage dans ces dunes du nord de l’Argentine avait laissé sur le carreau la majorité des véhicules. Surtout les autos-camions, ce qui avait conduit les organisateurs à repêcher des concurrents. Dans cet océan de farine, le piège est omniprésent. Très portant à certains endroits, le sable se dérobe à d’autres. «Il n’a aucune constance. C’est de la lecture, avoue Thierry Magnaldi qui se souvient d’avoir passé deux heures pour progresser de 50m. Fiambala, c’est la loterie. Il faut regarder les traces des motos. C’est quand on voit que les autres se sont plantés qu’on sait où il faut aller.»

«Une dune se prend toujours à 45 degrés»

Pour tous les quatre roues, la règle de base est la même: dégonfler les pneus pour accroître la surface de portance. Après, tout est une question de sensations. «Il faut essayer de faire comme les bons skieurs, surfers, être prêt à accepter une cassure. Une dune se prend toujours à 45 degrés», jamais de face rappelle Michel Périn. La seule fois où il frontalement attaqué une dune, en 2009, sa voiture est partie en tonneaux, le laissant sans connaissance.

Côté motos, il n’y a pas non plus de recette miracle. Professionnels comme amateurs doivent nécessairement franchir les dunes en douceur. «Plus tu donnes des coups de gaz, plus tu creuses. Moi je m’arrête quasi systématiquement au sommet. Enfin, je passe à 5km à l’heure, quoi», glisse Christophe Geoffroy. Le pilote franco-belge essaye d’abord de «lire le terrain». Enrouler la dune, descendre, remonter. «Si tu arrives en haut et que tu dis «je saute», tu passes au-dessus. Parfois elles sont arrondies à l’entrée mais derrière, c’est une piste noire de ski.» La nuit prochaine au bivouac, beaucoup rêveront aussi de cette montagne de sable de 2.000m qui attend les pilotes dans les premiers kilomètres de la spéciale. Une sorte de Mont Ventoux du Dakar, dressé pour faire souffrir les moteurs. Et ne laisser passer que les meilleurs.

 Romain Scotto, à Chilecito (Argentine)

RÉSULTATS DAKAR - SAN JUAN - CHILECITO - LIBRE - AUTOS

http://www.eurosport.fr/rallye-raid/dakar/2012/san-juan-chilecito_mtc498838/result.shtml

 PilotesEcuriesTempsDiff
1 Stéphane Peterhansel  (FRA)   3:49:33  
2 Orlando Terranova  (ARG)   3:54:52 +05:19
3 Giniel de Villiers  (RSA)   3:56:15 +06:42
4 Nani Roma  (ESP)   3:57:08 +07:35
5 Krzystof Holowczyc  (POL)   4:00:24 +10:51
6 Carlos Sousa  (POR)   4:01:13 +11:40

Dakar 2012: Le Dakar est-il trop dur?

CALENDRIER - RALLYE RAID

 

  Horaire/Vainqueur 
01/01 Mar del Plata - Santa Rosa - Motos F. Lopez Contardo Résultats
01/01 Mar del Plata - Santa Rosa - Autos L. Novitskiy Résultats
01/01 Mar del Plata - Santa Rosa - Camions M. van Vliet Résultats
02/01 Santa Rosa - San Rafael - Motos M. Coma Résultats
02/01 Santa Rosa - San Rafael - Autos N. Al-Attiyah Résultats
02/01 Santa Rosa - San Rafael - Camions G. de Rooy Résultats
03/01 San Rafael - San Juan - Motos C. Despres Résultats
03/01 San Rafael - San Juan - Autos N. Roma Résultats
03/01 San Rafael - San Juan - Camions M. Biasion Résultats
04/01 San Juan - Chilecito - Motos M. Coma Résultats
04/01 San Juan - Chilecito - Autos S. Peterhansel Résultats
04/01 San Juan - Chilecito - Camions G. de Rooy Résul

 

Dakar 2012: En voiture avec les peintres du Dakar

RALLYE-RAID - Ils ne connaissent rien en mécanique mais sont toujours en course...

Retrouvrez le carnet de route de notre blogueur, David Casteu en cliquant ici...

Hilarité générale à la cantine du bivouac. On blague entre puristes. «Tu te rends compte, Ils avaient un filtre à gasoil avec eux, ils ne savaient pas ce que c’était». «Et l’autre jour, un fusible du compresseur a pété, ils ne l’ont même pas changé (nouveau rire général).» A la table, cinq mécanos attendent l’arrivée de la voiture 439, conduite par Frédéric Thueil, assisté de son père. Deux pilotes amateurs, pas très copains avec la mécanique. Les deux hommes, peintres en bâtiment de métier, assument totalement leurs lacunes en matière de carbu, injection, vidange, transmission et tout ce qui ce qu’il y a sous le capot.

Sont-ils seulement capable de changer le liquide de refroidissement? «Euh, à la limite, le liquide pour laver le pare-brise», sourit Frédéric, le pilote du 4X4 Toyota version 1996. «On sait quand même changer une roue», enchaîne le père qui table sur un bon quart d’heure pour finaliser l’opération. A 36 ans et 60 ans, les Thueil prouvent qu’avec un budget solide, le Dakar est à la portée de tous. Sans rien y connaître, il est au moins possible de prendre le départ de la course. Un bon coup de volant et un physique solide suffisent. «Mais tout à fait, appuie Frédéric. Si on ne l’a jamais fait jusqu’à présent, c’est parce qu’on croyait que c’était pour les professionnels. Qu’il fallait s’y connaître, toucher en mécanique. Mais non. Si c’est bien clair avec l’assistance pour qu’elle reste derrière, il n’y a pas de problème.»

«Le classement, on n’en a rien à foutre.»

Car les deux novices ont tout prévu en cas de pépin. Pendant la course, trois camions d’assistance dirigés par Michel Boucou, les suivent à distance. Pour l’instant, tout se passe parfaitement. Mais au moindre souci, «les bahuts feront tout ce qu’il faut pour nous tirer, se réjouit le père. La mécanique ça ne nous intéresse pas du tout. Les clés, on n’aime pas ça. Ni l’un ni l’autre. Ce n’est pas pour nous. Nous, c’est les pinceaux. On est peintres.»

Pour les ayatollahs de la bielle mal ajustée ou de l’admission d’air débridée, l’aventure peut sembler risquée. Mais hormis une erreur de pilotage, les deux hommes ne semblent pas craindre grand-chose. Dans la voiture, le téléphone satellite est à portée de main. Un coup de fil et l’assistance est sur place. «De toute façon, j’ai toujours été un peu inconscient et je vais continuer jusqu’à ma mort, se marre Pierre, dont le seul objectif est de finir la course. Le classement, on n’en a rien à foutre.» Leur 93e place actuelle ne leur donne pas tout à fait tort.

 Romain Scotto, à Fiambala (Argentine)



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