Slim Othmani, P-DG de NCA et membre du fCE: les charges sur les entreprises sont trop lourdes
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Slim Othmani, P-DG de NCA et membre du fCE: les charges sur les entreprises sont trop lourdes
(Liberté 02/07/2009)
Pour le patron de NCA, la pression fiscale en Algérie reste importante. Ce facteur ne favorise pas la compétitivité des sociétés locales.
Il reste beaucoup Ă faire pour apporter toutes les rĂ©ponses adaptĂ©es aux problĂšmes vĂ©cus par les entreprises algĂ©riennes. Câest ce quâa affirmĂ© hier M. Slim Othmani, prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral de la Nouvelle conserverie algĂ©rienne (NCA) et membre du Forum des chefs dâentreprise, sur les ondes de la radio ChaĂźne III, dans lâĂ©mission âInvitĂ© de la rĂ©dactionâ. M. Slim Othmani reconnaĂźt que la fiscalitĂ© directe, en matiĂšre notamment dâIBS, est assez basse, mais il ne partage pas lâopinion qui dit quâen matiĂšre de pression fiscale, ânous avons les taux les plus faibles du Maghrebâ.
Le prĂ©sident de la Task force Goal 08, en rĂ©fĂ©rence au Code de gouvernance dâentreprise lancĂ© en AlgĂ©rie, indique que les mesures prĂ©vues dans lâavant-projet de loi de finances complĂ©mentaire, mĂȘme si M. Othmani prĂ©cise ne pas pouvoir en parler en dĂ©tail Ă©tant donnĂ© que ces mesures ne sont que des propositions pour lâinstant, concourent certainement âĂ apporter un souffle Ă lâentrepriseâ.
Cependant, estime-t-il, elles ne sont pas suffisantes pour renforcer la compĂ©titivitĂ© de lâentreprise algĂ©rienne. Et pour cause, M. Slim Othmani, membre de lâexĂ©cutif du Forum des chefs dâentreprise, juge les charges patronales âexcessivement lourdesâ. Plus de 3% du chiffre dâaffaires est consacrĂ© Ă la couverture des charges dans le domaine de lâindustrie. Dans les services, le taux est multipliĂ© par 3 ou par quatre. En matiĂšre de taxes, lâinvitĂ© de la rĂ©daction de la ChaĂźne III plaide pour la suppression de la taxe sur les activitĂ©s professionnelles (TAP), âune taxe incompriseâ par le monde entrepreneurial. Les bĂ©nĂ©fices rĂ©investis sont trop fiscalisĂ©s. Le patron de NCA plaide aussi pour la suppression de la double imposition. La double imposition dâun mĂȘme revenu, Ă travers lâIBS sur le rĂ©sultat de lâentreprise puis Ă travers lâIRG en cas de distribution, ânâincite pas lâactionnaire Ă investir dans dâautres activitĂ©sâ, argumente M. Othmani.
Au-delĂ de la fiscalitĂ©, lâentreprise algĂ©rienne supporte dâautres coĂ»ts qui la rendent mois compĂ©titive par rapport Ă ses concurrents. Il cite notamment les coĂ»ts des transactions (logistiques, bancaires âŠ) et les coĂ»ts des matiĂšres premiĂšres. âLes droits de douane pour les intrants dans le cas de lâindustrie sont excessivement Ă©levĂ©s. Nous sommes confrontĂ©s Ă de grands soucis de compĂ©titivitĂ© vis-Ă -vis de produits importĂ©s qui parfois viennent des pays oĂč les coĂ»ts des intrants sont nuls. Finalement ces produits arrivent sur le marchĂ© algĂ©rien et concurrencent les produits algĂ©riensâ, explique M. Othmani. Le prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral de la Nouvelle conserverie algĂ©rienne affirme que beaucoup dâentreprises algĂ©riennes sont capables de concurrencer des produits internationaux. âCes entreprises ont besoin de bĂ©nĂ©ficier des mĂȘmes rĂšgles de jeu que leurs concurrentsâ, plaide-t-il, prĂ©cisant que âlâentreprise privĂ©e algĂ©rienne est encore trĂšs jeune, Ă peine 18 ans dâĂąge.
Il nây a pas dâaccumulation de capital qui permettrait Ă ces entreprises dâĂȘtre agressives sur leur marchĂ©â. Du coup, M. Othmani souligne la nĂ©cessitĂ© dâengager rapidement un programme massif de mise Ă niveau. âIl devrait se chiffrer en milliards dâeuros, nous avons besoin de plus de formation, plus dâinfrastructures pour rendre lâentreprise algĂ©rienne trĂšs compĂ©titiveâ, indique-t-il. âLe projet de lâautoroute, le doublement et la multiplication du rĂ©seau ferroviaire vont certainement amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© de lâentreprise algĂ©rienne. Mais il y a encore de beaucoup de coĂ»ts qui gĂȘnent la compĂ©titivitĂ© de lâentreprise algĂ©rienneâ, a-t-il ajoutĂ©, indiquant que lâentreprise doit aussi faire un effort en matiĂšre de qualitĂ©.
Évoquant la question des exportations, M. Slim Othmani rejette le terme âde frilositĂ©â des entreprises Ă lâexport. âElles ont envie dâexporter mais exporter ne sâimprovise pas. Il est vrai que lâentreprise a besoin dâĂȘtre structurĂ©e en interne pour exporter. Cependant, les mĂ©canismes dâincitation et les infrastructures doivent ĂȘtre aussi au rendez-vous pour accompagner lâentreprise Ă lâexport. Les entreprises ont besoin dâĂȘtre accompagnĂ©es. Beaucoup dâefforts sont faits mais beaucoup reste Ă faireâ, indique le patron de NCA. Le prĂ©sident de la Task force Goal 08 a, par ailleurs, soulignĂ© les enjeux de la gouvernance dâentreprise.
Par lâamĂ©lioration de ses relations avec son environnement, lâentreprise ne manque pas dâaccroĂźtre sa crĂ©dibilitĂ© et son attractivitĂ©, de modifier positivement le regard des tiers Ă son Ă©gard et, ainsi, de transformer favorablement son environnement au lieu de le subir. Le monde patronal et les pouvoirs publics peuvent inciter les entreprises, en majoritĂ© familiale, Ă aller dans ce sens.
âIl faut une prime au savoirâ, plaide M. Othmani pour qui le caractĂšre familial des entreprises en AlgĂ©rie nâest pas un handicap. â90% des entreprises dans le monde sont des entreprises familialesâ, relĂšve-t-il. Seulement âsi lâenvironnement nâest pas incitatif, lâinformel occupe une place aussi importante en Ă©conomie, forcĂ©ment, il y a beaucoup de gens qui ne vont pas se remettre en questionâ, reconnaĂźt le patron de NCA. Et sur la question du secteur informel, M. Othmani parle de la nĂ©cessitĂ© dâĂ©tablir un dialogue et mettre en place des mĂ©canismes pour rĂ©intĂ©grer lâinformel dans le formel âsans le diaboliserâ.
Meziane Rabhi
(Liberté 02/07/2009)
Pour le patron de NCA, la pression fiscale en Algérie reste importante. Ce facteur ne favorise pas la compétitivité des sociétés locales.
Il reste beaucoup Ă faire pour apporter toutes les rĂ©ponses adaptĂ©es aux problĂšmes vĂ©cus par les entreprises algĂ©riennes. Câest ce quâa affirmĂ© hier M. Slim Othmani, prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral de la Nouvelle conserverie algĂ©rienne (NCA) et membre du Forum des chefs dâentreprise, sur les ondes de la radio ChaĂźne III, dans lâĂ©mission âInvitĂ© de la rĂ©dactionâ. M. Slim Othmani reconnaĂźt que la fiscalitĂ© directe, en matiĂšre notamment dâIBS, est assez basse, mais il ne partage pas lâopinion qui dit quâen matiĂšre de pression fiscale, ânous avons les taux les plus faibles du Maghrebâ.
Le prĂ©sident de la Task force Goal 08, en rĂ©fĂ©rence au Code de gouvernance dâentreprise lancĂ© en AlgĂ©rie, indique que les mesures prĂ©vues dans lâavant-projet de loi de finances complĂ©mentaire, mĂȘme si M. Othmani prĂ©cise ne pas pouvoir en parler en dĂ©tail Ă©tant donnĂ© que ces mesures ne sont que des propositions pour lâinstant, concourent certainement âĂ apporter un souffle Ă lâentrepriseâ.
Cependant, estime-t-il, elles ne sont pas suffisantes pour renforcer la compĂ©titivitĂ© de lâentreprise algĂ©rienne. Et pour cause, M. Slim Othmani, membre de lâexĂ©cutif du Forum des chefs dâentreprise, juge les charges patronales âexcessivement lourdesâ. Plus de 3% du chiffre dâaffaires est consacrĂ© Ă la couverture des charges dans le domaine de lâindustrie. Dans les services, le taux est multipliĂ© par 3 ou par quatre. En matiĂšre de taxes, lâinvitĂ© de la rĂ©daction de la ChaĂźne III plaide pour la suppression de la taxe sur les activitĂ©s professionnelles (TAP), âune taxe incompriseâ par le monde entrepreneurial. Les bĂ©nĂ©fices rĂ©investis sont trop fiscalisĂ©s. Le patron de NCA plaide aussi pour la suppression de la double imposition. La double imposition dâun mĂȘme revenu, Ă travers lâIBS sur le rĂ©sultat de lâentreprise puis Ă travers lâIRG en cas de distribution, ânâincite pas lâactionnaire Ă investir dans dâautres activitĂ©sâ, argumente M. Othmani.
Au-delĂ de la fiscalitĂ©, lâentreprise algĂ©rienne supporte dâautres coĂ»ts qui la rendent mois compĂ©titive par rapport Ă ses concurrents. Il cite notamment les coĂ»ts des transactions (logistiques, bancaires âŠ) et les coĂ»ts des matiĂšres premiĂšres. âLes droits de douane pour les intrants dans le cas de lâindustrie sont excessivement Ă©levĂ©s. Nous sommes confrontĂ©s Ă de grands soucis de compĂ©titivitĂ© vis-Ă -vis de produits importĂ©s qui parfois viennent des pays oĂč les coĂ»ts des intrants sont nuls. Finalement ces produits arrivent sur le marchĂ© algĂ©rien et concurrencent les produits algĂ©riensâ, explique M. Othmani. Le prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral de la Nouvelle conserverie algĂ©rienne affirme que beaucoup dâentreprises algĂ©riennes sont capables de concurrencer des produits internationaux. âCes entreprises ont besoin de bĂ©nĂ©ficier des mĂȘmes rĂšgles de jeu que leurs concurrentsâ, plaide-t-il, prĂ©cisant que âlâentreprise privĂ©e algĂ©rienne est encore trĂšs jeune, Ă peine 18 ans dâĂąge.
Il nây a pas dâaccumulation de capital qui permettrait Ă ces entreprises dâĂȘtre agressives sur leur marchĂ©â. Du coup, M. Othmani souligne la nĂ©cessitĂ© dâengager rapidement un programme massif de mise Ă niveau. âIl devrait se chiffrer en milliards dâeuros, nous avons besoin de plus de formation, plus dâinfrastructures pour rendre lâentreprise algĂ©rienne trĂšs compĂ©titiveâ, indique-t-il. âLe projet de lâautoroute, le doublement et la multiplication du rĂ©seau ferroviaire vont certainement amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© de lâentreprise algĂ©rienne. Mais il y a encore de beaucoup de coĂ»ts qui gĂȘnent la compĂ©titivitĂ© de lâentreprise algĂ©rienneâ, a-t-il ajoutĂ©, indiquant que lâentreprise doit aussi faire un effort en matiĂšre de qualitĂ©.
Évoquant la question des exportations, M. Slim Othmani rejette le terme âde frilositĂ©â des entreprises Ă lâexport. âElles ont envie dâexporter mais exporter ne sâimprovise pas. Il est vrai que lâentreprise a besoin dâĂȘtre structurĂ©e en interne pour exporter. Cependant, les mĂ©canismes dâincitation et les infrastructures doivent ĂȘtre aussi au rendez-vous pour accompagner lâentreprise Ă lâexport. Les entreprises ont besoin dâĂȘtre accompagnĂ©es. Beaucoup dâefforts sont faits mais beaucoup reste Ă faireâ, indique le patron de NCA. Le prĂ©sident de la Task force Goal 08 a, par ailleurs, soulignĂ© les enjeux de la gouvernance dâentreprise.
Par lâamĂ©lioration de ses relations avec son environnement, lâentreprise ne manque pas dâaccroĂźtre sa crĂ©dibilitĂ© et son attractivitĂ©, de modifier positivement le regard des tiers Ă son Ă©gard et, ainsi, de transformer favorablement son environnement au lieu de le subir. Le monde patronal et les pouvoirs publics peuvent inciter les entreprises, en majoritĂ© familiale, Ă aller dans ce sens.
âIl faut une prime au savoirâ, plaide M. Othmani pour qui le caractĂšre familial des entreprises en AlgĂ©rie nâest pas un handicap. â90% des entreprises dans le monde sont des entreprises familialesâ, relĂšve-t-il. Seulement âsi lâenvironnement nâest pas incitatif, lâinformel occupe une place aussi importante en Ă©conomie, forcĂ©ment, il y a beaucoup de gens qui ne vont pas se remettre en questionâ, reconnaĂźt le patron de NCA. Et sur la question du secteur informel, M. Othmani parle de la nĂ©cessitĂ© dâĂ©tablir un dialogue et mettre en place des mĂ©canismes pour rĂ©intĂ©grer lâinformel dans le formel âsans le diaboliserâ.
Meziane Rabhi