Tunisie: l'esplanade de la Kasbah évacuée, heurts entre police et manifestants
Tunisie: l'esplanade de la Kasbah évacuée, heurts entre police et manifestants
Des habitants de Kasserine manifestent devant le siège du gouvernement de Tunis le 28 janvier 2011. (Photo Fethi Belaid/AFP) |
La police a fait évacuer vendredi les manifestants qui campaient depuis six jours devant les bureaux du premier ministre au centre de Tunis, sur la place de la Kasbah, selon des journalistes de l'AFP.
Les unités anti-émeutes ont tiré des grenades lacrymogènes contre les manifestants rassemblés sous les fenêtres du bureau du premier ministre Mohammed Ghannouchi, et qui leur lançaient des pierres, a constaté l'AFP.
Vendredi 28 janvier 2011, 18h37
Au moins cinq personnes ont été blessées au cours de ces affrontements, a indiqué à l'AFP un médecin urgentiste sur place.
Des unités de la police anti-émeutes, comptant environ 200 hommes, ont fait mouvement vers la place de la Kasbah en tirant un grand nombre de grenades lacrymogènes.
Sur l'esplanade, survolée par un hélicoptère, des militaires (bien des militaires) ont démonté les tentes utilisées par les manifestants, qui protestaient depuis le 23 janvier contre M. Ghannouchi, et son gouvernement de transition.
Ils ont placé des barrières autour de la place pour empêcher les manifestants de revenir.
Dans les rues adjacentes, de nombreuses personnes refluaient en désordre, les yeux rougis et en pleurs à causes des tirs de grenades.
"J'ai vu au moins cinq blessés. Plusieurs saignaient", a affirmé le médecin du Samu de Tunis, Majdi Amami.
Il a précisé que deux blessés ont été atteints par des pierres lancées par les manifestants et que la police rejetait ensuite vers eux. Un troisième a été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée "presque à bout portant", a affirmé ce médecin.
Par la suite, les manifestations ont repris sur l'avenue Habib Bourguiba, et, en fin d'aprés-midi, la principale artère de Tunis retentissait des tirs de lacrymogènes, et était remplie de fumée.
Sur l'avenue, qui avait retrouvé son visage ordinaire vendredi matin pour la première fois depuis plusieurs jours, les magasins et cafés ont vite fermé.
La zone était survolée en permanence par un hélicoptère de l'armée, et la police pourchassait des manifestants dans les rues adjacentes à l'avenue Bourguiba.
Le président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), Moktar Trifi, a indiqué à l'AFP avoir demandé au Premier ministre "de faire cesser les tirs de lacrymogènes, de relacher les personnes arrêtées".
"Il m'a dit que cela allait être fait", a-t-il ajouté.
Après trois jours d'âpres tractations, M. Ghannouchi avait en grande partie cédé à la pression quotidienne de milliers de manifestants en formant jeudi soir une nouvelle équipe de transition profondément remaniée.
Cinq des sept anciens ministres du dernier gouvernement de Ben Ali qui y figuraient ont été remerciés, notamment tous ceux qui occupaient les postes-clés: Défense, Intérieur, Affaires étrangères, Finances
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