Squat des trottoirs et jardin botanique

Edition du 13 mai 2008 > Alger Info
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Commune de Rouiba

Le jardin botanique se meurt

Le fameux jardin public plus que centenaire est situĂ© au cƓur du tissu urbain de cette importante localitĂ©. Sa superficie, s’étalant sur plusieurs hectares, renferme une riche variĂ©tĂ© florale, dont certaines espĂšces rares sont protĂ©gĂ©es par les conventions internationales.

Selon notre source, il existe au niveau de ce site naturel plus d’une cinquantaine d’espĂšces vĂ©gĂ©tales rĂ©pertoriĂ©es par les services des forĂȘts. Il s’agit de vĂ©gĂ©taux, tels les mimosas, le pin d’Alep, le platane d’Orient, le palmier des Canaries, le bananier des Sages, l’acacias, la sophora Ă  deux fleurs et bien d’autres encore, qui sont autant d’espĂšces soumises depuis fort longtemps Ă  une dĂ©perdition effrĂ©nĂ©e due aux alĂ©as du temps et Ă  la main destructrice de l’homme. La seule pĂ©piniĂšre qui assurait un tant soit peu la rĂ©gĂ©nĂ©ration de certaines plantes a Ă©tĂ© dĂ©localisĂ©e par l’APC afin de rĂ©cupĂ©rer le terrain d’assiette qui demeure encore en jachĂšre. En fait, ce joyau bioclimatique, conçu initialement pour ĂȘtre un espace de dĂ©tente et d’embellissement du paysage urbain, ne fait plus des heureux parmi les amoureux de la nature et du repos en plein air. Un coup fatal a Ă©tĂ© portĂ© depuis fort longtemps Ă  l’aspect originel des lieux. De ce jardin botanique, dotĂ© initialement d’un agencement harmonieux, et qui faisait jadis la fiertĂ© des habitants de Rouiba, il ne subsiste hĂ©las qu’une vĂ©gĂ©tation effacĂ©e derriĂšre des piliers en bĂ©ton Ă©rigĂ©s Ă  la limite des surfaces en matĂ©riaux synthĂ©tiques, disputant paradoxalement Ă  cet espace sa vocation naturelle d antan.« Il est dĂ©solant de voir avec amertume ce magnifique jardin dĂ©pĂ©rir de jour en jour depuis plusieurs annĂ©es sans qu’aucune solution ne soit rĂ©ellement concrĂ©tisĂ©e afin de remĂ©dier Ă  ce dĂ©sastre. Â» Tels furent les propos de certains citoyens que nous avons rencontrĂ©s sur les lieux. A cette nĂ©gligeance avĂ©rĂ©e s’ajoute encore l’initiation par l’ APC, dans les annĂ©es 1990, d’ un projet d’amĂ©nagement aux contours farfelus dont les travaux ont carrĂ©ment hypothĂ©quĂ© la vocation, voire la survie, de ce fleuron de l’écosystĂšme urbain.En fait, depuis plus d’une dizaine d’annĂ©es, des quantitĂ©s considĂ©rables de bĂ©ton ont Ă©tĂ© injectĂ©es avec dĂ©sinvolture sur les racines de cette richesse biologique. En outre, les choses se sont bien aggravĂ©es depuis, face Ă  la dĂ©mission de l’APC par rapport au sort de ce chantier, dans un sens ou dans un autre. En consĂ©quence, cet espace vert a Ă©tĂ© dĂ©sormais reconverti involontairement en terrain de prĂ©dilection des dĂ©linquants de tout acabit, qui s’adonnent en groupes Ă  la consommation d’alcool et de psychotropes au milieu des herbes folles et des immondices. Cette situation controversĂ©e n’a pas manquĂ© de provoquer l’ ire et l’indignation de la population locale. « Des dĂ©lits de tout genre sont commis en permanence Ă  l’intĂ©rieur de ce jardin et au milieu de cette vĂ©gĂ©tation sauvage. C’est devenu un lieu de dĂ©bauche. Les adolescents qui frĂ©quentent les lieux s’imprĂšgnent dĂ©jĂ  des mĂ©faits de cette situation. Cela nous porte gravement prĂ©judice Â», ont soutenu des retraitĂ©s rĂ©sidant Ă  proximitĂ© des lieux.NĂ©anmoins, devant autant de gĂąchis, l’administration locale semble enfin se ressaisir, en portant inscription d’ un plan de rĂ©habilitation de ce jardin public dans le sens de le concilier avec son aspect authentique. En fait, selon notre source, une Ă©tude est dĂ©jĂ  prĂ©vue sur la base de documents techniques anciens illustrant les amĂ©nagements qui prĂ©valaient initialement. Il est envisagĂ©, en somme, de reconstituer la variĂ©tĂ© florale Ă  l’intĂ©rieur des carrĂ©s de jardins longĂ©s au milieu par des allĂ©es de promenade et ponctuĂ©s par des bancs publics. « Tous les Ă©lĂ©ments d’ architecture et d’ amĂ©nagement seront scrupuleusement rĂ©intĂ©grĂ©s afin d’ agrĂ©menter ce lieu Â», a prĂ©cisĂ© notre source. Aussi, dans le but de tranquilliser les visiteurs, et particuliĂšrement les familles, un poste de police est projetĂ© Ă  l intĂ©rieur de ce site. Une fois rĂ©alisĂ©, ce projet sera d un apport certain Ă  l’ Ă©quilibre bioclimatique de cette microzone. L’amĂ©lioration du bien-ĂȘtre et du cadre de vie du citoyen devra, bien entendu, connaĂźtre une avancĂ©e consĂ©quente. Toutefois, malgrĂ© l’ ambition et la pertinence de ce programme auquel une enveloppe financiĂšre consĂ©quente a Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e, sa mise en Ɠuvre tarde paradoxalement Ă  ĂȘtre amorcĂ©e. Ceci, Ă  l’ heure oĂč les pouvoirs publics font de la prĂ©servation et de la promotion de l’environnement leur cheval de bataille.Il est aberrant et inadmissible de voir perdurer le retard qu’ accuse le lancement effectif de ce plan de sauvetage, malgrĂ© son urgence et sa prioritĂ© criante. Quand va donc cesser cette nonchalance qui pĂ©nalise la rĂ©appropriation de cet espace vert par le grand public ? A bon entendeur.

Rachid Zerabib

rĂšgles de l’urbanisme commercial "nĂ©gligĂ©es"

Squat des trottoirs et rùgles de l’urbanisme commercial

Deux arrĂȘtĂ©s de l’ex-gouvernorat ignorĂ©s

Sur la route reliant Rouiba Ă  AĂŻn Taya, des vendeurs squattent des trottoirs et en font « un bien inaliĂ©nable Â», aucun espace n’est Ă©pargnĂ©. Plus loin, Ă  la sortie est de Bordj El Kiffan, des jeunes prennent possession de la rue et gĂȘnent grandement la circulation sur la RN 24.

MĂȘme constat au centre-ville, autrement plus surveillĂ©. Difficile pour les piĂ©tons de s’y frayer un chemin. Ceux qui choisissent de faire le raccourci de la rue Bichat, s’ils « s’extraient Â» de l’enfilade des vendeurs, il leur est « proposĂ© Â» de s’installer manu militari Ă  l’intĂ©rieur des magasins. Pourtant ce n’est pas faute de rĂšgles juridiques appropriĂ©es. La rĂ©glementation existe, celle surtout prise Ă  l’époque du gouvernorat du grand Alger (GGA), pĂ©riode ayant connu une rĂ©elle inflation juridique. La situation pourtant n’était pas aussi dĂ©plorable qu’elle l’est de nos jours. A s’en tenir aux dispositions de l’arrĂȘtĂ© n°140 de fĂ©vrier 1998, pris par le directeur de la rĂ©glementation (DRAG) du gouvernorat d’Alger (GGA), « l’exposition et la vente des marchandises de toute nature sur les trottoirs et la voie publique sont interdites Â». L’ article 2, ne prĂ©tend pas Ă  l’exhaustivitĂ© ; seuls les produits emballĂ©s, conditionnĂ©s ou bien en vrac, sont mentionnĂ©s. L’article 3 de l’arrĂȘtĂ© du DRAG, qui ne concernait que les circonscriptions de l’« intra-muros Â» finira, aprĂšs le rĂ©amĂ©nagement des statuts du gouvernorat, par couvrir toutes les wilayas dĂ©lĂ©guĂ©es de la pĂ©riphĂ©rie. Autre texte d’importance, l’arrĂȘtĂ© n° 66, pris par le gouverneur, M. Rahmani, qui traite des aspects liĂ©s Ă  l’urbanisme commercial. L’obstruction de la voie publique y est mise en Ă©vidence par l’article 7. Un certificat de conformitĂ© est exigĂ© des commerçants par rapport aux travaux engagĂ©s dans les magasins, et un dĂ©lai de 30 jours leur est accordĂ© Ă  partir de la publication de l’arrĂȘtĂ© pour se conformer Ă  la rĂ©glementation. Il reste que la situation s’est dĂ©gradĂ©e, et en dĂ©pit des redites et autres confusions marquant ces quelques alinĂ©as des deux traitĂ©s, la rĂ©glementation est lĂ . Rares sont ceux qui s’y conforment : les trottoirs n’appartiennent plus aux piĂ©tons mais aux seuls vendeurs informels, lorsque ce n’est pas aux commerçants lĂ©gaux qui occupent la boutique d’en face. Difficile donc d’appliquer les arrĂȘtĂ©s. A l’inertie des assemblĂ©es communales, qui ne veulent pas se mettre Ă  dos leurs citoyens, les agents de l’ordre prĂ©fĂšrent ne pas « trop gĂȘner Â» les commerçants. A la Direction du commerce (DCP), on fait remarquer que les P/APC ont un droit de regard sur ces installations squattant les trottoirs. A Mohammadia, Ă  Cinq Maisons, l’assemblĂ©e communale reste indiffĂ©rente Ă  l’anarchie, malgrĂ© les mesures de fermeture, dĂ©clare-t-on.

Nadir Iddir


 



16/05/2008
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