RETOUR DE LIAMINE ZEROUAL À LA PRÉSIDENCE Un improbable scénario ?
De notre envoyé spécial à Batna, Tarek Hafid Bien qu’invraisemblable, l’éventualité d’un retour du Président Liamine Zeroual pour succéder à Abdelaziz Bouteflika est évoquée ces derniers jours. Depuis sa démission en 1999, l’ancien président de la République est souvent
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Actualités : RETOUR DE LIAMINE ZEROUAL À LA PRÉSIDENCE Un improbable scénario ?
De notre envoyé spécial à Batna, Tarek Hafid Bien qu’invraisemblable, l’éventualité d’un retour du Président Liamine Zeroual pour succéder à Abdelaziz Bouteflika est évoquée ces derniers jours. Depuis sa démission en 1999, l’ancien président de la République est souvent sollicité pour reprendre les commandes du pays.
Batna, cité Bouzourane. C’est dans ce quartier paisible que vit Liamine Zeroual depuis sa démission de la magistrature suprême en avril 1999. Depuis quelques jours, des voix s’élèvent pour demander à ce qu’il revienne au palais d’El-Mouradia pour succéder à Abdelaziz Bouteflika dans le cadre d’une période de transition. «Il ne reçoit personne. Nous avons des instructions fermes.» Le policier en civil chargé de la surveillance du domicile de l’ancien président est intransigeant. La tentative de rencontrer Liamine Zeroual échoue. «La possibilité de revoir Zeroual à la présidence de la République relève du mythe. Il a mis fin à son mandat avant terme et ce n’est certainement pas aujourd’hui qu’il acceptera de d’achever le mandat de son successeur», assure un proche de l’ex-président. Notre interlocuteur, qui a souhaité rester anonyme, explique que l’une des principales qualités de Liamine Zeroual est d’être «profondément légaliste». «L’article 88 de Constitution est clair. En cas de vacance du pouvoir, l’intérim est assuré par le président du Sénat pour une durée de 45 jours, temps nécessaire pour organiser des élections présidentielles. La loi fondamentale ne fait aucunement référence à une procédure de transition qui sera assurée par un ancien président. Liamine Zeroual est légaliste, profondément légaliste, et refusera de transgresser la loi fondamentale.» Le scénario de la transition dans le cadre d’un «gouvernement de salut public» drivé par Zeroual a été évoqué pour la première fois par Mohamed Chafik Mesbah. «Je ne vois aucun homme aujourd’hui qui se dégage. Aucun ne fait consensus, ni chez les laïcs, ni chez les islamistes. Le seul qui ferait consensus, c’est Liamine Zeroual, qui aurait pour mission de recoudre un tissu social miné par la corruption», a indiqué, semaine dernière, le colonel à la retraite au journal suisse Le Temps. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’il est fait appel à l’ancien chef de l’Etat. Au courant du mois d’avril dernier, un groupe d’enfants de chouhada des wilayas de l’est du pays lui ont rendu visite afin de lui demander de se présenter aux élections de 2014. «Il a bien évidemment rejeté la proposition. Mais il leur a demandé d’être unis et de soutenir la candidature d’un enfant de chahid», précise l’ami de l’ancien Président. En 2009, quelques mois avant les élections présidentielles, d’anciens militants du Rassemblement national démocratique l’appellent à se présenter. Zeroual, qui est resté particulièrement silencieux durant une décennie, répond par un communiqué à ces sollicitations. «Tout en renouvelant le témoignage de mon profond respect et celui de mon immense estime à l’ensemble des citoyens qui ont sincèrement voulu susciter ma candidature à la prochaine consultation électorale, je voudrais saisir cette opportunité pour rappeler à l’opinion publique algérienne que ma décision annoncée le 11 septembre 1998 d’organiser une élection présidentielle anticipée ne résultait pas d’une manœuvre politique ou d’une pression quelconque, interne ou externe, comme elle n’était pas dictée par l’accumulation de difficultés insurmontables. Elle rejoignait, en fait, ma profonde conviction qu’une démocratie ne saurait s’établir véritablement et s’ancrer sans donner une chance à l’alternance au pouvoir et qu’un développement économique équilibré et bénéficiant à toutes les couches de la société ne saurait être durable en dehors de la pratique effective de la démocratie et sans le strict respect de la volonté populaire. En décidant, en toute liberté, de renoncer définitivement à ma carrière politique, j’ai estimé qu’il était temps que l’alternance se concrétise afin d’assurer un saut qualitatif à nos mœurs politiques et à la pratique de la démocratie, tant était loin de ma conception la notion d’homme providentiel à laquelle je n’ai jamais cru», avait alors écrit Zeroual. T. H.
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Actualités : ELLE IMPORTE DEUX FOIS PLUS DE SES BESOINS EN PRODUITS ALIMENTAIRES L’Algérie, la vache à lait des peuples de la région
A la fin de l’audition du directeur général des Douanes algériennes, Abdou Bouderbala, par la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de l’émigration de l’Assemblée populaire nationale (APN), son président, Belkacem Belabbas en l’occurrence, a jeté un pavé dans la mare qui aura éclipsé tous les chiffres, non moins importants, communiqués par l’hôte du jour.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - A en croire M. Belabbas, nos frontières sont plutôt des passoires et la contrebande réalise des chiffres d’affaires beaucoup plus importants que les réseaux légaux de distribution. «Nous ne sommes que 37 millions alors que nous importons, en produits alimentaires, de quoi nourrir 90 millions de bouches. Il y a un travail à faire à notre niveau (la commission, ndlr) pour proposer des solutions à même de juguler ce phénomène de contrebande », a-t-il déclaré, s’adressant plutôt aux membres de sa commission. Il a précisé en marge de cette audition que «certaines wilayas frontalières consomment, à titre d’exemple, 50 kg de semoule par habitant et par jour». «Cela dépasse l’entendement !», a-t-il ajouté. Ce sont donc des produits de première nécessité que l’Etat algérien subventionne à coups de milliards de dollars de transferts sociaux, et qui fuitent à travers les frontières pour approvisionner les commerces des pays de toute la région. Le parlementaire, qui n’a pas révélé la source de ces chiffres, n’a pas manqué de citer un autre produit non moins prisé par les contrebandiers : les carburants, sans donner plus de détails. 157 tonnes de cannabis saisies en 2012 Si les économistes s’accordent à dire que la seule solution à même d’éradiquer la contrebande et arrêter cette saignée est la création d’une zone de libre-échange où les prix de tous les produits évolueront suivant les règles du marché – les contrebandiers n’auront plus aucun intérêt à organiser une telle activité, les Douanes algériennes ont d’ici là du pain sur la planche. Le DG des Douanes algériennes, de son côté, a fait remarquer que son institution enregistre, à l’exception du cannabis (157 tonnes saisies par les différents services de sécurité en 2012), plus de sorties que d’entrées de marchandises. «157 tonnes saisies, les quantités qui passent à travers le maillage sécuritaire sont de combien alors ?», s’est-il interrogé. M. Bouderbala, qui devait intervenir sur les facilités au profit des émigrés algériens pour la saison estivale, a communiqué des statistiques qui donnent le tournis. Deux millions d’articles contrefaits saisies en 2012 Le DG des Douanes a suggéré de «durcir la réglementation relative à la contrefaçon». Ce sont 2 millions d’articles contrefaits, a-t- indiqué, qui ont été saisis l’année dernière par ses douaniers. Des articles difficilement différentiables des produits authentiques. La lutte doit ainsi voir se conjuguer les efforts de plusieurs institutions des douanes au ministère du Commerce en passant le Parlement. «Donnez-nous les instruments juridiques pour protéger l’économie nationale», a-t-il insisté. M. Bouderbala a aussi revendiqué une augmentation du budget de fonctionnement des douanes, insuffisant à ses yeux pour faire face aux défis de l’institution qui a vu ses prérogatives se multiplier avec l’ouverture du marché. En ce sens qu’il a souligné les exploits réalisés par les Douanes depuis au moins 2006 grâce aux programmes de modernisation des méthodes de travail et de formation des douaniers. Huit milliards d’euros de recettes fiscales «Malgré le démantèlement tarifaire que prévoient l’accord d’association avec l’Union européenne et autres accords de libre-échange, malgré les exonérations et les franchises, les recettes douanières sont passées de 280 milliards de dinars (2,8 milliards d’euros environ) en 2006 à 790 milliards de dinars (7,9 milliards d’euros environ ) en 2012, soit une augmentation de 180 %. De même que nous avons cumulé 370 milliards de dinars (3,7 milliards d’euros environ) de recettes pour les seuls cinq premiers mois de l’année en cours. Cette amélioration des recettes est due à une meilleure maîtrise des éléments de taxation. Le système informatique nous permet de détecter les fausses déclarations et lutter et contre la fraude fiscale, pour ceux qui sous-facturent leurs marchandises et contre le transfert illicite de devises pour ceux qui les surfacturent», a-t-il annoncé. Dans ce contexte, il convient de signaler que les importations algériennes ont atteint 53 milliards de dollars en 2012. Evoquant les facilités devant bénéficier aux émigrés vacanciers algériens, objet des préoccupations des députés, M. Bouderbala a estimé que son objectif est plutôt de «réduire au maximum le temps de traitement douanier à travers les enceintes portuaires et aéroportuaires ainsi que les points de passage terrestres et ce, pour tous les voyageurs sans exception, pas uniquement les émigrés durant la saison estivale, mais à longueur d’année ». Cinq millions d’Algériens ont voyagé en 2012 En matière de circulation des personnes, les Douanes algériennes ont enregistré en 2012 5,6 millions d’entrées (3,7 millions en 2010) et 5,2 millions de sorties (3,8 millions en 2010). Le traitement douanier représente 87,16 % du temps global, et toute réduction de ce délai engendre une réduction sensible dans le temps de traitement global des voyageurs aux frontières. Il a été estimé en 2012 environ 3 heures par car-ferrie, 4 minutes par personne véhiculée et une minute par personne sans véhicule, selon les chiffres communiqués. M. Bouderbala a déclaré qu’«un travail monstre d’information et de sensibilisation se fait par son institution qui a mis à la disposition des voyageurs entrant en Algérie deux sites Internet où ils peuvent trouver toutes les informations leur facilitant un passage rapide aux postes douaniers ainsi que les imprimés des documents à remplir». Et de conclure : «Nous allons poursuivre nos efforts. Un couloir vert a été même institué pour éviter aux familles et aux personnes âgées et à mobilité réduite les tracasseries du passage. Cela ne veut pas dire que nous laissons faire des gens qui s’infiltrent dans ce couloir pour passer des marchandises interdites, les contrôles se poursuivront en amont et en aval. La Direction du renseignement douanier, qui existe depuis une année et demie, collabore avec les douanes des pays avec qui nous avions signé des accords de coopération, fournit les informations nécessaires pour faire des contrôles ciblés.» L. H.
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Actualités : DÉBRAYAGE DES TRAVAILLEURS DE LA SGSIA Nouvelle grève à l’aéroport d’Alger
L’aéroport international d’Alger a connu hier une paralysie totale de ses activités, suite à un arrêt inattendu des travailleurs de la Société de gestion des services et des infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA). Les travailleurs grévistes revendiquent la revalorisation de leurs salaires, qu’ils n’ont pas hésité de qualifier «de salaires de misérables».
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Tous les vols au départ de l’aéroport international d’Alger programmés dans la matinée d’hier ont été annulés. A l’origine de cette situation, la grève spontanée observée par les travailleurs de la SGSIA. Ces derniers n’y sont pas allés par quatre chemins pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «hogra sociale» qui «persiste au sein de la SGSIA». Mieux, le décès il y a une semaine d’un employé a accentué la colère des travailleurs de cette société. «Le regretté qui a vu son employeur lui amputer plusieurs jours de salaire a été pris d’un malaise cardiaque qui lui a provoqué une mort subite», témoigne un syndicaliste. Selon des sources fiables, cet arrêt de travail a provoqué un «dérèglement de la navigation aérienne, d’où le report de plusieurs vols à destination de la France, de Londres, de Frankfurt, de l’Espagne, de Tunis et de Casablanca». Cette montée au créneau des travailleurs de la SGSIA est annonciatrice, selon des sources syndicales, d’un autre bras de fer qui sera engagé entre les syndicalistes de l’EGSA et l’employeur. D’ailleurs, le syndicat d’entreprise de l’EGSA avait adressé, en l’espace de quinze jours, une correspondance au Premier ministre dans laquelle, il «l’informe de la grave situation qui prévaut dans plusieurs aéroports dont ceux situés dans la région du Sud». Les syndicalistes de l’EGSA revendiquent notamment «la mise en application de l’article 190 de la convention collective, l’installation du comité de participation élu démocratiquement le 10 septembre 2012, la promotion professionnelle des anciens travailleurs, l’application des décisions de justice, l’application de la loi relative au recrutement des retraités et ce, conformément à la loi en vigueur». La plateforme de revendications de quatorze points signée par une dizaine de sections syndicales se veut comme une «dernière mise en garde adressée à l’employeur pour le respect des clauses du travail». Cette situation de crise reste incomprise par le syndicat qui relève «le non-respect des orientations de la tutelle, en l’occurrence le ministère des Transports». Mettant en exergue la bonne santé financière de l’entreprise, le secrétaire général du syndicat d’entreprise balaye de fait les arguments liés au manque de moyens pour justifier le refus de concéder aux travailleurs, les augmentations de salaires demandées. Et pourtant, dira-t-il dans sa dernière sortie médiatique, «le P-dg de la SGSIA, Tahar Allache, prévoyait un chiffre d’affaires en hausse pour 2013, se félicitant d’une progression annuelle de l’ordre de 9%». Et de conclure : «Nous voulons notre part de bénéfice.» A. B.
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Quand Djab’ se met à l’écriture ! |
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Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
Les services de sécurité enquêtent sur le travail des walis. Face à ces investigations, j’en connais un de wali qui doit avoir une trouille…
… bleue !
Déjà, j’apprends que Djaballah s’est «isolé tout seul» pour rédiger sa constitution. Déjà ! Ensuite, j’apprends (décidément, j’ai appris beaucoup de choses ces dernières heures) que le même rédacteur de constitution, Djaballah, y a inclus un point qui prévoit de mettre l’armée et les services de sécurité sous le contrôle des civils. Et là, je me retrouve bien embêté, voire même un brin gêné. Parce que ce monsieur, il a bossé, personne ne peut le nier. Il a tout d’abord réussi la prouesse de «s’isoler tout seul» du reste des membres de son parti, ce qui renseigne sur le haut degré de démocratie participative qui y règne, et nous a pondu une nouvelle constitution qui placerait l’ANP et la police sous le haut patronage du pouvoir civil. Alors, pourquoi suis-je autant gêné qu’embêté, puisque le monsieur a travaillé de sa sueur et de son ciboulot ? Pour une raison toute simple. Je n’arrive pas à intégrer dans mon disque dur, dans ma petite tête de linotte le fait qu’un mec qui a perdu tous les partis politiques qu’il a créés – et y en a une flopée impossible à caser dans cet espace réduit — puisse prétendre rédiger le texte fondamental censé gérer un pays tout entier. Comme je n’arrive pas non plus à concevoir que le même gugusse qui s’est fait piquer toutes les formations partisanes qu’il a fondées puisse nous indiquer la maison-mère pour les services de sécurité algériens. Si Djaballah avait rédigé un roman intitulé fort simplement «Moi, Abdallah D, victime de hold-up en série», je n’y aurais vu aucun inconvénient. Bien au contraire, j’aurais couru vers la librairie pour acheter cet opus, et je l’aurais dévoré en quelques heures, surtout s’il est rédigé sur un ton léger, voire humoristique et un p’tit chouïa détaché et décalé. Même engouement littéraire si Djaballah avait écrit un manifeste en paternité intitulé fort modestement «Qu’on me rende mes enfants volés !». J’aurais été le premier à ces séances dédicaces où j’aurais patienté dans la queue qu’il daignât apposer quelques mots pour le lecteur transis d’émotion que j’aurais été. Mais là ! Oui, là ! Comment diantre accorder une once de crédit prépayé à un homme qui s’affiche constitutionnaliste et placeur en tutelle de l’armée et de la police de son pays, et qui pardessus son épaule, juste derrière lui, en mauvais Petit Poucet a égaré toute une poignée de partis caillouteux ? C’est pas sérieux, mon p’tit Djab’ ! Mais en même temps, je ne ricane pas de cette situation ubuesque. Non ! Car il ne faut jamais ricaner de la détresse des hommes. Mieux ! Je te fais une offre sincère et désintéressée. Je suis prêt à t’aider bénévolement à la rédaction d’un essai qui pourrait s’intituler «L’histoire des sociétés de gardiennage en Algérie». Une société de gardiennage, voilà qui aurait été vachement utile face aux cambrioleurs qui t’ont littéralement ruiné, non ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
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