260-samedi 17 septembre 2011
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Libye: farouche résistance des pro-Kadhafi dans leurs derniers bastions
Les forces du nouveau régime en Libye faisaient face samedi à une résistance farouche des troupes fidèles au dirigeant déchu Mouammar Kadhafi dans leurs bastions de Syrte et Bani Walid, théâtre de combats meurtriers. Malgré la bataille féroce, le porte-parole de la branche militaire du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de l'ex-rébellion qui a chassé le colonel Kadhafi du pouvoir, Ahmad Bani, a affirmé que la prise de contrôle de Syrte et Bani Walid était une affaire de "quelques jours". Samedi 17 septembre 2011, 22h01 A Bani Walid, une vaste oasis située à 170 km au sud-est de Tripoli, de violents combats avaient lieu en fin d'après-midi après une contre-attaque des pro-Kadhafi qui a fait au moins un mort et plusieurs blessés dans les rangs du nouveau régime, selon des combattants du CNT et un correspondant de l'AFP.
"Ils ont rasé la position après l'avoir visée avec au moins sept roquettes de type Grad", a déclaré à l'AFP l'un des combattants du nouveau régime, Omar Ali Ramadan, revenu du front, alors que les ambulances faisaient des aller-retours pour transporter les victimes. Déjà la veille, ces combattants avaient dû opérer un repli tactique dans la nuit pour éviter, selon eux, d'être pris sous les tirs des tireurs embusqués dans cette ville à la topographie compliquée. A Syrte, dans la région natale de Mouammar Kadhafi à 360 km à l'est de Tripoli, les forces du CNT ont continué de progresser mais ont dû faire marche arrière sous le feu des pro-Kadhafi. Des sources médicales dans un hôpital de campagne dressé par les forces du nouveau régime ont annoncé avoir reçu au moins 10 morts et une quarantaine de blessés. Un journaliste français, Olivier Sarbil, photographe et vidéaste indépendant basé à Bangkok, a été grièvement blessé par des éclats de projectiles, selon une journaliste de l'AFP sur place qui n'a pas pu donner plus de précisions.
Dans plusieurs quartiers, les pro-Kadhafi ont attaqué les forces du CNT à l'artillerie lourde et à la roquette, tandis que ces derniers ont répliqué avec des roquettes Grad, selon une journaliste de l'AFP sur place. La ville était également survolée en permanence par des avions de l'Otan. Au moins 6.000 combattants du CNT sont mobilisés sur ce front, selon un commandant du Conseil militaire de Misrata, Salem Jeha, qui a assuré que l'aéroport au sud de la ville était désormais sous contrôle des pro-CNT. Il a précisé que la moitié des civils avaient fui la ville, soulignant que les anti-Kadhafi faisaient leur possible pour éviter toute perte innocente. "Nous nous concentrons désormais sur une poignée de bâtiments dans la ville et dans ses environs. Il y a des poches de résistance mais elles ne seront pas capables de vaincre les forces massives des révolutionnaires", a-t-il ajouté. Mais selon Rauf al-Mansouri, un combattant revenant du front, personne ne contrôle encore l'aéroport, et encore moins la ville: "Nous ne tenons même pas 5% de Syrte parce que nous ne faisons que pénétrer puis ressortir". Lors d'une conférence de presse à Tripoli, M. Bani s'est montré nettement plus optimiste: "dans quelques jours, la situation va complètement changer à Syrte et Bani Walid, qui seront sous notre contrôle". Et selon lui, l'annonce de la chute de Syrte et Bani Walid sera suffisante pour vaincre la résistance des "mercenaires" à Sebha, dernier des principaux bastions pro-Kadhafi à 750 km au sud de Tripoli. Alors que les combats font rage, le CNT, déjà reconnu par environ 90 pays, s'est vu attribuer vendredi par l'Assemblée générale de l'ONU le siège de la Libye, un vote qui permet à son chef, Moustapha Abdeljalil, de participer à sa réunion annuelle en marge de laquelle il doit rencontrer mardi le président Barack Obama. Le Conseil de sécurité de l'ONU a de son côté annoncé la levée partielle du gel des avoirs libyens et l'envoi d'une mission pour aider à la rédaction d'une nouvelle Constitution et aider à organiser des élections. Il a toutefois fait part de son inquiétude sur la "prolifération des armes en Libye". La résolution prévoit pourtant la possibilité de livraisons d'armes légères pour le maintien de l'ordre et une assistance technique au gouvernement de transition dans le domaine de la sécurité, ainsi que pour assurer la protection des personnels de l'ONU, des médias et des organisations humanitaires. |