Une balle dans la tête met fin à l a tragédie française
Zapping Actu du 22 Mars 2012 - Mohamed Merah, 24... par zap-tele
Une balle dans la tête met fin à une tragédie nationale
TOULOUSE (Reuters) - Une balle dans la tête a stoppé jeudi la trajectoire de Mohamed Merah, dont la série de meurtres a ébranlé la France, mis l'élection présidentielle entre parenthèses et soulevé de nombreuses interrogations. La mort, les armes à la main, de l'homme qui avait abattu trois militaires d'origine maghrébine, un rabbin et trois enfants juifs en se réclamant d'Al Qaïda a soulevé une polémique sur l'extrême dangerosité d'une poignée d'islamistes radicaux et fait craindre à certains un réveil des tensions communautaires.
Une balle dans la tête met fin à une tragédie nationale
.
TOULOUSE (Reuters) - Une balle dans la tête a stoppé jeudi la trajectoire de Mohamed Merah, dont la série de meurtres a ébranlé la France, mis l'élection présidentielle entre parenthèses et soulevé de nombreuses interrogations.
La mort, les armes à la main, de l'homme qui avait abattu trois militaires d'origine maghrébine, un rabbin et trois enfants juifs en se réclamant d'Al Qaïda a soulevé une polémique sur l'extrême dangerosité d'une poignée d'islamistes radicaux et fait craindre à certains un réveil des tensions communautaires.
Après l'union affichée dans un premier temps, des fissures sont apparues dans la classe politique. Marine Le Pen, candidate du Front national à l'élection présidentielle, a accusé les autorités de laxisme face à la menace représentée par le fondamentalisme tandis que d'autres responsables politiques pointaient des failles des services de renseignement, qui surveillaient le tueur depuis plusieurs mois.
Mais l'heure était d'abord au soulagement après un drame qui a tenu la France en haleine pendant 11 jours avant la séquence finale, une fusillade nourrie de plusieurs minutes dans l'appartement toulousain où Mohamed Merah était assiégé par les policiers du Raid depuis plus de 30 heures.
"Face à une agression terroriste dont la violence le dispute à l'abjection, la France a fait preuve de sang-froid et de détermination", a déclaré Nicolas Sarkozy dans une brève allocution à l'Elysée.
"Elle est restée unie et rassemblée", a ajouté le président. "Aujourd'hui, les Français doivent surmonter leur indignation et ne pas laisser libre cours à leur colère."
Même tonalité consensuelle dans la bouche de François Hollande, le rival socialiste du président-candidat, dans une courte déclaration depuis son siège de campagne : "La République est toujours la plus forte, c'est la leçon que nous devons tirer des moments que nous venons de vivre", a-t-il dit.
"TU TUES MES FRÈRES, JE TE TUE"
L'homme qui avait dit vouloir mettre la France "à genoux", un jeune Français d'origine algérienne de 23 ans connu pour des faits de délinquance et pour avoir effectué des séjours en Afghanistan et au Pakistan, avait d'abord dit aux négociateurs qu'il pourrait se rendre pour changer ensuite brutalement de stratégie.
Avant de cesser de donner signe de vie, au point que certains se demandaient s'il n'était pas mort, l'homme s'était longuement épanché sur ses motivations, affirmant avoir voulu venger la mort d'enfants palestiniens et punir la France pour son engagement militaire en Afghanistan.
Celui qui avait tué de sang-froid sept victimes à Montauban et Toulouse était bien vivant quand les hommes du Raid ont pénétré dans son appartement.
Surgissant de la salle de bains, il a mitraillé les assaillants avant de se jeter par la fenêtre et de s'écrouler sur le sol, mort.
"Un fonctionnaire qui a pourtant l'habitude nous a dit qu'il n'avait jamais vu un assaut de cette violence", a dit le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, ajoutant que deux fonctionnaires de police avaient été blessés lors de l'opération.
Mohamed Merah a vendu chèrement sa peau avant d'être tué d'une balle dans la tête, comme l'a indiqué le procureur de Paris, qui coordonne l'enquête.
Le tueur avait filmé lui-même ses trois séries de meurtres et les images, extrêmement explicites, seront versées à la procédure, a ajouté François Molins lors d'une conférence de presse à Toulouse.
"Tu tues mes frères, je te tue", aurait dit Mohamed Merah en commettant son premier meurtre, selon le procureur.
À LA RECHERCHE DE COMPLICES
Le tueur au scooter, qui a affirmé qu'il avait planifié d'autres meurtres, a été identifié par une enquête menée grâce à des écoutes et à la surveillance de ses activités sur internet. L'homme a commis peu d'erreurs mais a donné un coup de pouce aux enquêteurs en s'étant informé auprès d'un concessionnaire sur les moyens de maquiller son deux-roues.
Les forces de l'ordre ont découvert sur les indications du tueur deux voitures emplies d'armes - des pistolets mitrailleurs et automatiques. Un arsenal qui suggère qu'il a bénéficié de soutiens.
L'enquête devra déterminer s'il a agi seul et tentera de débusquer d'éventuels complices, a expliqué le procureur de Paris. La mère du tueur, l'un de ses frères, qui évoluait également dans la mouvance salafiste, et sa compagne ont été placés en garde à vue.
La police scientifique a investi aussitôt l'appartement qu'occupait Mohamed Merah dans un paisible quartier résidentiel de Toulouse et des investigations y sont en cours.
L'affaire pourrait avoir des implications politiques, un premier sondage en vue de l'élection présidentielle semblant indiquer une légère progression de Nicolas Sarkozy, toujours donné battu au second tour par François Hollande.
Des questions se posent enfin sur la manière dont cet homme connu des services de police pour son militantisme salafiste et ses voyages dans la zone pakistano-afghane a pu amasser un tel arsenal et passer entre les mailles de la police
Quant à la campagne pour la présidentielle, elle a déjà repris ses droits, comme l'a signalé le patron de l'UMP, Jean-François Copé, en accusant jeudi François Hollande et le candidat centriste François Bayrou d'avoir instrumentalisé l'affaire.
Nicolas Sarkozy devait tenir un meeting dans la soirée à Strasbourg. Le drame qui vient de s'achever y sera évoqué, a-t-on appris dans son entourage.
Service France, édité par Patrick Vignal
Mohamed Merah : mort "les armes à la main"...
Mohamed Merah : un face-à-face de 32 heures
Le suspect des tueries de Toulouse et Montauban a longuement résisté à l'assaut, décidé en fin de matinée jeudi. L'homme, âgé de 23 ans, est finalement décédé lors d'une violente fusillade avec les forces spéciales. Retour en images sur les moments forts de l'intervention du RAID, l'unité d'élite de la police, dans le quartier toulousain de la Côte Pavée...
Voir aussi :
- Intervention du RAID : Mohamed Merah est mort
- Intervention du RAID : la première journée en images
- Qui est Mohamed Merah ?
- Toulouse : tuerie devant une école juive
- Tueries : votre hommage aux victimes
- Israël : l'insupportable douleur
- Montauban : l'hommage aux militaires
- La communauté juive : une cible récurrente
- Tuerie de Toulouse : la classe politique sous le choc
- Des militaires exécutés à Montauban