VENDREDI 28 Octobre 2011
ألجمعة 01 شوال 1432 هـ
Vendredi 28 Octobre 2011
ألجمعة 28 أكتوبر 2011
En Tunisie, les troubles se poursuivent à Sidi Bouzid après une nuit de violences
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 28.10.11 | 12h48 • Mis à jour le 28.10.11 | 20h08
La tension restait vive vendredi 28 octobre au soir à Sidi Bouzid, ville symbole de la révolution tunisienne, malgré l'instauration d'un couvre-feu destiné à empêcher de nouvelles violences dans cette ville du centre-ouest du pays. Des groupes ont menacé de détruire "ce qui reste" cette nuit, a indiqué l'AFP.
"Un couvre-feu sera instauré à partir de ce soir 19 heures (18 heures GMT) jusqu'à 5 heures demain matin (4 heures GMT), et ce tous les jours jusqu'à nouvel ordre", avait déclaré plus tôt dans la journée le porte-parole du ministère de l'intérieur. Les troubles, qui ont éclaté jeudi soir après l'annonce du résultat des élections du 23 octobre, ont donné lieu à une nuit de violences.
Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahda, a lancé vendredi un appel au calme, alors que le local d'Ennahda et des bâtiments publics de cette ville du centre du pays ont été mis à sac et des dossiers administratifs brûlés. "Nous appelons au calme et à la préservation des biens publics", a déclaré M. Ghannouchi, dont le parti est sorti vainqueur du scrutin. Il a affirmé voir dans ces troubles "la main du RCD dissous", l'ancien parti du président Zine El Abidine Ben Ali.
TROUBLES APRÈS LES RÉSULTATS
Les violences ont repris vendredi dans les rues de Sidi Bouzid après quelques heures de calme. Plusieurs milliers de manifestants stationnaient de nouveau à la mi-journée devant la mairie.
Les forces de sécurité ont tiré en l'air pour tenter de disperser une foule de manifestants qui tentaient d'attaquer les bureaux du gouvernement régional."L'armée tente de disperser les manifestants en tirant en l'air et en utilisant du gaz lacrymogène", a indiqué un des témoins, Attia Athmouni. Selon un autre témoin, Mahdi Horchani, l'armée est intervenue lorsque la foule a tenté de s'en prendre au bureau du gouverneur. Par ailleurs, des policiers retranchés dans le commissariat ont fait usage de gaz lacrymogènes pour dissuader les manifestants de s'en prendre au bâtiment, après qu'une voiture de la police a été brûlée, a indiqué le ministère de l'intérieur qui ne signale toutefois aucun blessé.
Environ un millier de personnes s'étaient rassemblées dans la nuit de jeudi à vendredi dans la rue principale de la ville pour protester contre l'invalidation de six listes de Hechmi Haamdi, richissime homme d'affaires, dont les bulletins n'ont pas été comptabilisés en raison d'irrégularités. Des membres de la tribu de M. Haamdi ont été vus à la tête des manifestants, ainsi que des figures de l'ancien parti-Etat de Ben Ali, soupçonné d'être derrière le succès inattendu de La Pétition populaire de Hechmi Haamdi, selon l'AFP. Certains ont exigé des excuses de Hamadi Jebali, qui avait déclaré que Ennahda ne négocierait pas avec Haamdi, d'autres criant "Jebali tu es lâche, les hommes libres de Bouzid ne se laisseront pas humilier".
Outre la mise à sac du local du parti islamiste Ennahda, des jeunes cagoulés ont incendié le tribunal local, des postes et un district de la gendarmerie, et ont saccagé un centre de formation professionnelle. Les troubles ont duré jusqu'à 4 heures du matin (3 heures, heure de Paris) et une quinzaine de personnes ont été interpellées. Des manifestations similaires ont eu lieu dans des bourgades autour de Sidi Bouzid, d'où est originaire l'homme d'affaires.
La Pétition populaire, liste totalement absente sur le terrain pendant la campagne électorale, a obtenu 19 sièges dans l'Assemblée constituante sur 217. Hechmi Haamdi a fait campagne de Londres par le biais de sa télévision satellitaire Al-Mustakilla. Jeudi soir, il a annoncé son retrait de l'Assemblée constituante pour protester contre les invalidations de ses listes.
Tunisie : Ghannouchi ouvre son cœur à tous les Tunisiens
Jeudi 27 Octobre 2011
Par info01
Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahda vainqueur des élections en Tunisie, a appelé vendredi tous les acteurs politiques à y participer à l'instauration d'un régime démocratique, déclarant que « nos coeurs sont ouverts à tout le monde ». « La démocratie, c'est pour tout le monde, nos coeurs sont ouverts à tout le monde, on demande à tous nos frères quelles que soient leurs orientations politiques de participer à l'écriture de la constitution et l'instauration d'un régime démocratique », a déclaré M. Ghannouchi lors d'une conférence de presse.