Libye: combats autour de Brega, la rébellion prête à un cessez-le-feu
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Des rebelles libyens quittent Ajdabiya, en route vers Brega, le 1er avril 2011 (Photo Mahmud Hams/AFP)
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Le site pétrolier de Brega, dans l'est de la Libye, a été vendredi le théâtre d'intenses combats entre les forces de Mouammar Kadhafi et les rebelles, qui se sont dits prêts à un cessez-le-feu sous certaines conditions.
En milieu de journée, la ligne de front se situait à 800 km à l'est de Tripoli, aux environs de Brega, mais il était impossible de savoir de source indépendante qui contrôlait la localité, selon des journalistes de l'AFP.
Vendredi 01 avril 2011, 20h22 Au total, 11 personnes dont huit civils ont péri en trois jours dans la zone disputée, selon des sources médicales à Ajdabiya, à 80 km à l'est de Brega: cinq civils sont morts mercredi, trois jeudi et trois rebelles vendredi. De plus, 10 insurgés ont été blessés.
Les versions divergeaient cependant sur les circonstances exactes de la mort des civils, l'une affirmant qu'ils avaient été tués dans des raids aériens de la coalition internationale et l'autre disant qu'ils l'avaient été par les forces du colonel Kadhafi.
Mais les rebelles bloquaient la route vers Brega, avec des pick-up garés en travers de la chaussée à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Ajdabiya.
En fin d'après-midi, les combats à l'artillerie lourde continuaient, les rebelles utilisaient des lance-roquettes multiples de gros calibre, et le bruit des détonations résonnait jusqu'à Ajdabiya.
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Des rebelles libyens près de Brega, le 31 mars 2011 (Photo Mahmud Hams/AFP)
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Après avoir battu en retraite sous les bombardements de la coalition internationale, les troupes de Mouammar Kadhafi ont marqué des points sur le terrain ces derniers jours, reprenant plusieurs localités aux insurgés, en particulier le site pétrolier de Ras Lanouf.
Selon le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, les conditions météorologiques ont réduit ces derniers jours l'efficacité des frappes de la coalition internationale, dans la mesure où les avions ne pouvaient pas toujours "voir les cibles avec précision".
Vendredi matin, les rebelles, sous-équipés et moins bien organisés que l'armée loyaliste, ont tenté de remettre de l'ordre dans leur organisation.
Devant la porte ouest d'Ajdabiya, Abdelkarim Mansouri, 54 ans, criait les nouvelles consignes: "Plus de civils ! Plus de voitures civiles. Seuls les soldats et le ravitaillement peuvent passer !"
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Des rebelles libyens, le 30 mars 2011 à Ajdabiya (Photo Mahmud Hams/AFP)
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Il s'agit là qu'une "nouvelle tactique", a-t-il expliqué à l'AFP. "On ne veut plus que les chebab (jeunes) se fassent tuer. La guerre n'est pas une distraction. Ce sont les ordres du conseil militaire".
Pendant ce temps, à Benghazi, fief des rebelles à 160 km au nord d'Ajdabiya, Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT), s'est dit prêt à respecter un cessez-le-feu, à deux conditions.
"Nous sommes prêts à un cessez-le-feu à condition que nos frères dans les villes de l'ouest puissent s'exprimer librement et que les forces (pro-Kadhafi) qui assiègent nos villes se retirent", a-t-il expliqué.
Il s'exprimait près une rencontre avec l'envoyé spécial de l'ONU en Libye, le Jordanien Abdel Ilah Khatib, qui a affirmé que le principal objectif de l'ONU était d'obtenir "un cessez-le-feu durable".
Les puissances occidentales cherchent une solution politique plutôt que militaire au conflit, qui a éclaté le 15 février avec les premières manifestations en faveur de la démocratie à Benghazi.
"La situation en Libye ne peut pas être résolue par des moyens militaires. Il peut seulement y avoir une solution politique", a insisté le ministre allemande des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.
Parallèlement, un proche conseiller du clan Kadhafi, en visite dans sa famille à Londres, est reparti porteur d'un "message fort" du gouvernement britannique au régime Kadhafi, selon une source gouvernementale à Londres.
Selon le quotidien britannique The Guardian et la BBC, Mohammed Ismail aurait été envoyé à Londres pour tenter de trouver une porte de sortie au dirigeant libyen.
Car si ses troupes ont marqué des points sur le terrain ces derniers jours, Mouammar Kadhafi a subi un revers important sur le plan politique avec la défection, annoncée mercredi soir, de l'une des principales figures du régime, le ministre des Affaires étrangères Moussa Koussa.
M. Koussa avait activement participé ces dernières années au retour de la Libye dans le concert des nations fréquentables.
L'Otan a pris jeudi matin le commandement de toutes les opérations, assumées depuis le 19 mars par la coalition menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Selon son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen, la mission sera accomplie "quand il n'y aura plus de menaces contre la population civile".
Il s'est opposé à l'idée d'armer les rebelles, estimant que l'Otan intervenait "pour protéger le peuple libyen, et non pour armer le peuple".
Vendredi, la rébellion a annoncé avoir passé un accord avec le Qatar pour commercialiser le pétrole brut des zones qu'elle contrôle en échange de livraisons de nourriture, médicaments et carburant, précisant qu'elle espérait aussi pouvoir acheter des armes avec les revenus du pétrole.
Et l'Union européenne s'est dite prête à déclencher, si l'ONU le demandait, une opération militaire humanitaire afin de répondre à la situation de crise en Libye.
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