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Actualités : CAMPAGNE ÉLECTORALE Sellal annule son meeting à Batna
De notre envoyé spécial à Sétif Kamel Amarni Le meeting tant attendu et, disons-le, tant redouté, que Abdelmalek Sellal devait animer à Batna, n’aura finalement pas lieu. C’est ce que nous avons appris de source très bien informée. «C’est le Président en personne qui a déconseillé cette visite à Batna. Il a préféré ne pas prendre le moindre risque en cette période cruciale dans la campagne électorale. Il suffira d'une simple étincelle, de la moindre provocation et tout pourrait arriver», nous explique notre source. Aussi, en place et lieu du directeur de campagne, c'est le secrétaire général du FLN qui a été chargé, «d’en haut», d’aller animer ce meeting, initialement programmé pour le 12 avril avant d'avoir été avancé pour mercredi prochain, le 9 du même mois. Ce faisant, c’est à Sétif, dans la grande salle omnisports du complexe 8-Mai-1945 que Abdelmalek Sellal entamait sa journée de campagne d’hier vendredi. Un lieu hautement symbolique pour le représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, et pour cause ! C’est d’ici, de cette même salle, du stade fétiche de l’Entente de Sétif que Bouteflika prononçait son dernier discours en date, la dernière fois où il s'était adressé aux Algériens, le 8 mai 2012. C'était au lendemain de la clôture de la terne campagne électorale pour les législatives du 10 mai 2012, en pleine tempête de ce que l'on appelait «printemps arabe» Sellal, dont la délégation, hier, était dominée par des figures du sport national comme Lakhdar Belloumi, le gardien de l'équipe nationale de handball et le président du Comité olympique, Mustapha Berraf, fera d'emblée le lien entre tout cela. «Bouteflika adore Sétif. A chacune de ses nombreuses visites ici, il me disait qu’il y retournait se reposer. C’est dû à ses gens accueillants, à son air pur. Sétif, c’est également l'Entente et son légendaire second souffle. Eh bien, sachez que Bouteflika est comme l’Entente ! Il a lui aussi un second souffle impressionnant.» La transition est vite faite. Le directeur de campagne martèle, euphorique : «Aujourd'hui, Sétif se porte bien, Bouteflika va mieux et toute l’Algérie va pour le mieux.» Sellal rappellera le discours de 2012, prononcé ici même. C’est un grand discours où le Président déclinait son projet pour l'Algérie et la jeunesse. C'était en fait ce jour-là que Bouteflika prononçait son fameux «Tab Djnenena» («notre génération est finie»). Sellal opte, lui, pour le sport et la jeunesse qu’il choisira comme thème du jour. «C'est grâce à Bouteflika que nous nous sommes qualifiés deux fois de suite pour la Coupe du monde. C'est grâce à lui que nous avons gagné la Coupe d'Afrique de handball !» Selon le meneur de la campagne présidentielle «officielle», le programme du candidat prévoit une grande part pour le développement du sport, pour aussi éradiquer définitivement, le chemin en renforçant des dispositifs comme l'ANSEJ, etc. «Je vous fais le serment que cette wilaya sera le premier pôle industriel et agricole dans un proche avenir.»
«Les grands de ce monde ne visitent que des grands !» A Sétif, comme à Djelfa la veille, la visite effectuée ce week-end par le secrétaire d'État américain à Alger offre une occasion en or pour le clan présidentiel «conforté» dans son thème central, «la stabilité». «Vous avez vu qui vient de nous rendre visite ? Vous avez entendu ce qu'il a dit ? Sachez que les grands de ce monde ne visitent que les grands ! (...) Nous sommes un pays fort et respecté. L’Algérie est une grande tente, solide et aucun vent ne pourrait l’ébranler.» Ceci au plan international. Quant au plan strictement domestique, Sellal confirmera, à partir d'El Eulma où il s'est rendu dans l'après-midi, qu’un nouveau découpage administratif est prévu dans pas très longtemps. De grosses agglomérations urbaines comme El Eulma, El Menia, Aïn M'lila ou In Salah, citées d'ailleurs par Sellal, seront promues wilayas. K. A.
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Actualités : Caution de washington à Bouteflika Un quiproquo qui ajoute au soupçon
Intervenant simultanément avec celle de l’émir du Qatar, invité, lui, par le Président Bouteflika, la visite de deux jours en Algérie du secrétaire d’Etat américain John Kerry aura été la plus scrutée par les observateurs. Et pour cause : le moment politique crucial où elle se produit n’est pas pour la placer au-dessus du soupçon quant à cette caution que le pays de l’Oncle Sam voudrait apporter au processus électoral. Au final, Kerry repart laissant derrière lui un immense quiproquo.
Sofiane Aït Iflis Alger (Le Soir) Le chef de la diplomatie américaine savait qu’il lui fallait beaucoup d’ingéniosité pour ne pas apparaître dans la stature de l’émissaire venu distribuer les bons points au pouvoir en place en Algérie, qui travaille de surcroît à se prolonger à travers la reconduction du Président en exercice. Il ne lui fallait surtout pas se rendre à quelques déclarations qui s’éloigneraient de la neutralité qui devait être requise en pareille conjoncture politique. Difficile exercice, lorsque l’on sait que son moindre propos allait être analysé à travers toutes ses acceptions possibles. D’ailleurs, le quiproquo est vite né dès qu’il a évoqué l’élection présidentielle. L’agence APS, qui rapportait le propos de Kerry lors de la réunion du dialogue stratégique algéro-américain, diffusait une traduction qui donnait les Américains comme fervents supporters du processus électoral en cours. «Nous nous réjouissons de voir le processus de l’élection présidentielle se dérouler dans la transparence. L’Algérie est un pays qui veille à l’épanouissement de son peuple et de sa société civile», transcrivait l’APS qui a dit avoir repris telle quelle la traduction faite du propos de Kerry. Stupéfaction chez nombre d’observateurs politiques qui ne s’attendaient certainement pas à l’expression d’un tel franche soutien au pouvoir algérien, et partant, au Président Bouteflika, candidat à sa propre succession à la magistrature suprême. Cependant, un surf sur le net et un clic sur le site du département d’Etat américain, qui a publié la déclaration en anglais de John Kerry, laissaient douter de la qualité de la traduction. Selon l’AFP, il aurait fallu traduire comme ceci : «Nous attendons des élections transparentes et conformes aux standards internationaux. Les Etats-Unis travailleront avec le président que le peuple algérien choisira pour dessiner l’avenir que l’Algérie et ses voisins méritent. Un avenir où les citoyens peuvent exercer librement leurs droits civiques, politiques et humains.» Ce qui est nettement différent de la réjouissance prêtée à Kerry, suite à l’inexacte translation de l’un de ses deux traducteurs. Le secrétaire d’Etat américain s’est d’ailleurs astreint, lors de sa conférence de presse conjointe avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, à cette lucidité diplomatique qui exige de la neutralité par rapport à une élection organisée par un pays tiers. John Kerry a dit espérer des élections transparentes et conformes aux standards internationaux.
Bouteflika fait l’effort et pose debout Quoi qu’ait fait John Kerry, il n’aurait pas pu empêcher Bouteflika de vouloir tirer plus grand profit électoral de l’audience qu’il lui a accordée jeudi. Le chef de l’Etat, dont la dernière apparition télévisée en compagnie d’Ahmed Gaïd Salah a laissé une mauvaise impression chez le citoyen, avait, recevant son hôte américain, l’opportunité de requinquer son image. Aussi le casting a été nettement amélioré : il se met debout pour accueillir Kerry et parle plus longuement, même si ce n’est pas d’une voix qui porte. «Nous voulons de la technologie et du renseignement», pouvait-on l’entendre dire au diplomate américain dans la séquence diffusée dans le 20 heures. A Bouteflika qui l’invitait à programmer une visite plus longue la prochaine fois, John Kerry répondait en français par «je reviens». C’est la première fois depuis son AVC du 27 avril 2013 que Bouteflika est apparu à la télévision en position debout et qu’il consent à un autre effort, celui de parler longuement. Ce nouveau casting, soigné par la présence de John Kerry, a la prétention électoraliste, en ce qu’il poursuit d’effacer, du moins faire oublier les propos certifiés de Belkhadem, son ministre conseiller, qui attestait il n’y a pas longtemps que Bouteflika ne pouvait marcher et qu’il connaissait des moments d’aphasie. Une attestation qui n’était pas pour aider sa campagne électorale. Jeudi, donc, il a travaillé à relooker son image.
Conduite diplomatique dictée par les affaires Le chef de la diplomatie américaine, qui a fait escale à Alger, dans le cadre de sa tournée régionale, n’était pas venu juste pour «aider» Bouteflika à se mettre debout. Essentiellement, il est venu conclure des affaires, à travers la signature de protocoles de coopération bilatérale dans les différents domaines. Le sécuritaire évidemment tient une place de choix dans cette entente algéro-américaine. Ce qui n’a pas manqué , au demeurant, d’être rappelé dans le communiqué commun sanctionnant les travaux de la deuxième session du dialogue stratégique algéro-américain. Les deux pays, qui coopèrent en matière d’échanges d’informations, ont réaffirmé leur soutien au Forum global contre le terrorisme (CGTF) et convenu de travailler pour combattre le fléau, partager des informations et de lutter contre les enlèvements aux fins d’obtention de rançon. La coopération sécuritaire, souhaitée de part et d’autre, ne se fera cependant pas au détriment d’autres secteurs. Alger et Washington ont convenu de partager leurs expériences dans l’éducation, l’enseignement supérieur, la science et la technologie. Une école américaine internationale sera ouverte à Alger en 2015. Les Américains, qui exploitent les énergies non conventionnelles, ont montré tout leur intérêt pour le gaz et pétrole de schiste que l’Algérie a décidé d’exploiter. Les Etats-Unis ont affirmé, à cet égard, leur soutien pour «le développement du secteur de l'énergie de l'Algérie, notamment dans le domaine des technologies des énergies renouvelables et des hydrocarbures non fossiles». Le communiqué commun note, par ailleurs, une convergence de vues entre les deux pays ainsi que leur volonté d’aider à la résolution des questions internationales, comme le conflit du Polisario, la crise syrienne ainsi que le conflit du Moyen-Orient. S. A. I.
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Actualités : RASSEMBLEMENT DU MOUVEMENT BARAKAT A ANNABA «La stabilité, c’est le libre choix du peuple»
Le mouvement Barakat a réussi, jeudi à Annaba, à exprimer son opposition au quatrième mandat pour Bouteflika, au processus électoral en cours, tout en appelant au départ du système politique en place depuis 52 ans. Le rassemblement s’est tenu comme prévu vers 11h devant le théâtre régional Azzedine Medjoubi. Il a rassemblé une cinquantaine de militants du mouvement de Annaba mais aussi des représentants des wilayas de Guelma, Skikda et Souk Ahras, venus spécialement pour prendre part à cette protestation. Le petit groupe de Souk Ahras était conduit par le fils d’un ancien dirigeant scout de la ville, aujourd’hui disparu. Ce dernier avait parmi ses boy-scouts l’un des futurs précurseurs du 1er Novembre 1954 et premier martyr de cette Révolution, Badji Mokhtar en l’occurrence. Installés sur les escaliers de l’entrée principale du théâtre, dominant le mythique cours de la Révolution, les militants du mouvement Barakat brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans contre le quatrième mandat, l’arrêt du processus électoral des présidentielles et le départ de l’actuelle équipe au pouvoir. Écrits sur les pancartes ou scandés, les slogans et autres mots d’ordre qu’ils ne cessaient de crier à l’adresse des centaines de personnes qui se sont massées sur l’esplanade du cours faisant face au théâtre étaient : «4e mandat égal instabilité». «Ni Oujda ni DRS». «L’Algérie n’est pas une monarchie». «Pour un Etat de droit». «Y’en marre de ce pouvoir». «Ayna el karama ouel izza». «Djazaïr hora dimocratia». «Non à la hogra». «Le pays est gangréné par la corruption». «Barakat, Barakat min essariqate». Les deux animateurs du mouvement, haranguant la foule qui grossissait au fil des minutes pour représenter près d’un millier de personnes, lui ont signifié clairement que ce combat pacifique est sien «il nous concerne tous. L’ensemble du peuple algérien est appelé aujourd’hui à exprimer son refus de cette mascarade. Les tenants du système nous ont confisqué nos rêves. Sans travail, sans logement, que reste-t-il aux jeunes de ce pays ? Sinon l’aventure de la harga avec toutes ses conséquences. Ils veulent nous imposer une personne malade, à qui nous souhaitons un rétablissement ; incapable de diriger le pays notamment dans cette phase cruciale où ses frontières sont cernées par des conflits menaçant son devenir». Abordant la stabilité du pays, terme stratégique dans la campagne du président-candidat, les animateurs du mouvement Barakat de Annaba estiment que «la stabilité c’est d’abord le libre choix du peuple. C’est la démocratie et non la confiscation de la volonté populaire à travers le trafic des urnes par ce système. La fitna est aussi provoquée par ceux qui insultent le peuple», ont-ils précisé. En force, les policiers qui n’ont pas eu à intervenir, surveillaient le déroulement de la protesta à travers un cordon qu’ils ont formé entre les militants de Barakat et la chaussée séparant l’esplanade où se trouvait la foule de curieux. Près d’une heure après son début, le rassemblement de Annaba s’est dispersé dans le calme. A. Bouacha
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Sports : Alors que Saïd Haddouche a déposé sa démission Rabah Saâdane de retour à la DTN ?
Comme attendu, l’ère Saïd Haddouche à la direction technique nationale de la FAF aura vécu. Elle se termine moins de huit mois après l’intronisation de l’expert de la Fédération royale belge. Hier, sur les ondes de la radio nationale, le désormais ex-DTN/FAF a annoncé qu’il a déposé sa démission de son poste pour des «considérations familiales». Le successeur de Boualem Laroum a décidé de rentrer en Belgique afin d’être au chevet de son épouse, malade. Haddouche est absent des bureaux de la Fédération algérienne depuis déjà quelques mois et les affaires courantes de la DTN étaient assurées par quelques techniciens membres de la structure dont Rachid Cheradi et Toufik Kourichi. Le départ précipité de Saïd Haddouche ouvre la voie à un come-back annoncé de l’ex-sélectionneur des Verts Rabah Saâdane. Une éventualité évoquée depuis quelques jours aussi bien par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua que par Saâdane en personne. Les deux hommes ont convenu lors de leur dernière rencontre de «réconciliation» d’en discuter plus sérieusement avant la fin de cette saison. La démission envisagée de Haddouche devrait précipiter le retour de celui qui a dirigé, en solo, l’EN lors des Coupes du monde de 1986 et 2010. Lors du dîner qui a réuni Raouraoua et Saâdane, l’ancien driver des Verts avait laissé entendre qu’il était intéressé par l’offre soumise par le président de la fédération d’intégrer la DTN. Des informations avaient même indiqué que Mohamed Raouraoua avait proposé à Saâdane le poste de sélectionneur de l’EN olympique. Une éventualité écartée par Cheïkh Saâdane qui a réaffirmé sa disponibilité de reprendre du service au sein de la DTN. Sans en préciser, toutefois, le poste à occuper. Depuis, un élément nouveau est intervenu dans le débat de la succession de Saïd Haddouche mais également de l’actuel coach des Verts, Vahid Halilhodzic. La visite effectuée, la semaine passée, par le Français Christian Gourcuff, entraîneur du FC Lorient, au CTN de Sidi Moussa, sur invitation du président de la FAF, a comme sonné le glas au Bosnien, désormais, mis dans l’obligation de donner suite aux avances du patron de la FAF. Ce dernier qui avait espéré une réponse définitive, concernant l’offre de renouvellement du bail de l’ancien entraîneur du PSG, avant le 31 janvier dernier avait, devant le mutisme de son employé, assuré que le plan B est activé. Entendre par là que la FAF s’est déjà lancée à la recherche d’un successeur à Halilhodzic. Après le vieil Italien, Giovanni Trapattoni, également pisté par le Maroc, et Rabah Saâdane qui refuse de reprendre «le travail sur le terrain», l’intronisation de Gourcuff, également suivi par les Qataris d’Al-Ghorafa, devenait une piste sérieuse pour la succession du Bosnien aussitôt le Mondial brésilien terminé. Halilhodzic serait même convaincu qu’il ne poursuivrait pas sa mission à la tête des Verts au-delà de cette échéance.
Laroum à la place de T. Kourichi ? Désormais, à moins d’un retournement de situation, Gourcuff se positionne en force pour lui succéder alors qu’il n’est pas certain de voir Saâdane accepter la mission de diriger la DTN. Selon nos sources, Saâdane devrait poser certaines conditions avant de poser ses bagages du côté de Sidi Moussa. Parmi lesquelles, le choix des membres devant composer cette structure. En effet, nos sources avancent que Saâdane ne serait pas enclin à collaborer avec des éléments ayant critiqué le travail accompli pendant la période où il a dirigé l’EN tout en ayant l’œil sur les affaires de la DTN. Il se murmure que Saâdane tient à ce que Boualem Laroum, qui avait démissionné de la DTN l’été dernier, soit un de ses principaux collaborateurs. Ce sera, à en croire nos sources, l’un des points cruciaux qu’aborderont Raouraoua et Saâdane lors d’une prochaine et déterminante réunion. Celle-ci qui devrait intervenir avant le prochain Bureau fédéral consacrera le retour de Rabah Saâdane à la tête de la DTN avec comme principal objectif la concrétisation de son projet à court et long terme tendant à améliorer la performance de la direction technique nationale. M. B.
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Après la pluie, le soleil, s’il le veut bien, bien sûr ! |
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Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
Devinette. Chez son coiffeur, quelle coupe demande Amara Benyounès ?
La coupe à la brosse !
Depuis que j’ai appris par le procuré numéro 1, Sellal, que c’est «grâce à Bouteflika que la pluie tombe abondamment sur notre pays ces derniers jours», j’avoue mon tourment. D’abord par rapport à Dieu ! Non, il ne s’agit pas de blasphémer, mais juste de revenir un peu sur terre. J’ai toujours cru que la pluie était une bénédiction de Dieu ! Et là, Sellal me dit que non ! Que mes croyances sont surannées. Que la pluie, nous la devons à Abdekka. Dieu m’a donc menti ! Je tombe des nues. Je ne tombe d’ailleurs plus de rien, reconsidérant depuis quelques heures l’existence même des nues, des cieux et de Dieu ! Mal en point, stressé, déstabilisé au… diable par ces révélations pluviométriques, je regarde tout ce qui m’entoure autrement. Et d’abord ce vénérable papy que j’ai croisé à la station de taxis et qui s’est abrité un temps sous mon parapluie. «Ne t’inquiète pas mon fils de cette ondée subite, après la pluie vient le beau temps.» Je l’ai regardé, j’étais sur le point de lui demander un peu brutalement qu’est-ce qui lui permettait d’être aussi catégorique sur cette succession climatique, où avait-il lu que Boutef’ avait décidé de faire suivre la pluie par le soleil, aurait-il eu connaissance d’un communiqué en ce sens du comité de campagne du candidat sortant-rentrant, mais finalement, je me suis ravisé. N’allais-je pas choquer cet honorable vieillard au crépuscule de sa vie en lui annonçant ainsi, brutalement, sur le bord d’un trottoir mouillé, que le soleil, tout comme la pluie, nous ne le devions pas à Sidi Rabbi mais au nouveau Baba Rabbi, un Terrien aux pouvoirs extraordinaires, voire terrifiants. Je laissai donc là le papy et grimpai dans mon taxi, souriant un peu devant le logo de la voiture. Je savais bien moi que ce losange symbole d’une marque française était en fait une usurpation. Renault, Peugeot, Ford ou Hyundai n’avaient absolument rien créé, rien inventé. L’inventeur du véhicule à moteur et du… moteur à explosion, ce ne pouvait être que lui, le déclencheur de la pluie et du soleil. Mes enfants n’étaient sûrement plus les miens, mais le fruit d’un adultère commis par mon épouse avec lui. Mes parents aussi ont dû naître un jour de sa docte décision de faire germer la vie sur terre. Car il est bien entendu désormais, dorénavant et «dorénaprésent» que s’il y a de la vie sur la planète Bleue depuis des millions d’années, voire des milliards, cela est l’œuvre unique de l’Eternel, de Abdekka. Et non pas le résultat du big-bang. D’ailleurs, même le big-bang, c’est lui ! Ou plus exactement ça sera lui. Juste après le 17 avril. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
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