VOYAGES--- ---VOYAGES

-1-Les visas dans les plus courts délais
-2-LIBRE CIRCULATION DE PERSONNES--***
                                                                                

 

LA DÉCISION SERA                                                                                         ANNONCÉE PAR SARKOZY, LORS DE SA VISITE À ALGER
Les visas dans les plus courts délais
05 novembre 2006 - Page : 3

Les Algériens préfèrent la liberté de circulation, soit l'obtention de visas plus facilement.

La visite de Nicolas Sarkozy les 13 et 14 novembre à Alger est porteuse de nouvelles perspectives dans les relations entre Alger et Paris. Bien que cette visite, annoncée depuis l'été dernier dans nos colonnes, s'inscrive dans le cadre des échanges et de coopération entre les deux ministères de l'Intérieur, algérien et français, il n'échappe à personne que Sarkozy est aussi président de l'UMP et probablement son candidat à l'élection présidentielle française de 2007.
Cette casquette de présidentiable demandera à Sarkozy du doigté pour convaincre les autorités algériennes de sa volonté d'aplanir les malentendus et d'instaurer un partenariat réellement privilégié avec un pays aussi important qu'est l'Algérie au Maghreb Sarkozy a, dans sa relation avec l'Algérie, l'avantage de ne pas avoir de passé colonial si l'on peut dire et de ne pas avoir été, non plus, actif dans les tentatives des années 80 et 90 d'imposer l'islamisme comme alternative au peuple algérien. Chose ardemment défendue par les socialistes alors au pouvoir. Sur la question de l'extrémisme et du terrorisme, il est sans ambiguïté et ne peut que trouver des interlocuteurs attentifs à Alger. La coopération dans la lutte contre le terrorisme pourrait se renforcer tant les deux parties se rejoignent dans la nécessité d'éradiquer ce fléau.
Sarkozy reste, en dépit des critiques qui lui sont adressées, le ministre du Culte français qui a plaidé la cause de l'Islam de France tel que pratiqué par la majorité des musulmans, dont les Algériens: tolérant et ouvert sur la modernité. Des mosquées ont été construites ou en voie de l'être et le pèlerinage sera, cette année, sur la demande de Sarkozy, mieux organisé. Au plan politique, le ministre français est très attaché à l'idée d'un Maghreb uni avec un partenariat de qualité avec l'UE.
Contrairement à ses positions sur le Moyen-Orient, il croit qu'il est possible d'avoir au sud de l'Europe des partenaires économiques, notamment l'Algérie, dans une perspective de développement durable et d'intérêts communs. Evidemment, la question de l'immigration perturbe le dialogue politique entre les deux rives. Sur ce point, l'Algérie est moins concernée car les tendances actuelles indiquent que les Algériens préfèrent la liberté de circulation, soit l'obtention de visas plus facilement que la résidence définitive.
Ce serait d'ailleurs, à en croire des sources sûres, l'une des principales décisions que devait annoncer M.Sarkozy, à l'occasion de sa prochaine visite à Alger, à savoir la réduction des délais d'obtention des visas. L'Algérie n'exerce pas, si l'on peut dire de pression au titre de l'émigration sur l'Europe en général et la France en particulier. Même le concept d'immigration choisie très controversé est de peu de portée pour les Algériens qui préfèrent de plus en plus les pays du Golfe ou l'Amérique. De toute façon, l'Algérie tente depuis quelques années, de récupérer sa diaspora et de limiter les départs de ses élites. Un fait est sûr, les 13 et 14 novembre les discussions seront plus claires et probablement plus fructueuses car Sarkozy, selon ses proches et ses collaborateurs d'origine algérienne, a des défauts mais il a le sens de la loyauté et un franc-parler qui évite les non-dits pesants. Il aura, lors de sa rencontre avec le président Bouteflika, à convaincre de sa sincérité un interlocuteur connu aussi pour son franc-parler.



 Ghania KHELIFI

http://www.lexpressiondz.com/T20061105/ZA4-0.htm

 

LIBRE CIRCULATION DE PERSONNES
Plus qu'un enjeu électoraliste
05 novembre 2006 - Page : 3

Le ministre français de l'Intérieur devra annoncer la suppression de consultations relatives à la délivrance de visas.

«Je suis convaincu que si Nicolas Sarkozy est élu président de la République, le traité d'amitié sera signé sur une base beaucoup plus saine. Je pense que sa prochaine visite à Alger va déjà changer la nature des relations bilatérales». Ces propos émanent de Abderrahmane Dahmane, secrétaire national chargé des relations avec les associations d'émigrés à l'UMP, dont le président n'est autre que Nicolas Sarkozy. Ce qui laisse croire que la perspective d'un traité d'amitié entre l'Algérie et la France reste évidemment ouverte même si la négociation de ce texte fondamental prendra encore du temps. Sur ce point, la teneur des derniers messages échangés par les deux chefs d'Etat, Abdelaziz Bouteflika et Jacques Chirac est des plus explicite. Un traité d'amitié essentiellement motivé par des urgences économiques, tant Paris se préoccupe des percées enregistrées, au cours des deux dernières années, par les Etats-Unis, la Russie et, à un degré moindre, la Chine.
Longtemps exhibé mais retardé à chaque échéance en raison des divergences politiques persistantes entre Alger et Paris, induites par la loi du 23 février 2005, le traité d'amitié sur lequel se fondent les espoirs de voir les relations algéro-françaises prendre un nouvel essor, a été, sinon enterré, du moins remis à des heures plus propices. Un traité d'amitié, basé sur une relation saine, suppose également, une libre circulation des personnes. Sur ce point, Alger attend beaucoup. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy surfera lors de sa visite sur trois points névralgiques devant «liés» Alger et Paris, les visas, le traité d'amitié et la condamnation du colonialisme.
Aussi pour dégeler un tant soit peu les relations, Nicolas Sarkozy devra annoncer la suppression de consultations relatives à la délivrance de visas, applicables seulement pour les Algériens. Instaurée dans les années 1990, la procédure de consultation était destinée à contrôler les mouvements des islamistes algériens en Europe. Cependant, depuis quelques années, la situation a évolué positivement en Algérie et la mesure, vécue dans ce contexte par les Algériens comme une discrimination à leur égard, n' a plus raison d'être. Un problème que suit personnellement le chef de l'Etat qui n'a pas manqué de le soulever à chaque fois qu'il reçoit un émissaire français, laissant par là même entendre que le traité d'amitié ne sera pas signé tant que ce problème n'est pas réglé. Dans le cas où l'annonce sera faite par Nicolas Sarkozy, les Algériens seront traités, enfin, de la même façon que leurs voisins marocains et tunisiens. De ce fait, quand un Algérien déposera sa demande de visa auprès du consulat d'un pays européen, il obtiendra une réponse -positive ou négative- au bout de seulement quelques jours. Alors qu'elle est actuellement de plusieurs semaines.
Cette mesure est l'aboutissement de plusieurs mois de travail entrepris par le ministre français des Affaires étrangères, Philipe Douste-Blazy, ministre UMP, auprès de ses homologues européens. Auparavant, l'idée d'allègement des procédures d'octroi de visas a été soulevé par François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste français, lors de sa visite à Alger sur invitation du FLN. François Hollande avait promis d'intervenir vigoureusement auprès de ses partenaires européens de l'espace Schengen pour que «les contraintes spécifiques appliquées aux Algériens, dans le cadre de la lutte antiterroriste, soient aujourd'hui abrogées au regard de l'évolution positive de la situation sécuritaire», a-t-il insisté relevant qu'«il n' y a aucune raison d'exiger plus des Algériens que de leurs voisins marocains ou tunisiens.»
Sur un autre plan, l'allègement des procédures d'octroi de visas jugulera le flux de l'immigration clandestine et par ricochet le trafic d'armes notamment dans la région du Sahel. L'annonce de la mesure d'allègement des procédures d'octroi de visas, prononcée à la veille d'une élection majeure en France, devra permettre à Nicolas Sarkozy de monter en estime chez les Algériens aussi bien d'Alger que de Paris. Aussi, il importe de savoir dans quel registre inscrire ces propos d'autant que l'Algérie demeure le passage obligé pour les politiques français en période pré-électorale. François Hollande, Michèle Alliot-Marie, Philippe Douste-Blazy et Nicolas Sarkozy se devaient de faire le pèlerinage à Alger. Il ne manque plus que Ségolène Royal pour compléter la liste. La visite à Alger de Nicolas Sarkozy, tout comme ses prédécesseurs, trouve sa justification par l'importance du poids électoral de la communauté algérienne établie dans l'Hexagone.
Le réservoir de voix que constitue la communauté algérienne n'est pas négligeable. La libre circulation des personnes, l'immigration et son insertion dans le tissu économique français, la position sur la lecture faite actuellement en France par rapport à la colonisation en général et par rapport à la colonisation de l'Algérie en particulier. Cela étant, au-delà du fait de replacer cette surenchère dans le contexte d'une présidentielle précoce, Nicolas Sarkozy n'ignore point les enjeux de la mémoire, ce qui n'est pas sans signification.
Aussi, son prochain séjour à Alger intervient à un moment où les relations algéro-françaises ne cessent de connaître des perturbations que seule la politique de bon voisinage saura tempérer.



Smail ROUHA

    ALGERIE  

Algérie Colonisation : Sarkozy rejette la faute

"On ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères" a affirmé, à Alger, le ministre.

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, en visite en Algérie, a qualifié de système colonial français d'"injuste" tout en excluant de présenter des excuses.
Le ministre de l'Intérieur avait entamé sa visite par un lieu hautement symbolique, le Monument des Martyrs, dédié aux victimes de la guerre d'Algérie, sur les hauteurs d'Alger: "C'est une façon d'exprimer mon amitié aux Algériens que de me recueillir devant un monument qui relate beaucoup de souffrances".
"Le système colonial est injuste.Des femmes et des hommes des deux côtés de la Méditerranée ont eu des souffrances", a-t-il répondu, interrogé sur cette repentance exigée. Avant de souligner que "la France se veut tournée vers l'avenir commun" et d'appeler au nécessaire "effort de compréhension réciproque".

Pas d'excuses

Toutefois, dans la soirée, alors qu'il s'exprimait lors d'un cocktail donné à l'ambassade de France devant un parterre de ressortissants français, Nicolas Sarkozy s'est montré réticent à l'idée d'excuses officielles réclamées par Alger.
"J'ai dit au Premier ministre Abdelaziz Belkhadem qu'on ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères", a révélé le ministre devant les Français d'Algérie qu'il a rencontrés lundi soir à la résidence de France d'Alger.
Un an après le vote d'une loi, en 2005, dont l'article 4, abrogé depuis, célébrait les "aspects positifs" de la colonisation française, "le contexte est extrêmement difficile, entre l'Algérie et la France", a relevé Nicolas Sarkozy en s'exprimant devant des journalistes français."C'est même ce qui justifie ce voyage", a-t-il estimé, voyage "qui a été préparé en plein accord avec le président de la République", a-t-il réitéré pour la cinquième fois de la journée.
"C'est lui qui m'a demandé de venir, le président essaye qu'on apaise les choses entre les deux pays, cette première journée a permis de le faire", a jugé Nicolas Sarkozy, y voyant la preuve dans le fait qu'il avait, l'après-midi même, déposé des gerbes au cimetière chrétien et au carré juif "avec le ministre (algérien) délégué aux Collectivités locales", Dahou Ould Kablia.Dans ce contexte "extrêmement difficile", il "faut du temps (et) il y a eu assez d'humiliations pour chacun des deux pays", a estimé le numéro 2 du gouvernement français.

Pas de traité d'amitié

Si Nicolas Sarkozy est venu "pour apaiser", il ne l'a pas fait "pour signer un traité d'amitié". Un tel acte, a-t-il poursuivi, "c'est une histoire entre le président de la République et M. Bouteflika, c'est entre les deux chefs d'Etat, je ne suis pas là pour signer un traité d'amitié", a-t-il répété.

Le ministre algérien de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni a affirmé de son côté lundi à Alger que le moment n'était pas favorable pour signer le traité d'amitié entre l'Algérie et la France.
"Je crois, et c'est mon avis personnel, que, compte tenu des contingences actuelles, le moment n'est pas favorable pour signer le traité d'amitié entre l'Algérie et la France", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de ses entretiens avec Nicolas Sarkozy.
"Il y a encore des efforts à faire pour créer un consensus le plus large possible", a souligné le ministre algérien, en ajoutant qu'il partageait l'avis de Nicolas Sarkozy "lorsqu'il dit qu'il vaut mieux encore construire parce que l'amitié ne se décrète pas".
"Il vaut mieux encore construire cette amitié et la construire par la réalité quotidienne", a insisté Noureddine Yazid Zerhouni en soulignant que "le traité d'amitié pourrait venir à ce moment-là pour couronner et confirmer une situation".
permanent.nouvelobs.com

 


PRESSE FRANÇAISE
Les grilles de lecture d'une visite
15 novembre 2006 - Page : 2

 http://www.lexpressiondz.com/T20061115/ZA4-29.htm

Toute la presse parisienne a rendu compte de la visite du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy dans des articles accompagnés, en majorité, d'analyses et de commentaires sur les relations entre les deux pays. Mais tous les journaux se rejoignent en soulignant l'objectif «d'apaisement» de cette visite.
L'allègement de la procédure des visas accordés aux Algériens est, bien entendu largement présenté, mais les tensions qui ont marqué les rapports entre Alger et Paris prennent le pas sur cette annonce et tous les articles rappellent les propos tenus la veille, par Abdelaziz Belkhadem sur la reconnaissance par la France des crimes coloniaux. Ainsi, pour Le Figaro «Sarkozy arrive à Alger en terrain miné».
Le journal relève que le ministre de l'Intérieur français préfère aborder les sujets fédérateurs tels que la coopération dans la lutte antiterroriste que de relancer la polémique, car ses interlocuteurs algériens n'ont pas oublié qu'il est président d'un parti, l'UMP, initiateur de la loi du 23 février 2005, sur les «bienfaits» de la colonisation.
Le Parisien et le Monde soulignent aussi cette volonté d'apaisement. Le Monde estime que Sarkozy savait que «le terrain était miné» par le contentieux colonial alourdi par la loi du 23 février même abrogée. L'Express sous le titre «Sarkozy à Alger en ami» estime que «ce déplacement lui donne l'occasion de renforcer sa stature présidentielle» en prévision des élections de 2007. Selon l'hebdomadaire, l'hôte d'Alger, accompagné à cette fin par le directeur général de la police nationale Michel Gaudin, abordera la question du terrorisme, notamment les menaces proférées contre la France par le Gspc. Libération croit savoir que la visite de Sarkozy intervient dans un contexte «de fin de règne» en Algérie.
Révision constitutionnelle, maladie du président de la République et luttes au sommet sont les éléments de cette ambiance, selon le journal qui titre lui aussi «Sarkozy en ami à Alger».



Paris Ghania KHELIFI

     

A propos de la repentance
Ce qu'a dit Sarkozy à Belkhadem



«On ne peut demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères», a déclaré le ministre de l'Intérieur français au Chef du gouvernement. Cette déclaration n'est qu'un refus déguisé de la France de reconnaître ses crimes et demander pardon au peuple algérien.

http://www.infosoir.com/edit.php?id=55963

«J'ai dit au Premier ministre Abdelaziz Belkhadem qu'on ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères», a révélé le ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy devant les Français d'Algérie qu'il a rencontrés dans la soirée d'hier.
Le ministre français a reconnu qu'un an après le vote d'une loi, en 2005, dont l'article 4, abrogé depuis, célébrait les «aspects positifs» de la colonisation française, «le contexte est extrêmement difficile, entre l'Algérie et la France». S'exprimant devant des journalistes français, M. Sarkozy a expliqué que c'est ce contexte même qui justifie son voyage. L'hôte de l'Algérie a déclaré que le voyage a été préparé en plein accord avec le président de la République Jacques Chirac.
«C'est lui qui m'a demandé de venir, le président (Chirac) essaye d'apaiser les choses entre les deux pays, cette première journée a permis de le faire», a jugé M. Sarkozy, y voyant la preuve dans le dépôt d'une gerbe de fleurs au cimetière chrétien et au carré juif «avec le ministre délégué aux Collectivités locales», M. Dahou Ould Kablia. Dans ce contexte «extrêmement difficile», il «faut du temps (et) il y a eu assez d'humiliations pour chacun des deux pays», a estimé le ministre français de l'Intérieur. «Il n'y a pas de la douleur que d'un seul côté. Il y a de la douleur des deux côtés, chacun d'entre nous, doit cheminer des deux côtés de la Méditerranée vers l'apaisement et vers l'avenir commun», a dit M. Sarkozy pour qui «il faut donner des signes et faire des gestes». Si M. Sarkozy est venu «pour apaiser», il ne l'a pas fait «pour signer un traité d'amitié». Un tel acte, a-t-il poursuivi, «c'est une histoire entre le président de la République et M. Bouteflika, c'est entre les deux chefs d'Etat, je ne suis pas là pour signer un traité d'amitié», a-t-il répété. Par ailleurs, le président de la République Abdelaziz Bouteflika recevra, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy, après que le ministre français de l'Intérieur se sera rendu au monastère de Tibhirine, où sept moines trappistes avaient été enlevés en mars 1996 par le GIA.

C. B. / Agences

L´ÉDITORIAL DU15/11/2006
Les actes et les discours
15 novembre 2006 - Page : 3

La visite de Nicolas Sarkozy à Alger constitue l'un des moments forts des relations algéro-françaises. D'abord parce que le ministre français de l'Intérieur est le numéro deux du gouvernement auquel il appartient, et surtout parce que, pour une fois, un officiel de l'Hexagone apporte une réponse claire à une question posée par les autorités algériennes. Connu pour son pragmatisme, mais également pour son sens assez développé de la chose politique, Sarkozy a semblé bien décidé à ne pas décevoir ses hôtes en faisant coïncider sa visite avec le règlement de la problématique de la consultation préalable pour la délivrance des visas d'entrée dans les pays de l'espace Schengen. Son collègue des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blasy, était retourné à Paris bredouille, après une visite décevante qui a vu le ministre incapable de répondre franchement aux interpellations des responsables algériens et encore moins à une société civile qui, tout en appelant de ses voeux un rapprochement algéro-français, ne voudrait pas d'une relation au rabais.
Sarkozy semble avoir réussi là où a échoué Douste-Blasy. Non pas que la question des visas soit un point de fixation de la partie algérienne, l'annonce constitue, en elle-même, un signal fort quant à la volonté du ministre de l'Intérieur d'inscrire sa démarche dans le sens de l'action et de ne plus se contenter de discours creux.
L'homme n'est pas à sa première «réussite» en la matière. Lors de sa première visite en Algérie, en sa qualité de ministre des Finances, l'on se souvient que le court séjour a donné lieu à une véritable «poussée» dans la dynamique des relations économiques entre les deux pays. Là aussi Sarkozy n'était pas venu les mains vides. Et pour cause, il a mis en oeuvre le principe de la reconversion de la dette algérienne détenue par Paris en prise de participations dans les entreprises publiques. Indépendamment des résultats de l'opération, il est certain, qu'à l'époque, la décision des autorités françaises était jugée extrêmement importante.
Cela pour dire que le ministre français de l'Intérieur est forcément de cette race d'hommes qui ne passent pas inaperçus. Il sait y faire. Et tout le monde lui reconnaît cette aptitude à «capitaliser» politiquement des situations qui peuvent sembler désespérées.
Entre la France et l'Algérie, tout n'est pas encore réglé, mais le séjour algérois de Sarkozy est manifestement une pierre sûre dans un édifice qui se construit péniblement, mais qui se construit quand même.

Saîd BOUCETTA

http://www.lexpressiondz.com/T20061115/ZA2-27.htm

ALGÉRIE-FRANCE
«Condamnées à un avenir commun»
15 novembre 2006 - Page : 3

La visite de deux jours de Nicolas Sarkozy en Algérie a été marquée par une volonté d'apaisement.

M.Nicolas Sarkozy, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire français, a achevé, hier, sa visite de travail de deux jours en Algérie sur invitation de son homologue algérien, M.Yazid Zerhouni. Au deuxième jour de son séjour dans la capitale algérienne, le futur candidat au scrutin présidentiel de l'Hexagone, a été reçu, durant plusieurs heures, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au siège de la présidence, à El Mouradia. L'audience s'est déroulée en présence de MM.Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Abdellatif Rahal, conseiller diplomatique du président de la République et Dahou Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales. A l'issue de l'audience, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a déclaré que l'Algérie et la France sont «condamnées à avoir un avenir commun».
Ce qui rejoint à plus d'un titre le voeu du ministre d'Etat français qui a insisté durant sa visite sur le caractère amical qui caractérise les relations algéro-françaises.
Rappelant, à plusieurs reprises, qu'il est venu en ami, Nicolas Sarkozy a tout fait pour éviter que soit soulevée la controverse induite de la loi du 23 février 2005 qui a positivé le colonialisme français et des tensions qui ont secoué les relations entre les deux pays et qui ont mené au blocage de la signature du traité d'amitié entre les deux pays, initiative pour laquelle le président Jacques Chirac a milité de toutes ses forces. La nouvelle vision présentée par l'émissaire de l'Elysée relègue au second plan l'aspect protocolaire de ce projet politique qui pense que «l'amitié ne se décrète pas».
Néanmoins, cette question n'est pas totalement évacuée puisque le président Abdelaziz Bouteflika a indiqué, à l'issue de son entrevue avec le ministre français que «rien n'est impossible dans la vie». Il apparaît ainsi que cette visite se veut être une initiative de remise à niveau des relations entre les deux pays d'où se dégage une forte volonté «d'apaisement». Au sujet du passé colonial de la France en Algérie, le président de la République a déclaré ne pas vouloir «parler de ce problème aujourd'hui» parce que, a-t-il dit, «j'ai une opinion et je ne voudrais pas qu'elle puisse engager mon ami Nicolas Sarkozy». Une manière toute diplomatique de signifier que cette question concerne, en premier lieu, les chefs d'Etat des deux pays.
Très tôt dans la matinée, à 7h, Nicolas Sarkozy s'était rendu en compagnie de M.Dahou Ould Kablia, à bord d'un hélicoptère, au monastère de Notre-Dame de l'Atlas à Tibhirine (wilaya de Médéa), à 90 kilomètres d'Alger, pour se recueillir à la mémoire des sept moines trappistes enlevés le 27 mars 1996 par des terroristes et exécutés deux mois après. L'archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier, a assisté à la cérémonie durant laquelle l'hôte de l'Algérie a indiqué que «les sept moines trappistes n'étaient que des hommes de paix qui ne demandaient que de respecter leurs frères, musulmans, et vivre en paix».
Cette visite, marquée du sceau de l'émotion, vient compléter son périple marathon entamé la veille et qui l'a mené successivement, au Sanctuaire des martyrs de la révolution algérienne, «qui relate beaucoup de souffrances» comme il a tenu à le souligner.
Geste qu'il a, d'ailleurs, qualifié de signe «d'amitié» et de «respect» et de «fraternité» envers l'Algérie, relayé ensuite par sa présence au cimetière chrétien de Saint Eugène, puis au cimetière juif mitoyen, et de clore sa tournée par un passage à la basilique Notre-Dame d'Afrique qui surplombe le cimetière chrétien, avant de rencontrer son homologue Yazid Zerhouni et le chef du gouvernement algérien, Abdelaziz Belkhadem au siège du ministère de l'Intérieur.
Un compte rendu du protocole d'accord entre les deux pays a été rendu public à l'issue des entretiens avec les deux officiels algériens, annonçant notamment, l'allégement de la procédure d'octroi du visa et l'accentuation des échanges en matière de sécurité et de lutte contre toute forme de criminalité.

 

 

 

 

 

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/11/13/caric.php

 

 

 

 

                         ALGERIE  

Algérie Colonisation : Sarkozy rejette la faute

"On ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères" a affirmé, à Alger, le ministre.

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, en visite en Algérie, a qualifié de système colonial français d'"injuste" tout en excluant de présenter des excuses.
Le ministre de l'Intérieur avait entamé sa visite par un lieu hautement symbolique, le Monument des Martyrs, dédié aux victimes de la guerre d'Algérie, sur les hauteurs d'Alger: "C'est une façon d'exprimer mon amitié aux Algériens que de me recueillir devant un monument qui relate beaucoup de souffrances".
"Le système colonial est injuste.Des femmes et des hommes des deux côtés de la Méditerranée ont eu des souffrances", a-t-il répondu, interrogé sur cette repentance exigée. Avant de souligner que "la France se veut tournée vers l'avenir commun" et d'appeler au nécessaire "effort de compréhension réciproque".

Pas d'excuses

Toutefois, dans la soirée, alors qu'il s'exprimait lors d'un cocktail donné à l'ambassade de France devant un parterre de ressortissants français, Nicolas Sarkozy s'est montré réticent à l'idée d'excuses officielles réclamées par Alger.
"J'ai dit au Premier ministre Abdelaziz Belkhadem qu'on ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères", a révélé le ministre devant les Français d'Algérie qu'il a rencontrés lundi soir à la résidence de France d'Alger.
Un an après le vote d'une loi, en 2005, dont l'article 4, abrogé depuis, célébrait les "aspects positifs" de la colonisation française, "le contexte est extrêmement difficile, entre l'Algérie et la France", a relevé Nicolas Sarkozy en s'exprimant devant des journalistes français."C'est même ce qui justifie ce voyage", a-t-il estimé, voyage "qui a été préparé en plein accord avec le président de la République", a-t-il réitéré pour la cinquième fois de la journée.
"C'est lui qui m'a demandé de venir, le président essaye qu'on apaise les choses entre les deux pays, cette première journée a permis de le faire", a jugé Nicolas Sarkozy, y voyant la preuve dans le fait qu'il avait, l'après-midi même, déposé des gerbes au cimetière chrétien et au carré juif "avec le ministre (algérien) délégué aux Collectivités locales", Dahou Ould Kablia.Dans ce contexte "extrêmement difficile", il "faut du temps (et) il y a eu assez d'humiliations pour chacun des deux pays", a estimé le numéro 2 du gouvernement français.

Pas de traité d'amitié

Si Nicolas Sarkozy est venu "pour apaiser", il ne l'a pas fait "pour signer un traité d'amitié". Un tel acte, a-t-il poursuivi, "c'est une histoire entre le président de la République et M. Bouteflika, c'est entre les deux chefs d'Etat, je ne suis pas là pour signer un traité d'amitié", a-t-il répété.

Le ministre algérien de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni a affirmé de son côté lundi à Alger que le moment n'était pas favorable pour signer le traité d'amitié entre l'Algérie et la France.
"Je crois, et c'est mon avis personnel, que, compte tenu des contingences actuelles, le moment n'est pas favorable pour signer le traité d'amitié entre l'Algérie et la France", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de ses entretiens avec Nicolas Sarkozy.
"Il y a encore des efforts à faire pour créer un consensus le plus large possible", a souligné le ministre algérien, en ajoutant qu'il partageait l'avis de Nicolas Sarkozy "lorsqu'il dit qu'il vaut mieux encore construire parce que l'amitié ne se décrète pas".
"Il vaut mieux encore construire cette amitié et la construire par la réalité quotidienne", a insisté Noureddine Yazid Zerhouni en soulignant que "le traité d'amitié pourrait venir à ce moment-là pour couronner et confirmer une situation".
permanent.nouvelobs.com

 


PRESSE FRANÇAISE
Les grilles de lecture d'une visite
15 novembre 2006 - Page : 2

 http://www.lexpressiondz.com/T20061115/ZA4-29.htm

Toute la presse parisienne a rendu compte de la visite du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy dans des articles accompagnés, en majorité, d'analyses et de commentaires sur les relations entre les deux pays. Mais tous les journaux se rejoignent en soulignant l'objectif «d'apaisement» de cette visite.
L'allègement de la procédure des visas accordés aux Algériens est, bien entendu largement présenté, mais les tensions qui ont marqué les rapports entre Alger et Paris prennent le pas sur cette annonce et tous les articles rappellent les propos tenus la veille, par Abdelaziz Belkhadem sur la reconnaissance par la France des crimes coloniaux. Ainsi, pour Le Figaro «Sarkozy arrive à Alger en terrain miné».
Le journal relève que le ministre de l'Intérieur français préfère aborder les sujets fédérateurs tels que la coopération dans la lutte antiterroriste que de relancer la polémique, car ses interlocuteurs algériens n'ont pas oublié qu'il est président d'un parti, l'UMP, initiateur de la loi du 23 février 2005, sur les «bienfaits» de la colonisation.
Le Parisien et le Monde soulignent aussi cette volonté d'apaisement. Le Monde estime que Sarkozy savait que «le terrain était miné» par le contentieux colonial alourdi par la loi du 23 février même abrogée. L'Express sous le titre «Sarkozy à Alger en ami» estime que «ce déplacement lui donne l'occasion de renforcer sa stature présidentielle» en prévision des élections de 2007. Selon l'hebdomadaire, l'hôte d'Alger, accompagné à cette fin par le directeur général de la police nationale Michel Gaudin, abordera la question du terrorisme, notamment les menaces proférées contre la France par le Gspc. Libération croit savoir que la visite de Sarkozy intervient dans un contexte «de fin de règne» en Algérie.
Révision constitutionnelle, maladie du président de la République et luttes au sommet sont les éléments de cette ambiance, selon le journal qui titre lui aussi «Sarkozy en ami à Alger».



Paris Ghania KHELIFI

     

A propos de la repentance
Ce qu'a dit Sarkozy à Belkhadem



«On ne peut demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères», a déclaré le ministre de l'Intérieur français au Chef du gouvernement. Cette déclaration n'est qu'un refus déguisé de la France de reconnaître ses crimes et demander pardon au peuple algérien.

http://www.infosoir.com/edit.php?id=55963

«J'ai dit au Premier ministre Abdelaziz Belkhadem qu'on ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères», a révélé le ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy devant les Français d'Algérie qu'il a rencontrés dans la soirée d'hier.
Le ministre français a reconnu qu'un an après le vote d'une loi, en 2005, dont l'article 4, abrogé depuis, célébrait les «aspects positifs» de la colonisation française, «le contexte est extrêmement difficile, entre l'Algérie et la France». S'exprimant devant des journalistes français, M. Sarkozy a expliqué que c'est ce contexte même qui justifie son voyage. L'hôte de l'Algérie a déclaré que le voyage a été préparé en plein accord avec le président de la République Jacques Chirac.
«C'est lui qui m'a demandé de venir, le président (Chirac) essaye d'apaiser les choses entre les deux pays, cette première journée a permis de le faire», a jugé M. Sarkozy, y voyant la preuve dans le dépôt d'une gerbe de fleurs au cimetière chrétien et au carré juif «avec le ministre délégué aux Collectivités locales», M. Dahou Ould Kablia. Dans ce contexte «extrêmement difficile», il «faut du temps (et) il y a eu assez d'humiliations pour chacun des deux pays», a estimé le ministre français de l'Intérieur. «Il n'y a pas de la douleur que d'un seul côté. Il y a de la douleur des deux côtés, chacun d'entre nous, doit cheminer des deux côtés de la Méditerranée vers l'apaisement et vers l'avenir commun», a dit M. Sarkozy pour qui «il faut donner des signes et faire des gestes». Si M. Sarkozy est venu «pour apaiser», il ne l'a pas fait «pour signer un traité d'amitié». Un tel acte, a-t-il poursuivi, «c'est une histoire entre le président de la République et M. Bouteflika, c'est entre les deux chefs d'Etat, je ne suis pas là pour signer un traité d'amitié», a-t-il répété. Par ailleurs, le président de la République Abdelaziz Bouteflika recevra, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy, après que le ministre français de l'Intérieur se sera rendu au monastère de Tibhirine, où sept moines trappistes avaient été enlevés en mars 1996 par le GIA.

C. B. / Agences

L´ÉDITORIAL DU15/11/2006
Les actes et les discours
15 novembre 2006 - Page : 3

La visite de Nicolas Sarkozy à Alger constitue l'un des moments forts des relations algéro-françaises. D'abord parce que le ministre français de l'Intérieur est le numéro deux du gouvernement auquel il appartient, et surtout parce que, pour une fois, un officiel de l'Hexagone apporte une réponse claire à une question posée par les autorités algériennes. Connu pour son pragmatisme, mais également pour son sens assez développé de la chose politique, Sarkozy a semblé bien décidé à ne pas décevoir ses hôtes en faisant coïncider sa visite avec le règlement de la problématique de la consultation préalable pour la délivrance des visas d'entrée dans les pays de l'espace Schengen. Son collègue des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blasy, était retourné à Paris bredouille, après une visite décevante qui a vu le ministre incapable de répondre franchement aux interpellations des responsables algériens et encore moins à une société civile qui, tout en appelant de ses voeux un rapprochement algéro-français, ne voudrait pas d'une relation au rabais.
Sarkozy semble avoir réussi là où a échoué Douste-Blasy. Non pas que la question des visas soit un point de fixation de la partie algérienne, l'annonce constitue, en elle-même, un signal fort quant à la volonté du ministre de l'Intérieur d'inscrire sa démarche dans le sens de l'action et de ne plus se contenter de discours creux.
L'homme n'est pas à sa première «réussite» en la matière. Lors de sa première visite en Algérie, en sa qualité de ministre des Finances, l'on se souvient que le court séjour a donné lieu à une véritable «poussée» dans la dynamique des relations économiques entre les deux pays. Là aussi Sarkozy n'était pas venu les mains vides. Et pour cause, il a mis en oeuvre le principe de la reconversion de la dette algérienne détenue par Paris en prise de participations dans les entreprises publiques. Indépendamment des résultats de l'opération, il est certain, qu'à l'époque, la décision des autorités françaises était jugée extrêmement importante.
Cela pour dire que le ministre français de l'Intérieur est forcément de cette race d'hommes qui ne passent pas inaperçus. Il sait y faire. Et tout le monde lui reconnaît cette aptitude à «capitaliser» politiquement des situations qui peuvent sembler désespérées.
Entre la France et l'Algérie, tout n'est pas encore réglé, mais le séjour algérois de Sarkozy est manifestement une pierre sûre dans un édifice qui se construit péniblement, mais qui se construit quand même.

Saîd BOUCETTA

http://www.lexpressiondz.com/

 



Kamel BENMESBAH

      

Sarkozy répond à Belkhadem
"Je ne viens pas pour signer le traité d'amitié"

Le ministre de l'Intérieur français a fait le déplacement à Tibhirine dans la wilaya de Médéa, où il s'est recueilli sur les tombes des sept moines trappistes, assassinés par le GIA de Zitouni en 1996.     

"C'est un lieu qui est dédié à la méditation, mais également il y avait beaucoup d'amour de la part de ces moines, beaucoup d'amour à l'endroit de l'Algérie, à l'endroit des Musulmans, à l'endroit de l'Islam", a déclaré Sarkozy dans le monastère.

Les deux événements majeurs qui ont marqué la visite de Sarkozy en Algérie sont pour le premier le pèlerinage effectué par Sarkozy à Tibhirine dans la wilaya de Médéa, et enfin Bouteflika qui a, et  pour la première fois depuis son retour du Val de Grâce,  évoqué sa maladie. En effet, c'est au palais d'El Mouradia que Nicolas Sarkozy a clôturé sa visite à Alger, où il a eu un entretien avec Bouteflika, en présence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni.  

Le ministre de l'Intérieur français a fait le déplacement à Tibhirine dans la wilaya de Médéa, où il s'est recueilli sur les tombes des sept moines trappistes, assassinés par le GIA de Zitouni en 1996.   "C'est un lieu qui est dédié à la méditation, mais également il y avait beaucoup d'amour de la part de ces moines, beaucoup d'amour à l'endroit de l'Algérie, à l'endroit des Musulmans, à l'endroit de l'Islam", a déclaré Sarkozy dans le monastère. "J'espère qu'il pourra rester un lieu dédié à la prière, à la rencontre, à la concorde et à la paix, au-delà de la barbarie", a-t-il ajouté. Avant de juger "très important qu'on puisse continuer à avoir une présence chrétienne" en Algérie, "pas du tout pour le prosélytisme, mais simplement parce qu'au fond, c'est le même Dieu dont il s'agit - un Dieu qui se veut de paix".

Le pèlerinage de Sarkozy à Tibhirines, vient après la visite de recueillement qu'il a fait la veille en compagnie du ministre délégué aux Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, au cimetière chrétien, et son entretien avec le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Tout en annonçant la suppression de de la concertation préalable  aves les pays de l'UE pour l'obtention d'un visa Shengen pour les Algériens, une décision tout à fait prévisible,  et par là même l'annonce du transfert progressif des bureaux des visas, actuellement à Nantes, vers Alger dès 2007, ainsi que l'ouverture d'un nouveau consulat général à Oran fin 2007. Sarkozy devant les journalistes français qui l'accompagnaient dans cette visite, lors  de sa rencontre avec les Français d'Algérie à la Résidence de France, a tenu a réitérer sa position sur le préalable du pardon, pour la signature du traité de l'amitié. "J'ai dit au Premier ministre Abdelaziz Belkhadem qu'on ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères", a-t-il  soutenu lors de cette rencontre. "C'est même ce qui justifie ce voyage", a-t-il estimé, voyage "qui a été préparé en total accord avec le président de la République", a-t-il encore réitéré. Sarkozy a insisté sur le but de son voyage en déclarant "C'est lui qui m'a demandé de venir, le Président désire qu'on apaise les tensions entre les deux pays, cette première journée a permis de le faire". Sarkozy qui dit ne pas venir pour la signature du traité d'amitié est rejoint dans cela par Yazid Zarhouni. Ce dernier affirme que le contexte n'est pas favorable à une telle issue. "Si vous voulez mon avis personnel, compte tenu d'un certain nombre de contingences qui traînent, de réalités, le moment n'(y) est pas favorable", a-t-il indiqué, en ajoutant "il y a encore des efforts à faire pour créer un consensus, il vaut mieux encore construire l'amitié".

Sarkozy a clôturé donc, sa visite de travail de deux jours à Alger, avec une profusion de déclarations, après avoir déposé une gerbe de fleurs au monument des Martyrs de la guerre de Libération nationale Tibhirine et au cimetière Chrétien. C'est dire tout le poids de la mémoire dans les relations entre les deux pays. Si la presse de l'Hexagone croit savoir que la visite du ministre de l'Intérieur trouve son intérêt dans le dossier de la lutte contre le terrorisme, dont la collaboration entre les deux pays est jugée assez satisfaisante par Sarkozy, il n'en demeure pas moins, que l'ombre du traité d'amitié et les déclarations de Belkhadem à la veille de cette visite, ont lourdement pesés sur la visite algéroise du ministre de l'Intérieur français. 

http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=30471&ed=MTM1NA==

 

Hadj Bouziane     

                                                             

ALGERIE  

Nicolas Sarkozy en visite à Alger

NOUVELOBS.COM | 13.11.06 | 09:14

NICOLAS SARKOZY AUJOURD'HUI ET DEMAIN A ALGER
Terrorisme et immigration clandestine au menu... mais pas seulement

Depuis le bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed

Nicolas Sarkozy annonce à Alger un assouplissement des visas

Nicolas Sarkozy annonce à Alger un assouplissement des visas

 
 
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05/11/2006
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