SEAAL: C’est la gestion qui manque le plus

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C’est la gestion qui manque le plus

Par Lyès Ibalitène

Un communiqué émanant hier de l’entreprise SEAAL et répercuté comme de coutume par l’APS prévient les habitants de Rouiba que l’alimentation en eau potable sera suspendue dans leur commune dimanche prochain entre 14 h et 20 h. Un énième communiqué d’une liste, encore ouverte, qui fait ces dernières années le tour des communes ou daïras en invoquant pratiquement toujours le même motif pour justifier la suspension : des travaux de raccordement de telle ou telle conduite.
C’est dire le travail colossal effectué, ou qui reste à effectuer, dans cette seule étape de la longue chaîne de distribution de l’eau potable. C’est dire aussi que, si les dernières années se sont caractérisées par une pluviométrie suffisamment généreuse pour inonder d’espoir aussi bien les citoyens que les autorités ayant en charge la gestion des ressources hydriques en Algérie -avec tout ce que symbolise pareil dossier dans le cas d’un pays ayant longtemps souffert de sécheresse- la bénédiction du ciel ne pouvait suffire à réaliser le rêve algérien de voir le robinet subitement couler à toute heure comme on s’attendait à le voir.
La pluie a beau tomber à flots torrentiels et les bulletins météo ont beau collectionner des records historiques de pluviométrie, cette manne divine ne peut être capitalisée à sa jute valeur de ressource hydrique au bénéfice des populations que si elle bénéficie de la logistique, des équipements et des infrastructures idoines et, surtout, de compétences humaines aptes à gérer ces moyens.
L’on peut toujours rappeler, dans ce sens, que si l’Algérien avait longtemps souffert le martyre de la pénurie d’eau, ce n’est pas uniquement pour raison d’un ciel avare en pluie, mais aussi à cause de barrages mal gérés jusqu’à servir plus la vase que l’eau.
Ceci dit, quels que soient les moyens matériels et humains investis dans la politique de la gestion de l’eau, et quels que soient les efforts déployés dans ce sens, l’eau est aussi, et avant tout, une question d’engagement citoyen à lui reconnaître sa véritable valeur sans égale de liquide vital qu’il faudrait conserver et entretenir comme on entretient sa propre vie.
Or, c’est peut être cet aspect sensible de la gestion de l’eau, en termes de culture nationale sacrée, qu’il devient aujourd’hui nécessaire, plutôt indispensable, d’inculquer et de faire admettre dans une société qui s’est longtemps confinée à gérer plutôt la pénurie de l’eau qu’à gérer des ressources hydriques.
Maintenant que les barrages se remplissent à déborder et que des stations de dessalement d’eau de mer sont construites, la transition des années pénurie aux années de suffisance mérite qu’elle soit prise en charge par une pédagogie utile et efficace qui éviterait au citoyen de ne plus savoir ce qu’il doit faire de ce liquide qu’il n’avait, en fait, pas pris l’habitude de croiser suffisamment dans son robinet.
Dans le cas contraire, toute cette providence du ciel, et de la mer, et tous ces investissements risqueraient de n’être qu’un coup d’épée dans l’eau. 



Tout le saint Coran -


19/06/2009
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