Le vent de colĂšre qui souffle ces derniers mois sur des secteurs importants, notamment la santĂ© et lâĂ©ducation, fait tache dâhuile, puisque de nouveaux contestataires viennent allonger la liste des malaises que les pouvoirs publics nâont toujours pas pu absorber. Il semblerait, en effet, que les enseignants et les mĂ©decins aient fait des Ă©mules dans le secteur de la formation professionnelle. ĂpargnĂ©s jusque-lĂ par les mouvements de protestation, les travailleurs de la formation professionnelle ont Ă leur tour dĂ©cidĂ© de sâinitier Ă la grĂšve pour mettre la tutelle au pied du mur. Les instituts et autres centres de formation risquent dâĂȘtre paralysĂ©s par une grĂšve nationale de trois jours consĂ©cutifs Ă compter dâaujourdâhui. Lâappel a Ă©tĂ© lancĂ© il y a quelques jours par le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (un syndicat autonome) qui avait donnĂ© le ton au dĂ©but du mois en cours par deux journĂ©es de protestation, signant ainsi lâentrĂ©e officielle de ce secteur dans la zone de turbulences et le cycle des grĂšves. Mais cette premiĂšre dĂ©monstration de force dans lâhistoire du secteur, suivie pourtant par la majoritĂ© des Ă©tablissements de la formation professionnelle, nâa pas inquiĂ©tĂ© outre mesure la tutelle qui sâest confinĂ©e dans un mutisme total. Une attitude qui nâa fait quâexcĂ©der les syndicalistes qui ont dĂ©cidĂ© de rĂ©pondre par le durcissement de leur mouvement, dâoĂč lâappel Ă ces trois jours de grĂšve nationale en vue de âprovoquerâ une quelconque rĂ©action du dĂ©partement de Khaldi. Selon Oukil Djilali, prĂ©sident du SNTFP, le premier responsable de la formation professionnelle aura prĂšs dâun mois de rĂ©flexion en vue de satisfaire la plateforme de revendications des travailleurs. âNous patienterons jusquâau 20 avril prochain. Si la tutelle persiste dans son mutisme, le conseil national relancera le mouvement de grĂšve.â Le syndicat compte Ă©galement, selon le mĂȘme orateur, recourir Ă dâautres actions de protestation, notamment la tenue dâun sit-in devant le siĂšge du ministĂšre de la Formation professionnelle. Confiant,
M. Oukil estime que lâappel lancĂ© par le syndicat aura un Ă©cho favorable au sein des instituts et centres de formation Ă travers le territoire national, car les travailleurs sont plus que jamais mobilisĂ©s et dĂ©cidĂ©s Ă tout faire pour que la tutelle rĂ©ponde favorablement Ă la plate-forme de revendications dĂ©posĂ©e il y a plus dâune annĂ©e. Cette derniĂšre compte diverses revendications socioprofessionnelles, Ă leur tĂȘte, la rĂ©vision du statut gĂ©nĂ©ral des travailleurs de la formation professionnelle, notamment son volet relatif aux conditions de promotion des corps communs qui privent certains travailleurs, les techniciens supĂ©rieurs par exemple, de lâĂ©volution dans leur carriĂšre professionnelle. Le statut prive Ă©galement certains enseignants dâaccĂšs aux examens professionnels pour leur promotion au rang dâinspecteur pĂ©dagogique. Le SNTFP revendique, par ailleurs, lâouverture de postes budgĂ©taires, la rĂ©vision et le paiement des rappels des indemnitĂ©s mensuelles des travailleurs, lâaugmentation de la prime de rendement des corps communs et dâaccorder aux travailleurs de plus de 40 ans le droit aux cycles de formation Ă lâĂ©tranger. Il faut prĂ©ciser par ailleurs que le dĂ©partement de la formation professionnelle fait face Ă divers mouvements de contestation lancĂ©s par les diffĂ©rents syndicats du secteur. En effet, la coordination des travailleurs de la formation professionnelle de la wilaya dâAlger (affiliĂ©e Ă lâUGTA) compte, de son cĂŽtĂ©, lancer un autre mouvement de grĂšve de trois jours Ă partir de demain. Ce syndicat rĂ©clame la rĂ©vision du statut particulier des travailleurs de la formation professionnelle qui serait, selon les syndicalistes, Ă lâorigine du conflit et de nombreuses contraintes professionnelles, notamment dans son volet relatif aux conditions dâavancement et de promotion, dâoĂč lâurgence dâune modification. Ă ce propos, la coordination exige la rĂ©actualisation de lâopĂ©ration de promotions extraordinaires attendues par les travailleurs depuis 2003. DĂ©nonçant les dĂ©passements de certains directeurs dâĂ©tablissement de formation professionnelle, ils revendiquent, en outre, une gestion transparente des postes budgĂ©taires et la mise en place dâune commission wilayale pour la distribution des logements, notamment le quota de 20 unitĂ©s sur les 80 situĂ©es dans la commune de Mohammadia. Enfin, de son cĂŽtĂ©, une autre organisation syndicale du mĂȘme secteur, affiliĂ©e, quant Ă elle, au Snapap, prĂ©voit la tenue dâun sit-in devant le ministĂšre de tutelle au dĂ©but dâavril prochain pour protester Ă©galement contre la sourde oreille des premiers responsables de la formation professionnelle. Que fera M. El Hadi Khaldi pour absorber la colĂšre de ces diffĂ©rentes organisations syndicales qui se battent pour les mĂȘmes revendications ? Pour lâheure, le ministre est aux abonnĂ©s absents.