Slim Othmani Un rêve maghrébin

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AGROALIMENTAIRE

Algérie : Rouiba fait face à un choc de trésorerie sans précédent

08 novembre 2019 à 17h25 | Par Jeune Afrique
Slim Othmani, le président de NCA Rouiba.

Dans une lettre ouverte, le dirigeant du leader des boissons fruitées en Algérie annonce qu'une augmentation de capital ou l'entrée d'un nouvel investisseur sont à l'étude pour faire face aux importantes difficultés financières que traverse son entreprise.

Exercice de transparence ou signal d’alerte… Aux prises avec d’importantes difficultés financières, le grand nom algérien des boissons à base de jus de fruits, NCA Rouiba, fait part à ses partenaires des difficultés qu’il rencontre, mais aussi des solutions qu’il met en place et des solutions à l’étude pour améliorer ses comptes.

Quelle est l’état de la situation ? NCA Rouiba « fait face pour la première fois de son existence à de graves soucis de trésorerie » annonçait le 5 novembre Slim Othmani, président du conseil d’administration de la société, dans une lettre publique adressée à ses actionnaires, aux consommateurs, aux fournisseurs et aux partenaires.

 
 
 

 

Ouverture ou augmentation du capital

Le dirigeant, qui n’a pas livré de chiffres sur l’ampleur des difficultés, parle d’un « choc de trésorerie ». Face à ce défi, le conseil d’administration du groupe planche sur deux scénarios de sortie de crise : augmenter le capital de l’entreprise (actuellement de 849 195 000 dinars algériens, soit environ 6,4 millions d’euros), ou bien l’ouvrir à un nouveau « partenaire stratégique et/ou financier » (depuis 2014 Cévital détient 15 % de Rouiba).

Différents facteurs sont évoqués par Slim Othmani comme étant à l’origine de cette situation inédite pour l’entreprise fondée en 1966 : « la crise économique qui frappe le pays », « l’explosion des pratiques du sans facture » au sein de la concurrence, « la faible dynamique de la Bourse d’Alger« , mais aussi « des défaillances de gestion des créances, des dettes et du contrôle interne », liste Slim Othmani dans son communiqué.

Parmi les mesures prises, le groupe a déjà « remercié son directeur général ». Et d’autres mesures sont en vigueur ou à l’étude : le recours systématique aux poursuites judiciaires pour le règlement des créances, l’instauration du paiement à l’enlèvement, la couverture des risques d’impayés par la compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations, l’optimisation des opérations, la négociation pour restructurer l’endettement ou encore l’éventuelle cession d’immobilisation non-rentable.

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Ainsi, même si la direction de l’entreprise se dit « très confiante quant aux résultats [du] plan d’action », les scénarios retenus pour lui permettre de renforcer ses fonds propres seront présentés prochainement en assemblée générale, dès la fin des discussions en cours.

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Algérie : Rouiba fait face à un choc de trésorerie sans précédent

08 novembre 2019 à 17h25 | Par Jeune Afrique
Slim Othmani, le président de NCA Rouiba. 

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Slim Othmani

Un rêve maghrébin

Maghrébin, il l'est, personnellement, jusqu'au bout des ongles. Algérien de naissance, Slim Othmani est également tunisien de fait et de droit, puisque marié à une Tunisienne, Rym Hachicha, à laquelle il est associé dans le groupe bâti autour de Cérès Conseil que le groupe avait racheté, voici quelques années.

Son ambition est aujourd’hui de devenir un entrepreneur maghrébin. En effet, cet ingénieur informaticien, spécialisé dans les réseaux - qui a fait ses études supérieures pour l’essentiel en Tunisie, à la Faculté des Sciences de Tunis et à la South Mediterranean School of Business de Tunis - cherche depuis quelques années à donner une dimension maghrébine à l’entreprise familiale – Nouvelle Conserverie Algérienne (NCA), spécialisée dans les jus de fruits - qu’il dirige depuis dix ans.

En 2006, il avait entamé des discussions exploratoires avec des entrepreneurs de la région – il s’intéresse à la Tunisie, au Maroc et à la Libye - en vue de les convaincre de s’associer à son projet de construction d’un champion régional dans le secteur des jus de fruits. Trois ans plus tard, ses efforts n’ont pas encore abouti. Notamment parce que «l’entrepreneur algérien est confronté à la difficulté d’investir dans le Maghreb. Investir en dehors de l’Algérie est un acte complexe; supposant un processus administratif long qui, en général, n’aboutit pas», explique Slim Othmani, qui, sans aller jusqu’à la justifier, dit comprendre les causes de cette attitude des autorités algériennes. Selon lui, «des raisons multiples ont conduit évidemment la Banque d’Algérie et les institutions financières à faire en sorte que nous, chefs d’entreprise, ne puissions pas» investir à l’étranger. D’abord, «l’environnement n’est pas encore prêt à pouvoir suivre ces investissements extraterritoriaux. Ensuite, l’Algérie est convaincue que les ressources qu’elle met à la disposition des chefs d’entreprise doivent avant tout servir à créer des richesses dans le pays et non ailleurs», constate le chef d’entreprise.

Malgré cela, le projet maghrébin de la NCA-Rouiba «n’est absolument pas abandonné», assure M. Othmani. Qui révèle que «nous avons trouvé une piste que nous allons explorer et qui pourrait aboutir dans 7 à 10 jours, ou, au plus tard, avant le 31 décembre».

Et pour l’instant, ce patron algérien privilégie un développement en Tunisie et au Maroc où il pense pouvoir «occuper rapidement une place en apportant une offre différenciée et répondant aux attentes de ces marchés-là». La Libye, bien que considérée comme «le marché le plus intéressant en termes de taille et de volume», est, pour l’instant, écartée car «avec les acteurs fortement présents qui y opèrent, la concurrence serait beaucoup plus rude». Ces projets de développement seraient concrétisés avec des partenaires locaux, car Slim Othmani affirme haut et fort qu’il «ne croit pas à l’aventure maghrébine seul». Et parce que la circulation des capitaux – tout comme celle des hommes aussi - est fort compliquée au Maghreb, le patron de NCA-Rouiba a fait sienne une idée – l’échange d’actions entre entreprises maghrébines d’un même secteur - lancée en 2006 par un intervenant aux journées de l’entreprise, et qui est susceptible de faciliter un éventuel rapprochement ou fusion d’entreprises maghrébines. Plus, notre interlocuteur pense que «cet instrument devrait être promu par les institutions financières des pays du Maghreb. Pour deux raisons au moins : d’abord, «cette idée simple, mais peut-être complexe dans la mise en œuvre, permet un rapprochement rapide». Ensuite, «il y a beaucoup d’acteurs qui ont envie de se «marier». Donnons-leur cette possibilité». 

Par Moncef Mahroug

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e-mail :contact@lesdebats.com



11/12/2009
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