Une presque jumelle à la Terre

Une presque jumelle à la Terre

Des astronomes européens ont annoncé, mercredi 16 septembre, la découverte de l'un des graals de l'astronomie moderne : la première planète extrasolaire rocheuse. Plusieurs exoplanètes peu massives, découvertes ces dernières années, étaient suspectées d'appartenir à cette catégorie des planètes dites telluriques - comme la Terre, Mars, Vénus ou Mercure - mais jamais la démonstration n'avait pu en être apportée. A en croire les travaux qui doivent être publiés fin octobre dans la revue Astronomy and Astrophysics, c'est désormais chose faite. La petite planète, baptisée Corot-7b, située à quelque 500 années-lumière de la Terre, est bel et bien constituée de roche. Située à 2,5 millions de kilomètres de son étoile, baptisée Corot-7, elle affiche des températures infernales, comprises entre 1 500 °C et 2 000 °C. Lire la suite l'article

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GÉANTES GAZEUSES

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"Jusqu'à présent, une dizaine de planètes appartenant à la catégorie dite des super-Terre ont été publiées, explique l'astronome Didier Queloz (université de Genève), principal auteur de la découverte. Cette catégorie regroupe les planètes dont la masse est supérieure à celle de la Terre, mais inférieure à celle de Neptune. Cependant, la taille d'aucun de ces objets n'avait pu être mesurée." Or sans cette information, il est impossible de calculer la densité de l'objet - donc sa nature, rocheuse ou non.

Mis sur orbite en 2006, le télescope spatial Corot, principalement conçu au Centre national d'études spatiales (CNES), a d'abord observé le transit de la planète. Toutes les vingt heures environ, elle passe devant son étoile et occulte 0,03 % de son rayonnement pendant une heure. Les astronomes ont ensuite braqué sur Corot-7 l'instrument Harps (High Accuracy Radial Velocity Planet Search), installé sur l'un des télescopes chiliens de l'Observatoire européen austral (ESO). Cet instrument est capable de repérer les infinitésimales oscillations d'une étoile provoquées par l'effet gravitationnel de la ou des planètes en orbite autour d'elle.

La combinaison de ces deux types d'observation, explique Claire Moutou (Laboratoire d'astrophysique de Marseille), coauteur de la découverte, "nous a permis de déterminer le rayon de Corot-7b, qui est d'environ 1,8 fois celui de la Terre, ainsi que sa masse d'environ cinq fois la masse de notre planète". D'où la densité de Corot-7b, qui est précisément celle de la planète bleue.

La nature tellurique de Corot-7b pourrait également faire avancer un débat en cours sur la nature des autres planètes de la catégorie des super-Terre - dont certaines sont d'ailleurs plus "petites" encore que Corot-7b - l'une d'elles est ainsi seulement 1,9 fois plus massive que la Terre.

Car si la nature des premières exoplanètes à avoir été détectées ne faisait guère de doute - il s'agit de géantes gazeuses comme Jupiter ou Saturne - il n'en va pas de même des planètes plus modestes découvertes récemment. "Aujourd'hui, on découvre de plus en plus de super-Terre, et toute la question est de savoir si celles-ci sont plutôt des "petits Neptune" ou des "grosses Terre", explique Didier Queloz. La nature de Corot-7b peut conduire à penser qu'il s'agit plutôt de "grosses Terre"."

Loin d'être exceptionnels, les mondes comparables au nôtre pourraient être monnaie courante. Selon M. Queloz, "on pourrait estimer qu'environ 20 % des étoiles" puissent tenir dans leur orbite de telles planètes pourvues d'un socle rocheux.

Stéphane Foucart


23/09/2009
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