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Saturday,OCTOBER 01, 2011

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La tripartite relève le snmg de 3000 da : Le minimum pour les bas salaires

le 01.10.11 | 01h00 Réagissez

 Les travaileurs attendaient beaucoup plus de la tripartite.

zoom | © D. R.

 

Les travaileurs attendaient beaucoup plus de la tripartite.

 

 

L’augmentation consentie par la tripartite n’aura aucune incidence positive sur le pouvoir d’achat des petits salariés. Les entreprises sortent gagnantes en bénéficiant de mesures d’encouragement et en ne cédant que sur le minimum des revendications de l’UGTA.

 

Maigre résultat et prestation médiocre pour la centrale syndicale UGTA. La 14e tripartite, dont les travaux ont été clôturés hier matin à Alger, n’a pas été à la hauteur des espérances des travailleurs. Le gouvernement et ses partenaires socioéconomiques déçoivent à nouveau le monde du travail en Algérie. La majorité des dossiers inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre, censée être exclusivement sociale, n’ont pas abouti. L’UGTA, qui tablait sur un SNMG à 20 000 DA la veille de la réunion, s’est contentée finalement d’une très maigre augmentation : 20% seulement, soit 3000 DA de plus qui n’auront, selon les observateurs, aucun effet sur le salaire du simple travailleur.

Le nouveau salaire minimum garanti passera, à partir de janvier 2012, à 18 000 DA au lieu de 15 000 DA actuellement. C’est l’unique décision de cette tripartite. Aucun accord n’est à signaler pour les autres des dossiers, en particulier celui de la révision des pensions de retraite ; le dossier a été confié à un groupe de travail. L’UGTA n’a pas non plus gagné la bataille de l’annulation de l’article 87 bis du code du travail, comme elle n’a pas obtenu la réduction de l’Impôt sur le revenu global (IRG).

«Même si nous avons décidé d’une augmentation de salaire de 10 000 DA, cela ne va pas satisfaire les travailleurs qui trouveront à redire et qui demanderont plus», estime le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Il rappelle, dans ce sens, «l’augmentation de 30% sur le SNMG effectué en 2010, ce qui porte l’augmentation globale à 50% en l’espace de deux ans, ainsi que l’entrée en vigueur des nouveaux régimes indemnitaires avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008». Cette nouvelle augmentation, explique-t-il, coûtera 75 milliards de dinars au budget de l’Etat. Mais en dépit de cette augmentation, le SNMG demeure en inadéquation avec le coût de la vie et provoque un processus de paupérisation des salariés les moins rémunérés.

Pas de réduction de l’IRG  

Une réalité que personne ne nie. Justement, en tentant de défendre le travailleur et son pouvoir d’achat, l’UGTA a fait remarquer que les diverses études réalisées démontrent que les revenus actuels de nombreux travailleurs sont largement insuffisants par rapport à l’évolution du coût de la vie. L’équipe de Sidi Saïd a demandé aux organisations patronales et au gouvernement des mesures nouvelles pour améliorer le pouvoir d’achat, indiquant, pour cela, plusieurs pistes, dont la révision de l’IRG, l’abrogation de l’article 87 bis relatif au mode de calcul du SNMG ainsi que son montant. Une proposition qui n’a pas été prise en compte par les patrons, qui lui opposent «la nécessité de préserver la viabilité des entreprises».

De son côté, le gouvernement a expliqué que l’examen du dossier du pouvoir d’achat ne doit pas être isolé de divers facteurs. Il s’agit en premier lieu de l’état des finances publiques, marquées par une importante résurgence du déficit budgétaire du fait de la politique salariale de l’Etat, de l’importance des transferts sociaux ainsi que du volume des investissements publics.  Ces facteurs, explique Ahmed Ouyahia, dictent d’éviter toute mesure de nature à aggraver l’ampleur du déficit budgétaire en excluant ainsi tout recours à une baisse de l’IRG qui constitue, selon le gouvernement, une source majeure de la fiscalité ordinaire du pays. De plus, ajoute-t-il, les entreprises publiques économiques ont toutes conclu des conventions salariales en 2010 et, pour nombre d’entre elles, des avenants en 2011.

La quasi-totalité des entreprises publiques économiques, enchaîne-t-il, vient de bénéficier du rééchelonnement de ses endettements totalisant plus de 300 milliards de dinars et d’importants crédits d’investissement pour leur permettre d’engager une relance sérieuse. De ce fait, estime-t-il, comme le budget public, les entreprises économiques ne pourraient faire face actuellement et sans graves conséquences à une abrogation de l’article 87 bis. Par ailleurs, les organisations patronales ont donné leur accord pour l’extension des conventions collectives au secteur privé.

 

Nabila Amir


 

Ali Dilem. Caricaturiste : «Rien ne peut être pire qu’une dictature»

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le 01.10.11 | 01h00 

zoom | © D. R.
 

I 

Jeudi, au 16e  Salon international du livre d’Alger (SILA), il y avait foule au stand Casbah éditions. Les fidèles d’Ali Dilem étaient là pour la vente-dédicace du dernier album du caricaturiste du quotidien Liberté, Algérie, mon humour.

«Un livre efficace. Tous les dessins sont fulgurants et explosif», écrit dans la préface le caricaturiste français Plantu. Sur 128 pages, Dilem revient sur l’actualité algérienne sur trois thèmes : la politique, les Algériens et la main de l’étranger. Ali Dilem, qui a produit presque 10 000 dessins en vingt ans de carrière, collabore également avec TV5 Monde. Algérie, mon humour est le troisième album après Dessine-moi le monde (2008) et Boutef président (2000).


-Algérie, mon humour est le titre que vous avez choisi pour le nouvel album de caricatures. Ne trouvez- vous pas que c’est un peu ringard comme titre ?

C’est très ringard ! Comme tout titre, il doit être consommable, identifié par rapport à quelque chose. Ce titre est lié à la chanson Algérie, mon amour (de Bâaziz, ndlr). C’est facile à retenir. Je me suis dis, pourquoi pas, juste pour marquer une différence, faire un contre-pied !

-Pas de révoltes arabes dans votre album …

C’est divisé par thèmes sur l’Algérie. Comme les révoltes arabes sont marquantes, j’ai décidé de leur consacrer un livre à part. Mais j’attends un peu car les événements vont très vite. Il y a une année, qui aurait parié sur la chute de Zine Al Abidine Ben Ali en Tunisie ou Hosni Moubarak en Egypte. Je me dis que rien ne peut être pire qu’une dictature. Cela dit, l’Algérien qui a vécu la tragédie des années 1990 est prudent. Je me dis que cela peut être un saut dans l’inconnu. Je souhaite que les événements à venir me démentent. Je suis un peu pessimiste. Malheureusement, la leçon algérienne n’a pas servi jusqu’à maintenant. Je ne souhaite pas une révolution en Algérie pour le dire franchement. Je voudrais que les gouvernants actuels partent. Abdelaziz Bouteflika doit être «classe» et comprendre qu’il a essayé de faire des choses. On lui dira merci. Mais, on doit aussi rappeler que Bouteflika est là depuis 1962

-Bien plus que les autres…

El Gueddafi a gouverné la Libye depuis 1996, Moubarak depuis 1981, pour l’Egypte et Ben Ali depuis 1987 pour la Tunisie. Pour l’Algérie, c’est depuis 1962 ! On a tendance à l’oublier ! Bouteflika était ministre lorsque Barack Obama, le président américain, avait neuf mois d’âge. Pouvez-vous imaginez cela ! Bouteflika est le contemporain de David Eisenhower (président des Etats-Unis entre 1953 et 1961, ndlr). Il serait temps qu’il quitte le pouvoir. A mon avis, le personnel politique existe. On doit arrêter de regarder l’Algérie comme un mélange entre islamistes, affairistes, généraux et Flnistes. Il y a quand même un parmi les 36 millions d’Algériens qui peut être président. Il faut donner de l’espoir aux Algériens. Pour cela, je suis optimiste.

-Comment les jeunes pourront-ils arriver au pouvoir ?

Je ne parle pas en termes de jeunes ou pas jeunes, mais en termes de capable et pas capable. Le jugement qu’on peut porter sur ceux qui se sont succédé au pouvoir en Algérie est : incompétence ! Nous voulons un gouvernant à même de gérer les affaires du pays. Qu’il ait 70 ans ou 35 ans importe peu. L’essentiel est qu’il ait les qualités de développer l’Algérie.
C’est une question de volonté et d’amour du pays aussi. Pour servir ce peuple, il faut d’abord l’aimer. Le stade terminal de ce régime a été atteint en 1965. Depuis, il est sous perfusion au propre et au figuré.

-Dilem dessine tout à Liberté …

Tout ce que je veux, oui. Je m’impose des limites par rapport à des tabous lourds tels que la religion ou le sexe. Cela dit, je ne me suis rien interdit jusqu’à aujourd’hui. Il y a des discussions sur les dessins, mais on ne m’a jamais empêché de publier ce que je voulais proposer aux lecteurs.

-Vous préparez un nouvel album sur les 50 ans de l’indépendance de l’Algérie!

Oui, avec Plantu. Il s’agit d’un regard croisé entre un dessinateur algérien et un dessinateur français sur l’histoire et l’actualité. Sinon, mon projet est le dessin de demain !

-L’album est dédié à Sid-Ali Melouah. Que représente-t-il pour vous ?

C’est une génération qui a aidé, aimé et accepté un jeune qui débarque dans le métier. Dans beaucoup de corporation, la solidarité entre générations n’existe pas. Sans Maz, Haroun, Sid- Ali  et d’autres encore, je n’aurai jamais pu percer dans ce métier.
J’ai aussi une tendresse pour les dessinateurs arabophones. C’est une énorme injustice de ne pas voir Ayoub ou Bakki présent ici au SILA. A mon avis, Ayoub est le dessinateur le plus lu en Algérie. Je le dis avec fair-play.                    
 

Fayçal Métaoui

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01/10/2011
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