C'est désormais un fait avéré, cette équipe d'Allemagne s'est assagie et s'avance plus que jamais comme un candidat crédible au titre dans une compétition qui a perdu - avec les Pays-Bas - un deuxième outsider en deux jours. Dimanche, à Lviv, les hommes de Joaquim Löw ont fait parler la poudre au niveau des chiffres - à défaut d'écraser une équipe du Danemark bien regroupée mais inoffensive (1-2) - en remportant pour la première fois depuis 1980 (avec une victoire finale à la clé) ses trois matches de poule. C'est une petite "surprise" en soi car le calibre des adversaires (Pays-Bas, Portugal et Danemark) avait fait douter quelques sceptiques avant le début de l'Euro. Un évènement que la Mannschaft abordait timidement après deux défaites inquiétantes concédées en amical (face à la France 1-2 en février et le 25 mai dernier face à la Suisse). Ces sceptiques-là n'avaient pas forcément tort de jouer la prudence. Les désastres des Euros 2000 et 2004 avait marqué les esprits outre-Rhin.
"Le plus important c'était d'atteindre les quarts de finale. Cela a été un match très disputé contre un bon adversaire. Pour moi, le but que j'ai marqué était un but particulier, et en plus, je le marque du droit, ce qui est aussi assez particulier", analysait Lukas Podolski après coup. Le buteur allemand, qui a fêté sa centième cape face au Danemark, est l'exemple même de cette Allemagne, un peu froide, moins alléchante, mais qui gagne. Le futur joueur d 'Arsenal, grâce à sa réalisation à la 19e minute, est devenu le septième joueur de l'histoire du football à marquer lors de quatre compétitions internationales. En Allemagne, seul Jürgen Klinsmann avait fait mieux en marquant lors de six tournois majeurs. A 27 ans, Podolski, qui espère relancer sa carrière en Angleterre, reste une valeur sûre en sélection, à défaut de réellement briller dans cet Euro, à l'image du secteur offensif de l'équipe d'Allemagne.
Joachim Löw : "La Grèce est un adversaire dangereux"
"Lors de la première période, on a trop gâché d'occasions. Il nous a manqué, sur trois, quatre très, très bonnes occasions, l'instinct du tueur pour arriver à 2 ou 3-0. Avec un coup de pied arrêté, le Danemark arrive à marquer. Mais dans la seconde période, je pense qu'on a très bien contrôlé la partie, ce qui montre qu'on a encore mûri", précisait Joachim Löw en conférence de presse. Avant d'appuyer sur les défauts de son équipe. "Il y a eu des enseignements (utiles) pendant ce match. On a parfois laissé trop d'espace au milieu et derrière. On aurait dû contrer le Danemark plus tôt, les gêner dans la construction. Là on peut s'améliorer, car la Grèce (en quart) fera pareil, essayer constamment de ralentir le jeu. Dans la concrétisation des occasions aussi, on peut s'améliorer. Mais il y a 3 ou 4 ans, je ne suis pas sûr qu'on aurait gagné ce match". Pour le moment, les petits défauts offensifs de l'Allemagne ne lui sont pas encore rédhibitoires mais le changement de visage de la sélection en à peine six mois a de quoi étonner. Et la méforme de Mesut Özil y est peut être pour quelque chose. Le joueur du Real Madrid mène toujours le jeu mais évolue un niveau en-dessous de son dernier mondial. Un paramètre qui compte. Toni Kroos, qui réclamait du temps de jeu, dans la presse cette semaine, l'a bien compris et sa sortie a été critiquée. Malgré tout, les statistiques sont trompeuses avec l'épouvantail de cette édition 2012 qui a marqué lors de ses 19 derniers matches, égalant au passage le record que détenait l'Uruguay. Si l'Allemagne veut donc perdurer et éviter une mauvaise surprise contre la Grèce en quarts, elle devra tenir dans le domaine psychologique, chose très bien faite jusqu'à maintenant. "Le quart de finale sera un match différent, même si les Grecs ont un jeu qui ressemble à celui du Danemark. C'est un adversaire dangereux. Personne ne les attendait vraiment. Les Grecs, sur tout le tournoi, ont dû se créer 3 occasions, ils ont marqué 3 buts. Allez, peut-être 4 occasions... Mais ils sont très réalistes. Ils défendent très bien, se jettent sur tous lesballons chauds", éclaire le sélectionneur allemand. Malgré tous ces "problèmes", Löw dispose de ressources humaines pas encore exploitées ou presque : Miroslav Klose, André Schurrle et les explosifs Mario Götze et Marco Reus. Un choix de riche.