De 5 ans !

Il est intéressant de constater que le premier événement d’«envergure» auquel a participé Abdekka immédiatement après les législatives du 10 mai, c’est une virée à la… Foire internationale d’Alger. J’adoooooooooore les calendriers officiels lorsqu’ils se mettent à être malicieux, bourrés de clins d’œil. Je sais l’homme fin, extrêmement fin pour ne pas rater cette conjoncture événementielle, pour en faire un message perçu par ceux qui ont encore la possibilité de percevoir, de décoder le subliminal. Car quoi ? Voilà un moment électoral présenté comme l’instant le plus important dans la vie des Algériens sur ces 50 dernières années, aussi important sinon plus que certaines dates historiques, et entre quoi et quoi est coincé cet instant d’expression populaire ? Entre le folklore du discours de Sétif et la Foire internationale d’Alger ! Superbe bornage, pour qui comprendra ! Mais comment ne pas comprendre la série de SMS envoyés à nos cerveaux ramollis par le Palais ? D’abord, le raz-de-marée FLN ! Comme une nique à l’histoire, un pied de nez à la réalité d’un pays victime de ce parti-Etat. Vous n’en vouliez plus ? Vous n’en pouviez plus des Belkhadem, des dobermans, des guerres des kasmas qui débordent sur les trottoirs ébahis de la République ? Eh bien, moi, Abdekka 1er, je vais vous en donner encore et encore, et vous y coller pour une rallonge dopée. Ensuite, l’état des partis politiques, les vrais ou les frelatés. Une hécatombe ! Un champ de ruines impossible même à classer au chapitre du patrimoine et des monuments historiques. En quelques manœuvres dont il faut bien reconnaître l’habileté, le châtelain a réduit en cendres ou presque des pans entiers de ce qui constituait la «vie partisane » algérienne. A côté de ça, Terminator et Schwarzenegger trucidant tout sur son passage, ça fait comptine pour enfants attardés. Et là, face à cette Algérie réduite en champs de batailles, ridicules pour certaines d’entre elles, dramatiques pour d’autres, la chose s’est faite plus précise : et si c’était celle-là, la transition voulue ? Le départ scénarisé ainsi déroulé ? Laisser derrière soi une contrée exsangue, épuisée et en guerre extrême contre elle-même ? Et si ? Du coup, tout m’a semblé terriblement infatué. La piste du frère, légataire testamentaire. Cette autre piste d’une bipolarisation de la vie politique aux seuls FLN et RND. Ou encore la recherche d’une sortie honorable. Tout cela a volé en éclats pour ne laisser en face de mes mirettes que ce constat. Des bâtiments en flammes. Des routes coupées. Des leaders qui se battent comme des chiffonniers. Des tables de banquet où l’on se méfie du leben que l’hôte vous sert à boire. Et des champs de mines très dures à répertorier tellement elles sont nombreuses et disséminées partout. La transition est là. Toute là ! 1979. 2014. Rideau ! Rideau de feu pyromane. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

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