
Société : INCENDIE À TIKJDA Une catastrophe écologique évitée de justesse
Finalement, grâce au dévouement des éléments de la Protection civile de la wilaya de Bouira, aidés par leurs homologues de la wilaya de Tizi-Ouzou qui se sont déplacés avec leur colonne mobile, les éléments du PND et ceux des forêts, l’incendie qui avait été signalé aux abords de la station touristique de Tikjda et qui avait menacé même le Cnslt durant la journée de jeudi a été maîtrisé ce vendredi vers 3 heures du matin, après une lutte acharnée contre les langues du feu pendant toute la nuit. Il faut dire que cet incendie qui s’est déclaré peu avant le f’tour de la journée de mercredi n’avait rien de semblable avec celui qui avait été enregistré vers la même heure dans la journée de lundi. Pour le premier, le feu était loin du Cnslt et le périmètre incendié était constitué essentiellement de broussailles et de régénération de cèdres, ainsi que de quelques chênes verts. La mobilisation des éléments de la Protection civile était basée particulièrement sur la RN 33 pour éviter que l'incendie se propage audelà et touche la cédraie de Tighzert, unique espace naturel encore intact pour les milliers d’espaces animales et végétales et ayant échappé à l’incendie ravageur d’août 2001. Le mercredi à l'aube et grâce à la mobilisation de tous les agents de la Protection civile, des forêts et ceux du PND, l’incendie a été maîtrisé. Mais l’on a enregistré quand même quelque 150 hectares de forêts brûlés. Or durant la même journée, peu avant le f’tour, un autre incendie s’est déclaré à quelques centaines de mètres du premier, mais cette fois-ci du côté du Cnslt. L’incendie avançait dangereusement vers la cédraie qui l’entourait. La mobilisation des éléments de la Protection civile avec plus de 120 éléments n’était pas suffisante. Il a fallu faire appel aux renforts de la colonne mobile de Tizi- Ouzou ainsi qu’aux 32 éléments de la Direction des forêts et ceux du PND, outre des camions citernes et d’autres moyens dépêchés depuis les deux daïras limitrophes que sont Bechloul et Haïzer ainsi que, bien sûr, le personnel du Cnslt. Ces derniers, au nombre de 55 dont des femmes, se sont tellement investis dans ce combat contre le feu qui menaçait leur lieu de travail que le colonel de la Protection civile, présent sur les lieux au même titre que le directeur des forêts et celui du PND depuis trois jours, avait du mal à dissuader ces braves gens et leur demander de s’éloigner des flammes. Finalement et grâce à la mobilisation de tout le monde, surtout le Cnslt qui avait mis tous les moyens disponibles comme les bâches à eau, les équipements, ainsi que son restaurant et ses chambres pour la prise en charge de toutes les personnes mobilisées pour la circonstance, l’incendie a été maîtrisé ce vendredi vers 3 heures du matin, nous dira M. Belkacemi Mohand Améziane, chargé de communication au Cnslt. Mais malgré cette heureuse issue, l’incendie a, là aussi, ravagé près de 60 hectares de maquis, de broussailles, de régénérations de cèdres et de chêne vert, outre la mort d’animaux sauvages piégés par les flammes, comme en en 2001. Ainsi, le site de Tikjda a encore une fois frôlé une catastrophe écologique, car cet incendie a vraiment failli emporter l’unique espace où vivent des centaines d’espèces faunistiques et floristiques rares ou en voie de disparition à l’instar du singe magot, de l’aigle royal, du vautour, de la genette, de la mangouste ou, encore, du pin noir, unique au monde et dont seuls quelques arbres subsistent à quelques dizaines de mètres du Cnslt, au milieu de cette cédraie millénaire. Cependant, avec cet incendie, les responsables du PND et ceux des forêts doivent impérativement tracer des bandes protectrices de plusieurs dizaines de mètres de large autour de cette cédraie et celle de Tighzert. Tikjda, qui est classée réserve de biosphère mondiale par l’Unesco mérite des mesures de protection plus appuyées. L’incendie du mois d’août 2001 n’a apparemment pas secoué les consciences au niveau des responsables. A n’y rien comprendre. Y. Y.
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