Depuis le 1er mars, les possesseurs européens d'un système d'exploitation Windows, à partir de XP, ont la possibilité d'opter d'office pour le navigateur internet de leur choix et non plus d'avoir Internet Explorer par défaut.
L'Union Européenne aime bien chatouiller Microsoft. Il faut dire que le géant de Redmond a tendance à monopoliser tout ce qu'il touche, et que cela a le don d'énerver Bruxelles. En bon poil à gratter, L'UE a ainsi sanctionné la firme pour l'intégration, par défaut, au sein de Windows du seul navigateur Internet Explorer. Son navigateur, utilisé par plus de 60 % des utilisateurs web dans le monde.
Microsoft devait donc corriger le tir en proposant l'ensemble des grands navigateurs sans imposer le sien. Une décision qui ne concerne que l'Europe. Ainsi depuis le 1er mars, vous pouvez choisir d'utiliser Internet Explorer, Mozilla Firefox, Safari d'Apple, Opera (l'initiateur de la plainte), Google Chrome… ou encore d'autre, pour ceux qui déplient la liste. Microsoft diffuse cette mise à jour sur trois mois compte tenu des 100 millions de machines Windows concernées.
Pour cela, il suffit de posséder au minimum Windows XP. Si vous pratiquez la mise à jour automatique du système d'exploitation, vous avez peut-être déjà pu constater l'apparition du Ballot Screen (notre photo). Il s'agit du fameux écran de sélection du navigateur. A noter que 7 autres navigateurs, dont certains, ironiquement, sont des surcouches d'Internet Explorer, sont également disponibles dans l'écran de sélection. Il s'agit de Flock, Sleipnir, SlimBrowser, K-Meleon, GreenBrowser, Avant Browser et Maxthon.
Prendre l'utilisateur par la main
Si l'intention de la Commission Européenne est louable, tout comme les gesticulations des autres navigateurs pour tenter d'exister plus largement, cet épisode montre également le peu de considération que les pouvoirs publics ont de notre intelligence. Finalement, le Ballot Screen n'est qu'un joli habillage de ce que n'importe quel utilisateur d'internet est capable de faire par lui-même. Car il était déjà possible de choisir son navigateur. Selon l'AT Internet Institute, Firefox est utilisé, en France, dans plus de 30 % des recherches et utilisations du web. Les autres progressent et atteignent de petits scores (moins de 4 % pour chacun).
Toujours est-il que si vous ne saviez pas qu'il était possible, sous Windows, de ne pas utiliser Internet Explorer, vous en êtes maintenant officiellement informé. D'après les premiers retours d'Opera, la mise en place du Ballot Screen aurait permis le triplement des téléchargements dans plusieurs grands pays d'Europe, dont la France et le Royaume-Uni.
Comment procéder ?
C'est simple, il suffit d'accepter la mise à jour de Windows et vous verrez apparaître le Ballot Screen. Chacun des navigateurs est représenté par son logo suivi d'un petit laïus rédigé par son service marketing. Microsoft joue le jeu, puisque son navigateur est très souvent affiché après ses concurrents dans la liste, grâce au côté aléatoire de l'affichage du Ballot Screen.
Il vous suffit d'installer l'un des navigateurs, d'opérer le transfert des favoris, marque-pages et autres préférences de navigation (proposé par les navigateurs au premier lancement) et le tour est joué. Évoquons enfin le problème de la barre de recherche Google qui s'incruste un peu partout sur les programmes d'installation des nouveaux navigateurs et qui n'est pas évidente à supprimer.
Afin de mieux vous y retrouver, voici une petite revue de troupe des plus gros navigateurs, avec leurs forces et faiblesses.
Microsoft Internet Explorer 8
Les plus :
+ L'assurance que tous les sites seront affichés, IE étant une des bases de développement principales du web.
+ Intégration des flux RSS
Les moins :
- Assez lent face aux autres « gros »
- Peu voire pas de modules intéressants
Mozilla Firefox 3.6
Les plus :
+ Simple d'utilisation et très rapide
+ Une tonne d'extensions développées
+ Personnalisation de l'interface de navigation
Les moins :
- Instabilité selon les versions qui impose une recherche permanente des mises à jour et implique parfois des incompatibilités d'extensions
- Onglets gourmands
Google Chrome 4.0
Les plus :
+ Rapidité extrême
+ Nombreuses extensions
+ Centralisation des technologies Google
Les moins :
- Développement constant
- Peut-être trop rapide, rend la navigation parfois confuse
Opera 10.5
Les plus :
+ Mode Turbo qui accroît la bande passante
+ Interface modulable
+ Gestion des mails et du BitTorrent (téléchargement)
+ Léger
Les moins :
- Déficit de notoriété (il fallait bien trouver un défaut…)
Apple Safari
Les plus :
+ Interface très agréable à l'oeil
+ Rapidité de navigation
+ Recherche avec saisie prédictive convaincante
+ En phase avec l'univers Apple
Les moins :
- Pas d'extension
Côté petits outsiders, notre préférence va à Flock, carrément dans l'air du temps avec sa gestion de tous les réseaux
sociaux par agglomération. Même chose pour la gestion des flux RSS. Dérivé de Firefox, Flock est une petite perle, surtout pour les blogs puisque le navigateur possède son propre éditeur. Tout votre social networking regroupé sur une seule et même page. Flock, dans sa version 2.5 aujourd'hui, gagne à être connu